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dimanche 24 juillet 2022

Genre Queer - Maia Kobabe


Dans Genre Queer, Maia Kobabe offre le récit intense et cathartique de son chemin vers l'identification en tant que personne genderqueer (ou non binaire, c'est-à-dire qui déroge aux normes de genre et de sexualité) et asexuelle, et celui de son coming out auprès de sa famille et de la société. 
Parce qu'elle traite d'identité de genre - ce que cela signifie, comment l'appréhender -, cette histoire se révèle un guide aussi nécessaire et utile qu'il est touchant.

Il y a des livres comme ça, qui nous intimident sans aucune raison. Lorsqu’on les reçoit, on a très envie de les lire, puis le temps passe et on les laisse de côté, en se disant qu’on y reviendra bientôt. Ça a été le cas pour moi avec Genre Queer de Maia Kobabe (que j’ai reçu en mai !) et maintenant que je l’ai terminé, je me demande pourquoi j’ai mis autant de temps à me plonger dedans, tellement cette lecture m’a bouleversée ! 
Genre Queer est une BD autobiographique de Maia Kobabe, un•e auteurice non-binaire qui utilise les pronoms ille et io (e/em/eir en anglais), que je n’avais jusqu’alors jamais ni vus, ni entendus. Rien que pour cet ajout à mes connaissances, je suis très contente d’avoir pu lire cet ouvrage. 

À travers ces quelques 250 pages, ille nous livre son histoire et son cheminement en tant que personne non-binaire, assignée fille à la naissance, avec tout ce que cela comporte comme défis pour se construire dans une société encore résolument cisgenre et hétéronormée. 
Je ne vous cache pas que j’ai eu des frissons en lisant certains passages, tant les émotions de Maia étaient palpables ! J’ai autant ressenti son mal-être que les moments où ille se sentait à sa place, compris•e et considéré•e, que ce soit par son entourage ou par d’autres personnes et c’était indescriptible. 

Je suis absolument ravie qu’on puisse avoir plus facilement accès à ce type de livre aujourd’hui, car cela m’a ouvert de nouvelles perspectives que je n’avais jamais envisagées et qui m’ont donné de nouvelles clés pour échanger avec des personnes (proches ou non) qui sont dans le spectre de la non-binarité. 
En vous rédigeant cet avis, j’ai l’impression que mes mots ne peuvent suffire à traduire ce que j’ai ressenti durant cette lecture, mais je pense que ce simple fait est un gage de qualité. 
Une chose est sûre, je vais suivre la bibliographie de Maia Kobabe de très près.


Les infos utiles

Le site de Maia Kobabe
Parution VO : Gender Queer : A Memoir - 28 mai 2019 - Editions The Lion Forge 
Parution VF : 4 mai 2022 - Casterman
Illustrations : Genre Queer par Maia Kobabe © Casterman 2022

mercredi 27 avril 2022

Coming In - Élodie Font et Carole Maurel


Visiblement, la Terre entière le savait avant elle : Élo est homo. 
Dans "Coming In", Élodie Font raconte les longues années - de l'adolescence à la trentaine - qui lui ont été nécessaires avant de réussir à oser, enfin, être elle-même. 
Un récit drôle et sensible, mêlant pensées d'hier et réflexions d'aujourd'hui, mis en lumière par le trait puissant et poétique de Carole Maurel.

Si le concept de coming out ne nous est plus étranger, le titre de ce roman graphique a tout de même de quoi interpeler. Car finalement, coming in, kezako ? 

Ce récit c’est celui d’Elodie Font et de ses questionnements sur elle-même, ses affinités, ses sentiments, sa sexualité et ses différentes relations. 
Une quête de soi qu’elle mène des années durant et qui apporte son lot de bons et de mauvais moments. 
Porté et sublimé par les magnifiques traits et couleurs de Carole Maurel, ce roman graphique nous plonge au cœur de la vie de l’autrice avec beaucoup de bienveillance. Évidemment il y a des passages plus durs que d’autres, mais ce qui ressort de ce livre, c’est avant tout l’espoir et la douceur. 

Cette BD résonnera très certainement chez énormément de personnes queer, puisque les questionnements de l’héroïne sont partagés par beaucoup. Car même si la parole se libère de plus en plus et que les informations sont plus accessibles aujourd’hui, il n’en demeure pas moins qu’aborder son identité de genre et/ou sa sexualité c’est encore tabou dans dans nombreux milieux et cela a un véritable impact sur la manière dont on se perçoit. 
Car si le coming out c’est se révéler aux yeux des autres, le coming in c’est avant tout se révéler à soi-même, se comprendre, s’accepter et s’assumer, ce qui est parfois - souvent - tout aussi intense.


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Le site de Carole Maurel
L'Instagram d'Elodie Font
Parution : 29 septembre 2021 - Payot Graphic
Illustrations: Coming In par Élodie Font et Carole Maurel © Payot Graphic 2021

samedi 23 avril 2022

Il était une fangirl, tome 2 : La princesse & la fangirl - Ashley Poston


Imogen Lovelace est une fangirl en mission sacrée : elle s'est juré d'empêcher à tout prix les scénaristes de sa saga préférée, Starfield – la meilleure série de science-fiction de tous les temps –, d'en tuer pour de bon l'héroïne, Amara. Mais Jessica Stone, l'interprète de la fameuse princesse, n'en peut tout simplement plus du rôle : trop de pression, trop de fans déchaînés… Or Imogen et Jessica se ressemblent comme deux gouttes d'eau. S'ensuit un terrible quiproquo, au terme duquel il devient évident que les deux jeunes filles se détestent – d'autant que leurs objectifs dans l'existence sont diamétralement opposés. 
Jusqu'à ce que survienne la catastrophe : le scénario du deuxième opus de la série, confié à Jessica sous le sceau du secret, disparaît. Elle doit absolument le récupérer… ou bien sa carrière est fichue ! Et, pour enquêter, elle se retrouve contrainte d'échanger sa place avec la fangirl la plus enragée du monde (argh !), j'ai nommé Imogen. Jessica ne s'attend pas, au passage, à croiser le chemin de la femme de sa vie

J'écris cette chronique plus de quatre mois après ma lecture, mais j'avais tout de même très envie de vous en parler, car c'est un roman que j'ai énormément apprécier, à l'instar de son prédécesseur.
Cela serait vraiment dommage de ne pas vous en parler, même si je n'ai plus tous les détails en tête et que je risque donc d'être moins précise.

