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vendredi 10 février 2023

Putain de chat, tome 10 - Lapuss'

 Alerte générale! 
Le clown simiesque qui sert d’esclave à Grisbi et à ses adorables chatons est en train de diviser les troupes! Il a décidé qu’il était temps pour Moustique, Nacho et Cléo de quitter le nid et de découvrir un nouveau foyer! Faites quelque chose! 
Attendez… Ça fera plus de croquettes et de gratouilles pour Grisbi… C’est bon, laissez tomber, fausse alerte…
 
Et si aujourd’hui on parlait petite BD drôle et facile à lire ? 
Tout ça avec la complicité de Daho, le joli petit chat de ma belle-mère. 
 
Parce que quand on a juste envie de se poser avec un truc facile à lire et pas trop prise de tête, Putain de Chat est la BD parfaite ! 
Un petit format carré qui tient parfaitement dans les mains, des gags en 4 cases plein de bêtises et de charcasmes (bah oui quoi, charcasme…), et des chats, partout des chats. Bon, parfois des chiens aussi, mais ils sont moins drôles. 
 
Dans ce tome, paru chez Kennes Editions, Grisbi va être confrontée à la donation de ses trois (pas si) précieux chatons, ce qui va donner lieu à toujours plus de situations farfelue.
Ainsi Lapuss signe déjà son dixième tome de sa série et une chose est sure : on ne s’en lasse pas ! L’humour est drôle et incisif, le caractère de Grisbi toujours aussi impertinent et son cher propriétaire toujours aussi naïf. 
 
En bref, si vous avec besoin d’une bonne dose de rigolade de quelques minutes, Putain de Chat est la BD parfaite. 
 
 
Ps: il est mignon ce petit modèle félin, n’est-ce pas ? ♥️
 
 
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La page Facebook de Lapuss'
Parution : 26 octobre 2022 - Kennes Editions

lundi 23 janvier 2023

Elle a fait un bébé toute seule - Emmanuelle Friedmann et Sophie Ruffieux

 
Au bonheur de Leah il ne manque que d’être mère. Le jour de ses 36 ans, elle ne prend les choses en main. En 2014, la PMA est exclusivement réservée aux couples hétérosexuels. 
Pour Leah qui est célibataire, commence alors un véritable parcours du combattant, trouver un médecin qui voudra bien l’aider sans la juger et surtout choisir l’endroit, en Europe, où elle sera à l’aise dans toutes les offres pléthoriques que propose le tourisme procréatif.
 
Lors de mon passage en librairie en décembre dernier, j’étais tombée sur cette BD en présentation. Je l’avais feuilletée, mais j’avais déjà trop d’achats, je l’ai donc reposée. Et puis finalement, quand je suis repassée à la librairie en janvier, elle était toujours là, comme si elle m’attendait. 
J’y ai vu un signe, et je l’ai prise. 
 
J’ai beaucoup aimé cette BD sur ce parcours atypique de vouloir être mère, alors qu’on est seule et que - comme le dit cette phrase magnifique que toutes les femmes entendent au moins une fois dans leur vie - l’horloge biologique tourne. 
C’est donc le cas de Leah, qui va se rendre compte que les années passent et qu’elle ne voit pas sa vie sans enfant. 
Elle va donc se lancer dans l’aventure de la maternité solo, avec beaucoup de courage, de détermination, mais aussi beaucoup de questions. Elle va également se heurter à la brutalité et au manque de compassion du monde médical et au jugement de ses proches (et moins proches) sur ses choix de vie. 
 
J’ai beaucoup aimé la manière dont les autrices ont traité ce sujet, avec beaucoup de psychologie et de bienveillance, mais sans jamais minimiser les difficultés de ce parcours. 
On y aborde également toutes les manières possibles de concevoir un enfant seule, avec les avantages et inconvénients de chaque méthode, et j’ai trouvé ça très complet et très instructif. 
Une chose m’a néanmoins légèrement chiffonnée : j’aurais aimé que cette BD aborde également « l’après » et mette en image le quotidien d’une mère célibataire avec un nourrisson issu d’une PMA solo. 
Peut-être les autrices nous offriront elle un deuxième tome sur le sujet. En tout cas, cela me plairait beaucoup et je pense qu’il y a matière à écrire sur le thème. 
 