Ce tome se consacre donc en grande partie sur un personnage que nous n'avions fait qu'apercevoir dans le premier tome, mais qui avait déjà un gros potentiel. Je parle évidemment de Jessica Stone, l'interprète d'Amara dans la franchise Starfield.

Une jeune femme à l'apparence très froide et calculatrice, mais qui cache cependant une très grande sensibilité.
Sensibilité qui ne transparaît évidemment pas lors de sa rencontre avec Imogen, qui - pour son plus grand malheur - lui ressemble d'une manière inattendue et avec qui elle va passer un pacte.

J'ai adoré le contraste présent entre nos deux héroïnes, même si au fil de la lecture, on se rend peu à peu compte des traits de caractère qui les unissent presque malgré elles.
Ces deux-là forment une sacrée bonne équipe, même si elles mettent un certain temps à s'en rendre compte (et même si elles ont l'art de la manière de se fourrer dans le pétrin).

Les autres protagonistes ne sont évidemment pas en reste. Je pense notamment à Harper et Ethan mais aussi au frère et aux mères d'Imogen qui sont ultra attachant·es et drôles. Chacun·e apporte son petit grain de sable à l'histoire et forme un ensemble cohérent et chaleureux. Avec elleux, on a l'impression d'être à  la maison.

Et puis quel plaisir de retrouver l'univers fictif de Starfield et de se plonger totalement dans l'ExcelsiCon dont on avait finalement vu assez peu de choses dans le premier tome.
Ajoutez à cela, deux romances totalement guimauve, mais qui se construisent pas à pas et vous obtenez un fabuleux roman à savourer pleinement.
D'autant plus si vous avez un petit (ou un gros) côté geek car Ashley Poston glisse dans ses romans un nombre incalculable de références à la popculture et ça, ce n'est absolument pas pour me déplaire.

En conclusion, ce deuxième tome de la saga est tout aussi réussi que le premier. J'ai adoré retrouver l'univers de Starfield, tant et si bien que j'aimerais beaucoup que cette série existe pour de vrai. J'ai énormément apprécié le duo haut en couleur formé par Jess et Imogen, mais également tout leur entourage, qui parvient à temporiser le tempérament de ces deux-là avec beaucoup de subtilité et d'amour.


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Le site d'Ashley Poston
Ma chronique du tome 1
Parution VO: The Princess and the Fangirl - 2 avril 2019 - Quirk Book
Parution VF: 16 septembre 2021 - Lumen


vendredi 6 août 2021

Le Festival du Dragon-Thé - Katie O'Neill


Rinn a grandi entourée de dragons-thé dans son village, mais tomber face à un véritable dragon est tout autre chose ! Elle rencontre Aedhan, un jeune dragon qui avait été envoyé pour protéger le village. Mais Aedhan s'est endormi dans la forêt il y a quatre-vingt ans... 
Avec l'aide d'Erik, l'oncle de Rinn, et de son compagnon Hesekiel, ils vont tous enquêter sur les mystères de ce sommeil enchanté. Mais Rinn souhaite surtout aider Aedhan à accepter le fait qu'il ne pourra pas rattraper le temps perdu...

Même s’il est paru après, l’histoire du Festival du Dragon-Thé se déroule avant celle du Cercle du Dragon-Thé. Et si le premier tome était un vrai coup de coeur, celui-ci n'échappe évidemment pas à la règle. En même temps il faudrait être vraiment difficile pour ne pas aimer cette BD - ou n'avoir aucun goût.
Nous y retrouvons Hesekiel et Erik durant leur jeunesse, alors qu’ils se rendent au village de ce dernier.
Nous y faisons également la connaissance de Rinn, qui durant une promenade tombe sur Aedhan, un véritable dragon qui a été plongé dans un sommeil de 50 ans. 
Tout ce petit monde va alors mener l’enquête pour découvrir quelle créature fantastique possède un tel pouvoir.

Comme d’habitude les dessins de l’autrice sont à tomber. Chaque planche est une invitation à plonger dans la beauté de ses traits et on ne peut s’empêcher d’avoir le cœur qui fond face à tant de mignonitude.
Car les Dragon-Thé sont toujours aussi présents, toujours aussi facétieux et toujours aussi choupi. 
Mais en plus d’être une petite merveille graphique, cet album nous invite à prendre le temps de profiter des petits moments de bonheur qui se présentent dans notre quotidien. À savourer les choses simples de la vie et à ne pas regretter les décisions que l’on a prises.
Car le bonheur se trouve dans les petites choses.

Et pour ne rien gâcher, en plus de la douceur et de la bienveillance qui se dégagent de cette BD, celle-ci est une merveille en terme d’inclusivité. Tout paraît toujours joyeux et simple dans cet univers et ce serait tellement agréable que tout ceci déteigne un peu sur notre quotidien.

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Ma chronique du tome 1
Parution VO: The Tea Dragon Festival - 17 septembre 2019 - Oni Press
Parution VF: 16 avril 2021 - Bliss Editions
Illustrations: Le Festival du Dragon-Thé par Katie O'Neill © Bliss Editions 2021

mercredi 14 juillet 2021

Chroniques de San Francisco, tome 8: Mary Ann en automne - Armistead Maupin


Mary Ann flâne sur la colline de Russian Hill. Elle est revenue à San Francisco, ville de sa jeunesse, après vingt ans d'absence. Sa vie est en miettes : trompée par son mari, atteinte d'un cancer, elle vient chercher du réconfort auprès de son vieil ami, Michael Tolliver. 
De confidences en escapades, Mary Ann savoure les plaisirs d'une liberté retrouvée. 
Un retour aux sources pour un nouveau départ ?

Depuis un petit moment Les Chroniques de San Francisco est devenue ma saga doudou. Celle que je me réserve pour quand j'ai un petit coup de mou. Récemment ça a été le cas: j'ai eu une semaine un peu plus compliquée que d'habitude et alors que je peinais à entrer dans ma lecture en cours, j'ai décidé de bifurquer à 180 degrés et d'entamer cet avant-dernier tome de la saga.

Comme d'habitude la magie d'Armistead Maupin a opéré: je me suis retrouvée embarquée dans les rues de San Francisco en compagnie de Mary Ann - un personnage que j'ai parfois du mal à apprécier - et j'ai profité de cette bulle hors du temps pendant une journée.

Dans ce tome, nous retrouvons tous nos personnages chouchous à l'exception de Bryan. Et même si sa présence m'a un peu manqué, elle a vite été éclipsée par la présence de tous les autres.
Mary Ann revient donc à San Francisco alors qu'elle se sépare de son mari qui la trompe et qu'elle se découvre atteinte d'un cancer de l'utérus.

Elle va donc être hébergée par Michael et Ben pendant sa convalescence ce qui va lui permettre de renouer avec les ami·es qu'elle n'a pas vu·es depuis longtemps, notamment DeDe et D'or - qui m'avaient manquées à moi aussi.

Si vous connaissez déjà la saga, vous savez que l'auteur nous propose la plupart du temps un fil rouge à suivre dans chaque tome. Et s'il est très souvent présent, il n'est pas toujours facile à déceler. Souvent on s'en rend compte lorsqu'on est proche de la fin de notre lecture.
Cela a été un peu le cas ici, et je dois dire que je ne m'attendais tout simplement pas à ce rebondissement !

Cette fois-ci Armistead Maupin est allé chercher très loin son fil conducteur et si je dois être totalement honnête avec vous, celui-ci m'a réellement mise mal à l'aise. Surtout à la toute fin du roman, lorsque tous les éléments se recoupent.
Franchement ça faisait froid dans le dos et je m'interroge toujours sur la pertinence du truc.

Quo qu'il en soit, ce huitième tome des Chroniques de San Francisco aura tout de même parfaitement joué son rôle, puisque le temps d'une journée je me suis évadée de mes propres problèmes pour m'intéresser au quotidien haut en couleur de mes personnages favori·es. Et c'était tout ce que je lui demandais.


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Ma chronique du tome 1
Ma chronique du tome 2
Ma chronique du tome 3
Ma chronique du tome 4
Ma chronique du tome 5
Ma chronique du tome 6
Ma chronique du tome 7
Parution VO: Mary Ann in Autumn - 2 novembre 2010 - Harper & Row
Parution VF: 23 mai 2012 - Editions Points

lundi 12 juillet 2021

Princesse princesse - Katie O'Neill


Aventurière en devenir, la princesse Amira rencontre la princesse Sadie et la libère de la tour dont elle était prisonnière. À leur grande surprise, elles vont devenir amies malgré leurs différences. 
Sur les routes du royaume, Sadie et Amira vont joindre leurs forces pour déjouer les plans de la sorcière qui a emprisonné Sadie et l’humilie constamment.

J'ai découvert Katie O'Neill avec le merveilleux Cercle du Dragon-Thé et j'ai eu envie de continuer avec cet album qui promettait de très belles choses. A ce niveau, je n'ai pas été déçue puisqu'on nous parle de déconstruction des stéréotypes de genre et histoire d'amour entre deux filles.

Lors d'un de ses voyages, Amira croise la route de Sadie, enfermée dans une haute tour. Après l'avoir délivrée, les deux jeunes filles continuent leur voyage durant lequel elles vont tomber sur divers personnages, dont un prince et un ogre.

Grâce à ces différents personnages, Katie O'Neill nous propose une histoire qui s'éloigne complètement des stéréotypes de genre, où c'est forcément le vaillant prince qui délivre la pauvre petite princesse en détresse. 

Amira et Sadie font toutes les deux preuve de courage et de vaillance, chacune à leur manière. L'une souhaite faire ses preuves en aidant les personnes qui en ont besoin et peu importe qu'il s'agisse d'humain ou de créatures fantastiques, tandis que Sadie souhaite gouverner son royaume avec justice et bienveillance.

Cette BD s'adresse avant tout à un jeune public. En effet, les aventures de nos héroïnes ne sont plutôt courtes et assez simples. On est loin des grandes batailles épiques à la Game of Thrones mais le plus important à retenir c'est le message qui ressort de cette lecture: peu importe notre genre, il n'y a pas de limite à ce qu'on peut accomplir, si ce n'est notre propre volonté.

Princesse Princesse est une BD à mettre absolument entre toutes les mains. Dans celles des enfants, mais également dans celles des parents, qui jouent un énorme rôle dans notre construction. 
C'est typiquement le genre de livre indispensable à avoir dans sa bibliothèque, car en plus de se jouer des stéréotypes de genre il nous offre une diversité de personnages des plus inclusives.