En bref, cette BD m’a beaucoup plu car elle aborde un sujet qui m’intéresse énormément. Le fait qu’il soit traité avec beaucoup de douceur et de réalisme ne fait qu’ajouter de positif à cet ouvrage. 
Le seul autre inconvénient de cette BD, c’est qu’une fois qu’on la commence, on ne peut s’empêcher de fredonner cette fameuse chanson que tout le monde connaît.
 
 
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Le site d'Emmanuelle Friedmann
La page Facebook de Sophie Ruffieux
Parution : 23 novembre 2022 - Marabout
Illustrations : Elle a fait un bébé toute seule par Emmanuelle Friedmann et Sophie Ruffieux © Marabout 2022

jeudi 4 août 2022

Feminist in progress - Lauraine Meyer


Un guide fun et intelligent pour découvrir les bases du féminisme 2.0 ou enrichir ses connaissances. 
Aigries, poilues, agressives, moches, lesbiennes (ou pire, célibataires !), les clichés ont la vie dure en matière de féminisme. Mais qu’est-ce que ça veut dire aujourd’hui « être féministe » ? 
Sous forme d’essai graphique coloré, drôle et décomplexé, cet album invite à déconstruire, l’une après l’autre, les normes et les idées reçues afin de nous ouvrir les yeux à toustes ! 
Du sexisme ordinaire au mouvement #MeToo, de la charge mentale au consentement, du Body Positive à la réinvention de l’hétérosexualité, en passant par l’écoféminisme et la sororité, Lauraine Meyer s’emploie à revisiter quelques thèmes et concepts fondamentaux, au cœur du féminisme post #MeToo.

Vous connaissez mon intérêt pour le féminisme, la déconstruction et tout ce qui s’y rapporte, vous ne serez donc pas étonné•es de mon intérêt pour ce livre que j’ai reçu en SP de la part de Casterman. 
J’ai énormément apprécié cette lecture, même si je n’étais pas totalement le public cible. 
En effet, cette BD porte bien son nom, puisqu’elle s’adresse avant tout aux personnes qui commencent leur voyage au sein du féminisme. Féminist in Progress propose donc une initiation aux concepts du féminisme, de la déconstruction des concepts de genre, à l’éducation non-genrée et aux autres concepts connexes. 

Le ton employé par l’autrice est volontairement simple et accessible à toustes (sans pour autant prendre les lecteurices pour des navets), parsemés de dessins et schémas mettant en scène des exemples concrets et visuels afin que les concepts expliqués soient compris rapidement et efficacement. 
Petit bonus non-négligeable : chaque chapitre est agrémenté de petites punchlines en pleine pages, toujours très pertinentes ET percutantes destinées à interpeller les lecteurices. Certaines m’ont vraiment fait beaucoup rire, tant leurs formulations étaient bien trouvées. 

Honnêtement Feminist in Progress est un must-have à avoir dans sa bibliothèque pour débuter son chemin de déconstruction. 
Et même si je disais en préambule que je n’étais pas forcément la cible privilégiée par ce bouquin, j’ai tout de même appris de nouvelles choses (notamment sur la question de l’épilation des poils « féminins »). 
C’était donc un vrai plaisir de lire ce titre de Lauraine Meyer dont j’ai découvert avec plaisir le style graphique. 
J’ai hâte de voir quel sera son prochain projet et il est certain que je serai au rendez-vous pour le lire.

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L'Instagram de Lauraine Meyer
Parution : 4 mai 2022 - Casterman
Illustrations : Feminist in progress par Lauraine Meyer © Casterman 2022

vendredi 29 juillet 2022

BFF - Thomas Cadène, Joseph Safieddine et Clément C. Fabre

Gro est un artiste, du genre qui galère et vit dans un studio miteux. C'est ce que croient ses potes... En réalité, il est un pianiste classique à succès. 
Dans son groupe d'amis, c'est le raté sympa dont l'échec rassure, ils l'aiment comme ça et il ne veut pas que ça change. Mais tous ont des secrets... 
Et la préparation du mariage d'Oscar et Claire va faire vaciller cet édifice de mensonges.

J'ai reçu ce livre de la part de Babelio et j'avoue que le résumé présenté m'avait intriguée. Une histoire d'amitié et de secrets, c'était plutôt attirant et la couverture promettait un style de dessin qui me parlait.