On aimerait voir plus de livres de ce genre publié


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L'Instagram de Katie O'Neill
Parution VO: Princess princess ever after - 20 septembre 2016 - Oni Press 
Parution VF: 3 juillet 2020 - Bliss éditions
Illustrations: Princesse princesse par Katie O'Neill © Bliss édition 2020

vendredi 9 avril 2021

L'Odeur de la Pluie - Gwendoline Vervel


Cette année, c’est la rentrée en seconde tant attendue pour Fred, Mélodie et sa meilleure amie Faustine. Pour les deux jeunes filles, c’est le moment ou jamais de se faire une place dans la bande des frères Colin qu’elles cherchent à intégrer depuis des années. 
Pour Fred, c’est un nouveau départ, loin du collège où il s’est fait harceler pendant plus d’un an. Mais ce qui devait être une année de rêve se transforme en cauchemar… 
Au milieu de la tempête, c’est la force de leur amitié qui leur permettra de rester debout.

J'ai reçu L'Odeur de la pluie via Babelio dans le cadre de la rencontre zoom qui aura lieu le 6 avril (au moment où j'écris cette chronique cette rencontre n'a pas encore eu lieu). Etant donné que j'en ai pas mal entendu parler sur les réseaux, j'ai eu envie de me faire mon propre avis sur ce roman.

Avant de commencer ce livre, sachez qu'il y a des TW assez importants. La liste se trouve au début du roman. Si vous ne vous sentez pas à l'aise avec ces sujets ou si cela risque de réveiller chez vous des traumatismes, je vous invite à ne pas lire ce livre, car les scènes sont très explicites. L'autrice n'y va pas par quatre chemins et cela peut choquer.

Nous suivons donc Faustine et Mélodie à l'aube de leur entrée au lycée. Les deux adolescentes sont amies depuis des années, mais force est de constater que dans cette amitié, c'est clairement Mélodie qui mène la danse. Très souvent au détriment de son amie.

Le troisième point de vue de ce roman nous est offert par Fred, un nouvel élève qui vient d'emménager dans le quartier après avoir subi harcèlement et agression. Après ces événements, Fred souhaite avant tout passer inaperçu, ne pas se faire remarquer afin que l'histoire ne se répète pas.

Pour tout vous dire, pendant une bonne partie du roman j'ai eu beaucoup de mal avec Mélodie. J'ai trouvé que sa relation avec Faustine était vraiment toxique. Et c'est en partie ce qui rend la suite du roman si dure, car en tant que lecteurice on pourrait très facilement se laisser aller au victim blaming.

Je pense que c'est en partie ce que l'autrice a voulu dénoncer dans son roman. A travers le personnage de Mélodie, Gwendoline Vervel nous montre qu'il est très facile de juger les gens sur leur comportement et que les dynamiques de groupe peuvent être très destructrices.

C'est donc un roman très fort que nous livre ici Gwendoline Vervel. Un roman qui aborde des sujets très durs, tels que le harcèlement, la transphobie, les agressions sexuelles et le viol mais il nous montre également l'impact que peuvent avoir la solidarité, la sororité et l'amitié dans un groupe.

Ce roman n'est peut-être pas parfait, mais il a le mérite de montrer les choses telles qu'elles sont, sans les enjoliver ni en minimiser leur impact. J'ai été chamboulée par cette lecture, mais je tiens à redire qu'elle n'est pas accessible à tous·tes au vu des thèmes abordés.


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Le site Gwendoline Vervel
Parution: 1er avril 2021 - Scrineo

mercredi 24 mars 2021

Tous debout - Agnès Marot et Cindy van Wilder


D'un côté, il y a Anton, un jeune homme banal en apparence. Pourtant, le soir, il se cache derrière le pseudo de Gossip Boy pour jouer les justiciers sur Tumblr (et balancer les pires ragots du bahut). De l'autre,il y a Méloée, une jeune fille passionnée et pleine d'énergie, qui craque sur Rahim, le petit nouveau au lycée. 
Sous ses airs de garçon sans histoires, le mystérieux Rahim se retrouve vite au centre de toutes les attentions. Surtout lorsqu'Anton découvre qu'il est sans- papiers... une révélation de choix pour Gossip Boy ! Plus croustillant encore, ce dernier tromperait la pétillante Méloée avec Mathis.... 
Bientôt, les événements prennent une tournure qui les dépasse. Rahim sur le point d'être expulsé, les élèves doivent mettre leurs différends de côté pour faire cause commune. Avec Méloée en tête de cortège, le lycée devient un territoire de lutte. 
Barricadés derrière les grilles, tous lèvent le poing pour défendre Rahim. Dans cette cohabitation forcée, les langues se délient, les secrets éclatent au grand jour. Pourtant, pour la première fois, chacun doit affirmer haut et fort ses valeurs. Jusqu'où seront-ils prêts à aller pour défendre leurs idéaux ?

S'il y a bien un roman que j'attendais avec impatience cette année, c'est bien Tous debout d'Agnès Marot et Cindy van Wilder. J'aime beaucoup le travail de ces deux auteurices et avoir l'occasion de lire un roman écrit à quatre mains par elleux ne pouvait que faire mouche.
Je ne vous étonne pas en vous disant que cela a été le cas et que c'est un énorme coup de coeur !

Ce récit est porté à la fois par Anton, un adolescent qui abrite une rage contenue qu'il déverse via le Tumblr de Gossip Boy, son alter ego et Méloée, une jeune fille vive d'esprit qui a soif de justice. Ces deux-là sont diamétralement opposé·es - et ne s'entendent même pas la plupart du temps - pourtant iels vont se battre ensemble pour que Rahim obtiennent des papiers et puisse rester en France.

Ce roman est un vrai coup de poing, comme en témoigne sa couverture. C'est percutant, c'est dur et ça sonne presque comme banal vu le nombre d'histoires du genre qu'on a déjà vu et entendu passer dans les médias.
Mais c'est aussi une histoire d'entraide, de solidarité. Une histoire d'amour et d'amitié qui ne peut laisser personne indifférent·e, tout en étant pleine d'espoir.

Chaque personnage a quelque chose à raconter. Que ce soit Rahim, Anton ou Méloée, mais aussi Mathis, Sofia, Charlotte et tous·tes les autres. Iels ne sont pas exempt·es de défauts, que du contraire, mais iels arrivent à trouver la force de se battre ensemble pour une cause commune. C'est véritablement inspirant.

Pour terminer sur une note plus légère, j'ai été totalement aspirée par ce roman, par son rythme et par les plumes qui le portent. C'est assez drôle, car sans le vouloir je n'ai eu aucune difficulté à reconnaître la patte des deux auteurices et ainsi deviner qui écrivait quel personnage. C'était finalement assez parlant et cela m'a fait sourire à de nombreuses reprises.

En conclusion, je vous conseille de vous précipiter sur ce roman, de le lire et d'encourager les personnes de votre entourage à le lire à leur tour. Car c'est un livre fort et poignant, mais c'est aussi une très belle histoire, porteuse d'espoir.


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Parution: 10 mars 2021 - Hugo New Way

mercredi 3 mars 2021

11407 vues - Vincent Brunner et Claire de Gastold


Quand un mystérieux poing vert présent sur un mur en arrière-plan d'une de leur vidéo YouTube se retrouve tagué sur un mur de leur lycée, deux futurs rappeurs doivent faire face à une théorie du complot. 
De leur côté, Aïssa et Julie ont été prises en photo aux toilettes et les clichés ont été mis en ligne. 
Deux récits sur les dangers des réseaux sociaux.

Vous le savez, j'aime découvrir des romans et même des BD sans trop savoir à quoi m'attendre. Parfois c'est à peine si je lis le résumé afin de pouvoir être complètement surprise par ma lecture. Cela a été le cas avec 11407 vues, puisque je me suis entièrement fiée à la couverture et assez peu à la quatrième.
Si cette BD n'est pas une déception à proprement parler, elle n'est pas un coup de coeur pour autant.
L'album est découpé en deux histoires distinctes qui se déroulent pourtant dans le même lycée et mettent en scène à peu près les mêmes personnages.
D'un côté on nous propose de suivre l'impact d'un site qui affiche des photos des lycéennes aux toilettes et de l'autre un duo de garçons cherchant à percer sur Youtube.

Si j'ai trouvé que l'idée de base était bonne et pouvait permettre lancer une discussion ou un débat avec les ados sur les réseaux sociaux et leurs dangers, j'aurais tout de même aimé que les auteurices aillent un peu plus en profondeur sur le sujet.
En effet, la première histoire se termine un peu simplement à mon goût, sans véritable résolution du problème, ni vraie conclusion. Il y a bien une initiative d'Aïssa qui peut faire penser qu'elle veut faire bouger les choses, mais ce n'est même pas exploité jusqu'au bout. 
Quand on pense au scandale premier causé par cet événement et aux répercussions que cela a eu sur certaines filles, cela me semble un peu minime.

A côté de cela, le style graphique qui me laisse plutôt de marbre. Je ne déteste pas - cela me fait même penser à certaines séries que j'ai pu voir dans les années 90 - mais je ne trouve pas cela particulièrement attirant.
Par contre, je tiens tout de même à souligner la diversité des personnages présents dans cet album car c'est encore trop rare à mon goût. Les auteurices ont dessiné des familles racisées et des adolescent·es issu·es de la communauté LGBTQIA, ce qui en terme de représentation colle parfaitement à la réalité. 

En conclusion 11407 vues est selon moi une BD qui avait de bonnes idées mais qui n'a pas su les exploiter à la hauteur de ce que j'attendais. Néanmoins, je reste persuadée que c'est un bon moyen d'entamer un débat pertinent avec des ados, notamment par les profs.

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Le site de Claire de Gastold
Parution: 20 janvier 2021 - Casterman
Illustrations: 11407 vues par Vincent Brunner et Claire de Gastold © Editions Casterman 2021

lundi 1 mars 2021

Le jardin, Paris - Gaëlle Geniller


"Le Jardin" est un cabaret parisien au succès grandissant dirigé par une femme. Toutes celles qui y travaillent ont un nom de fleur et l'ambiance y est familiale. 
Rose, un garçon de 19 ans, est né et a grandi dans cet établissement. Il souhaite à son tour être danseur et se produire sur la scène, devant un public, comme ses amies. 
Il va rapidement en devenir l'attraction principale.

Si je n'étais pas allée en librairie papoter avec ma copine qui y bosse et qui me l'a mise dans les mains, je n'aurais pas entendu parler de cette BD et ça aurait été bien dommage. En effet, cette lecture a été un véritable petit moment de douceur et de réconfort. Pile ce dont j'avais besoin sur le moment.

Le Jardin est un cabaret situé à Paris en plein coeur des Années Folles. Toutes les danseuses qui y travaillent portent le nom d'une fleur et la décoration du lieu y est aussi florale que possible.
C'est dans cet univers particulier qu'est né et a grandi Rose, notre jeune héros de 19 ans. Dans les premières pages de la BD il s'apprête à faire ses premiers pas sur scène et toutes sont là pour l'encourager.
Durant les quelques 200 pages de l'album, Gaëlle Geniller nous brosse le portrait d'un jeune homme drôlement attachant, sensible et aussi naïf. Tellement insouciant qu'il met plusieurs semaines à remarquer Aimé, un de ses habitués, présent à chacune de ses représentation.
De leur première rencontre, va naître une relation de profonde affection, de compréhension mutuelle et de complicité. 

J'ai énormément aimé que l'autrice nous dépeigne un environnement aussi ouvert et bienveillant au sein d'une société qui est très loin de l'être, surtout si on se replonge deux cent ans en arrière.
J'ai aimé que la question de genre de se pose absolument pas en ce qui concerne Rose, qui aime danser et s'habiller de robes et de jupes, sans que cela ne soit remis en question par son entourage. Entourage extrêmement bienveillant et sororal par ailleurs.
Au diable la binarité qui nous enferme dans des carcans étroits depuis de trop nombreuses années ! Rose s'affirme comme une personne à part entière, avec ses envies, mais également ses doutes et ses peurs. Mais même si parfois la scène et la pression qui en découle le font douter, jamais il ne se pose la question de son genre ni de la légitimité de sa relation avec Aimé.
L'intrigue de cette BD a beau se dérouler dans les années 1920, elle n'aura jamais été aussi d'actualité.

Et que dire des dessins et des couleurs utilisés par l'autrice ? Les traits des personnages sont d'une délicatesse à couper le souffle, les couleurs sont sublimes et mettent parfaitement en valeur les tenues et les drapés des divers·es protagonistes. Les décors ne sont pas en reste puisque chaque pièce du jardin donne un sentiment de chaleur qui donnerait envie d'y vivre.
C'est donc un immense coup de coeur ! Tout était réuni pour me faire passer un moment de qualité. De la beauté des dessins de Gaëlle Geniller - dont chaque planche est une véritable oeuvre d'art - en passant par la qualité du scénario, Le jardin, Paris est un album d'une douceur et d'une bienveillance incomparables.


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Le compte Instagram de Gaëlle Geniller
Parution: 6 janvier 2021 - Editions Delcourt
Illustrations: Le jardin, Paris par Gaëlle Geniller © Editions Delcourt 2021

mercredi 27 janvier 2021

Le chant d'Achille - Madeline Miller


Ce ne sont encore que des enfants : Patrocle est aussi chétif et maladroit qu'Achille est solaire, puissant, promis à la gloire des immortels. Mais, grandissant côte à côte, un lien se tisse entre ces deux êtres si dissemblables. 
Quand, à l'appel du roi Agamemnon, les jeunes princes se joignent au siège de Troie, la sagesse de l'un et la colère de l'autre pourraient bien faire dévier le cours de la guerre... 
Au risque de faire mentir l'Olympe et ses oracles.

Après avoir adoré Circé, j'avais hâte de me plonger dans Le chant d'Achille de Madeline Miller et en même temps j'ai retardé ce moment autant que j'ai pu, car je savais qu'après je n'aurai plus aucun roman de l'autrice à lire et cela me désolait. J'espère vraiment que l'autrice nous sortira un nouveau roman très rapidement, sinon je pense dépérir.
Et non je n'exagère pas...

L'idée de réécrire l'histoire d'Achille du point de vue de Patrocle m'a tout de suite charmée. J'ai toujours eu cette impression qu'il y avait plus entre eux qu'une simple histoire d'amitié (ou de famille puisque dans certaines versions on estime qu'ils sont cousins) et j'étais ravie que Madeline Miller explore ce terrain-là.

La relation entre les deux protagonistes se construit petit à petit, avec beaucoup de douceur, de simplicité et de complicité mutuelle. Ils sont amis avant d'être amants et finalement tout coule de source. En tout cas, cette impression ne m'a pas quittée durant toute ma lecture.

Cela donne une histoire d'une beauté à couper le souffle. Très sincèrement, ce roman m'a chamboulée, m'a émue et m'a fait avoir des papillons dans le ventre, tant la relation entre les deux héros est sincère et naturelle. J'ai d'ailleurs eu énormément de mal à m'arracher à ma lecture quand j'y étais obligée pour aller travailler... non mais quelle idée !

On sent que l'autrice à pensé son roman pendant des années - dix si l'on en croit les remerciements - pour nous offrir une oeuvre complète et plus que cohérente. 
Ce récit pourrait être la véritable histoire d'Achille et Patrocle. Et en fait, j'aime à croire qu'elle l'est.

La place donnée aux autres personnages, et notamment aux personnage féminins telles que Thétis et Briséis est elle aussi très bien amenée. On leur donne enfin l'importance qu'elles méritent et non plus un simple nom jeté au milieu des exploits d'un seul homme.
Ces deux femmes (dont l'une est une déesse, rappelons-le) sont des figures fortes et indépendantes, même si elles évoluent dans un univers presque exclusivement masculin. 

En conclusion, si vous voulez lire de magnifiques réécritures des récits mythologiques, jetez-vous sur les romans de Madeline Miller, vous ne le regretterez pas ! L'autrice maîtrise à la perfection son sujet et nous embarque vers la Grèce Antique avec une étonnante facilité. Peu d'auteurice ont réussi à m'embarquer de cette manière dans un roman.


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Parution VO: Song of Achille - 6 mars 2012 - Ecco
Parution VF: 2 avril 2015 - Pocket

lundi 25 janvier 2021

Le cercle du dragon-thé - Katie O'Neill


Greta, apprentie forgeronne, découvre une petite créature perdue sur la place du marché. En ramenant le dragon-thé chez lui, elle va rencontrer les deux propriétaires du salon de thé: Hesekiel et Erik. Ces derniers vont alors l’initier à l’art délicat du soin des dragons-thé. 
Tandis qu’elle se lie d’amitié avec eux et avec la timide Minette, Greta va découvrir l’étendue de cet art et comment les dragons-thé enrichissent leurs vies. 
Un conte de fées envoûtant autour de Greta et de sa découverte du monde enchanteur des dragons-thé.

A moins de vivre dans une grotte depuis des années, vous avez forcément vu passer cette couverture sur les réseaux sociaux, ou au moins vous avez déjà lu le nom de Katie O'Neill quelque part, tant ses BD sont partout en ce moment

Et à raison, puisque Le cercle de dragon-thé a été un véritable coup de cœur pour moi ! Dès le moment où j'ai ouvert la première page, je n'avais plus aucune envie de quitter cet univers enchanteur et beaucoup trop mignon. 
Comment vous parler de cette BD afin de lui rendre complètement justice ? Je pense que les mots n'y suffiront pas, tant l'expérience de lecture est indescriptible, mais je vais tout de même essayer. 

Elle est d'une beauté et d'une douceur à couper le souffle ! Sincèrement, j'ai pu passer plusieurs minutes à contempler certaines planches. Je me suis même surprise à repasser sur certaines d'entre elles, tant j'étais sous le charme. Les dessins et les couleurs se marient à merveille pour nous offrir un récit magnifique et agréable à parcourir.
Les relations qui se tissent entre les différents personnages sont elles aussi très tendres et délicates. Greta et Min' s'apprivoisent petit à petit, comme elles apprivoisent les dragons-thé, et l'amitié qui en découle paraît profonde et sincère.
Et puis il y a Hesekiel et Erik qui sont d'une patiente et d'une pédagogie presque irréelle, mais tellement agréable à lire.

La représentation des personnages est diverse et se fond totalement dans le récit. L'autrice amène ceci de manière tellement naturelle qu'on voudrait que tous les autres livres en fassent autant. Personne ne se pose de question ni ne remet en doute la légitimité des protagonistes.
C'est si simple.
En conclusion, je ne peux que vous inciter à acheter cette petite merveille qu'est Le cercle du dragon-thé ! Cette BD est beaucoup trop mignonne pour son propre bien. De mon côté, je vais avoir bien du mal à attendre la parution des deux autres tomes. J'avoue que j'hésite à les acheter en version originale...


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Parution VO: The Tea Dragon Society - 31 octobre 2017 - Oni Press
Parution VF: 14 février 2020 - Bliss Editions
Illustrations: Le cercle du dragon-thé par Katie O'Neill © Bliss Editions 2020

mercredi 13 janvier 2021

Chroniques de San Francisco, tome 7: Michael Tolliver est vivant - Armistead Maupin


Aujourd’hui, Michael Tolliver est plus vivant que jamais. Il a rencontré l’amour, et mène une vie heureuse au côté de son jeune mari. 
Mais la maladie ressurgit, et Michael doit choisir entre les deux femmes de sa vie: ira-t-il au chevet de sa mère biologique, qui refuse depuis toujours son homosexualité, ou choisira-t-il San Francisco et Anna, sa mère spirituelle, qui souffre et réclame sa présence ?

Décidément ce début d'année 2021 se fait sous le soleil de San Francisco. En matière de lecture du moins vu qu'on ne peut pas voyager physiquement, car après avoir découvert l'adaptation BD du premier tome, j'avais très envie de me replonger dans cette saga que j'aime particulièrement.

L'histoire se déroule bien des années après Bye-bye Barbary Lane et tous nos personnages adorés ont pris de l'âge. Miachel a maintenant 55 ans, est marié et vit toujours à San Francisco, même si ce n'est plus à Barbary Lane puisque la maison a été vendue quelques années plus tôt, suite aux problèmes de santé d'Anna Madrigal.

J'ai trouvé ce tome beaucoup plus posé et sérieux que ses prédécesseurs. Peut-être est-ce dû changement de narration, qui nous fait passer d'une série décrite à la troisième personne à un livre écrit du seul point de vue de Michael ?
Quoi qu'il en soit ce n'était pas une mauvaise chose, car j'ai dévoré ce roman aussi rapidement que les autres et j'y ai retrouvé ce que j'aime dans les Chroniques de San Francisco.

Car même si au fil du temps le côté absurde de la saga s'est quelque peu effacé pour laisser place à des sujets plus délicats, il reste toujours ce petit côté grivois qui apparaît quand on s'y attend le moins. Et ici, clairement, je ne m'y attendais pas ! Cela m'a d'ailleurs valu un magnifique fou-rire durant ma lecture.

Mais c'est ce que j'aime et ce que je recherche dans cette lecture. Le côté décalé mais réaliste des événements qui s'enchaînent sans que cela soit guidé par une quelconque logique. C'est ce qui rend cette saga si tendre, drôle et chaleureuse.

Ainsi, comme à chaque lecture je me suis laissée emportée par ce septième tome et je n'ai pas vu les pages défiler. J'ai passé un agréable moment en compagnie des (ex) habitants de Barbary Lane, si bien que j'ai de plus en plus l'impression de faire partie de cette drôle de famille.


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Ma chronique du tome 1
Ma chronique du tome 2
Ma chronique du tome 3
Ma chronique du tome 4
Ma chronique du tome 5
Ma chronique du tome 6
Parution VO: Michael Tolliver Lives - 12 juin 2007 - Harper & Row
Parution VF: 23 avril 2009 - Editions Points

mercredi 6 janvier 2021

Les Chroniques de San Francisco, tome 1 - Isabelle Bauthian et Sandrine Revel


Mary Ann Singleton débarque dans la baie après avoir coupé le cordon ombilical et quitté son Ohio natal. Elle trouve refuge dans une pension familiale au 28 Barbary Lane. 
La propriétaire, Madame Madrigal est, disons, pittoresque mais materne ses locataires avec une inépuisable gentillesse. Et ils en ont tous bien besoin, car " s'il ne pleut jamais en Californie, les larmes en revanche peuvent y couler à flots ". 
Mary Ann va devoir s'adapter à cette nouvelle vie, Mona vient de perdre son emploi, Michael cherche l'homme de sa vie...

Si vous n'êtes pas novice par ici, vous connaissez mon amour pour Les Chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin. Découverte durant l'été 2019, cette saga est l'un de mes plus gros coups de cœur littéraires. A chaque fois que j'ai un petit coup de mou, je sors un tome de ma pile à lire pour me plonger sans le quotidien de mes personnages chouchous.

Je suis d'ailleurs actuellement en pleine lecture de Michael Tolliver est vivant. Mais j'essaie de le faire durer, car après celui-ci, il ne me restera que deux tomes à découvrir.
Quoi qu'il en soit, la nouvelle de l'adaptation en BD de cette saga que j'affectionne tant m'a littéralement ravie ! Et puisqu'une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, j'ai eu l'occasion de découvrir ce premier tome grâce à une opération Masse Critique de Babelio.
C'était un vrai plaisir de retomber dans cette histoire que j'aime beaucoup et qui était encore étonnamment fraîche dans ma mémoire. J'ai apprécié de revivre le roman à travers les magnifique dessins de Sandrine Revel. Dessins qui ont parfaitement su donner vie à nos divers protagonistes et leur rendre justice.

Et que dire de ces magnifiques couleurs pastel qui rendent l'atmosphère de ce San Francisco des années 70 tout à fait palpable. Graphiquement parlant, cette adaptation est une réussite. Tout est là pour nous faire passer un moment agréable et divertissant.
Pour ce qui est de l'adaptation, la structure du récit est totalement respectée. Les événements s'enchaînent comme dans le roman et on ne souffre d'aucun temps mort.
Là où selon moi c'est un peu plus délicat, c'est au niveau du contexte. Le récit manque légèrement de description pour appréhender correctement tous les aspects de l'histoire.

De mon point de vue, une personne n'ayant pas lu le roman aura du mal à raccrocher les wagons pour y voir une histoire continue qui fait sens. Un ou deux encadré remettant les choses dans leur contexte n'auraient pas fait de tort à la BD.
En conclusion, ce premier tome des Chroniques de San Francisco en BD est une adaptation réussie. Les dessins sont sublimes et rendent parfaitement justice au récit initial. Cependant vu le léger manque de contexte, j'aurais tendance à conseiller cette BD aux amateurices de la saga plutôt qu'aux néophytes qui risqueraient de se retrouver un peu perdu·es.


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Le site de Sandrine Revel
Parution: 5 novembre 2020 - Editions Steinkis
Illustrations: Les Chroniques de San Francisco par Isabelle Bauthian et Sandrine Revel © Editions Steinkis 2020

lundi 19 octobre 2020

Bloom - Kevin Panetta


Now that high school is over, Ari is dying to move to the big city with his ultra-hip band - if he can just persuade his dad to let him quit his job at their struggling family bakery. Though he loved working there as a kid, Ari cannot fathom a life wasting away over rising dough and hot ovens. 
But while interviewing candidates for his replacement, Ari meets Hector, an easygoing guy who loves baking as much as Ari wants to escape it. 
As they become closer over batches of bread, love is ready to bloom... that is, if Ari doesn't ruin everything.

Cette BD a été achetée par quasiment tout mon entourage livresque et j'en ai donc allègrement profité pour l'emprunter auprès de Cindy et en version originale, s'il vous plait. Je ne regrette absolument pas cet emprunt, car la découverte valait vraiment le coup d’œil !

Comme vous le savez, je lis assez peu en anglais, parce que mon rythme de lecture est ralenti par la compréhension. C'était donc la première fois que je lisais une BD en anglais, mais cela ne sera certainement pas la dernière, car ma lecture fut parfaitement fluide.
J'ai adoré suivre le quotidien d'Ari et Hector. Pendant que l'un se cherche encore et ne sait pas ce qu'il veut faire de sa vie, l'autre entretient une passion pour la cuisine mais n'est pas certain d'en faire son métier.

L'auteur explore une phase que beaucoup d'adolescent·es et jeunes adultes vivent au quotidien, à savoir l'indécision par rapport à ce qu'iels veulent faire de leur vie. Notre société a tendance à être hyper culpabilisante par rapport à cela et souhaite que tout le monde sache très tôt ce qu'iel veut faire, alors que c'est rarement le cas.
Cette histoire est une vrai bulle de douceur et de tendresse, qui peut aisément se comparer à Heartstopper. Une histoire d'amitié, puis d'amour qui se construit peu à peu sous nos yeux. Une histoire qui n'a rien d'extraordinaire, mais qui marque par sa simplicité et les émotions qui s'en dégagent.

Je ressors de cette lecture avec des étoiles plein les yeux et des milliers de papillons dans le ventre, tant cette dernière m'a fait du bien. Kevin Panetta réussit à nous emmener avec lui dans le quotidien de ses deux héros, et nous fait passer par tout un tas d'émotions différentes.
Son trait est absolument sublime et nous donne envie de parcourir chaque page avec attention, afin d'y dénicher tous les petits détails qui s'y cachent. Et puis le choix de la bichromie... Vous commencez à savoir que je suis accro à ce procédé graphique qui donne une toute autre dimension à une BD. Si je m'écoutais, je ne m'achèterais plus que des BD bichromes, tellement c'est beau !

En conclusion, foncez découvrir Bloom ! En anglais ou en français, peut importe, cette BD vous fera du bien au moral et aux mirettes. Avec l'automne qui arrive, on a besoin de ce genre de BD doudou et chamallow.


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Parution VO: 29 janvier 2019 - First Second Edition
Parution VF: 16 avril 2020 - Jungle
Illustrations: Bloom par Kevin Panetta © First Second Edition 2019