Malheureusement, entre BFF et moi ça ne l'a pas fait du tout. Dès les premières planches, j'ai éprouvé un sentiment de malaise, qui ne m'a pas quittée tout au long des 250 pages que durent l'histoire. Car là où je m'attendais à trouver une histoire d'amitié sympa, teintée d'une part de mystère, j'ai trouvé un récit sur une amitié toxique qui dure depuis dix ans.
Alors, peut-être que c'était justement ce que les auteurs voulaient dénoncer, mais pour ma part, j'ai eu beaucoup de mal à y adhérer. J'ai détesté toute la dynamique qui existe entre ces six "ami·es" que j'ai trouvée extrêmement malaisante.

Olivier, surnommé Gro (déjà, pardon mais ce surnom) est continuellement la cible de remarques désagréable de la part de son groupe de potes. 
Cela fait dix ans que cela dure, sans qu'il ne fasse aucune remarque, de peur de les vexer et de les perdre - ce qui serait, si vous voulez mon avis, la meilleure chose qui puisse lui arriver.
De plus, son faux rôle de "raté du groupe" agit comme une sorte de comparaison rassurante pour tous les autres. Ca en dit assez long sur la qualité de cette amitié, qui flirte d'ailleurs dangereusement avec le harcèlement.
Ajoutez à cela les mensonges et non-dits qui jalonnent les différentes rencontres du groupe, les discours grossophobes, sexistes et autres des protagonistes et enfin les histoires de tromperies entre Camille et Oscar, toustes deux en couple avec d'autres personnes du groupe (dont Oscar qui est même sur le point de se marier), on est tout de même sur un fonctionnement très toxique.

J'ai tout de même lu la BD jusqu'au bout, espérant que la fin me satisferait ou m'apporterait un autre éclairage sur les impressions que j'avais eues tout au long de ma lecture, mais cela n'a pas été le cas. A mon sens, rien n'est réglé et tout reste dans un entre-deux très inconfortable.
En bref, je n'ai absolument pas adhéré à cet récit et aux personnages qui le composent. Je n'ai éprouvé aucune empathie à leur égard et cette lecture m'a de nombreuse fois mise mal à l'aise, tant les situations ou propos émis étaient aux antipodes de mes propres valeurs.


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Parution : 8 juin 2022 - Delcourt
Illustrations : BFF par Thomas Cadène, Joseph Safieddine et Clément C. Fabre © Editions Delcourt 2022

dimanche 24 juillet 2022

Genre Queer - Maia Kobabe


Dans Genre Queer, Maia Kobabe offre le récit intense et cathartique de son chemin vers l'identification en tant que personne genderqueer (ou non binaire, c'est-à-dire qui déroge aux normes de genre et de sexualité) et asexuelle, et celui de son coming out auprès de sa famille et de la société. 
Parce qu'elle traite d'identité de genre - ce que cela signifie, comment l'appréhender -, cette histoire se révèle un guide aussi nécessaire et utile qu'il est touchant.

Il y a des livres comme ça, qui nous intimident sans aucune raison. Lorsqu’on les reçoit, on a très envie de les lire, puis le temps passe et on les laisse de côté, en se disant qu’on y reviendra bientôt. Ça a été le cas pour moi avec Genre Queer de Maia Kobabe (que j’ai reçu en mai !) et maintenant que je l’ai terminé, je me demande pourquoi j’ai mis autant de temps à me plonger dedans, tellement cette lecture m’a bouleversée ! 
Genre Queer est une BD autobiographique de Maia Kobabe, un•e auteurice non-binaire qui utilise les pronoms ille et io (e/em/eir en anglais), que je n’avais jusqu’alors jamais ni vus, ni entendus. Rien que pour cet ajout à mes connaissances, je suis très contente d’avoir pu lire cet ouvrage. 

À travers ces quelques 250 pages, ille nous livre son histoire et son cheminement en tant que personne non-binaire, assignée fille à la naissance, avec tout ce que cela comporte comme défis pour se construire dans une société encore résolument cisgenre et hétéronormée. 
Je ne vous cache pas que j’ai eu des frissons en lisant certains passages, tant les émotions de Maia étaient palpables ! J’ai autant ressenti son mal-être que les moments où ille se sentait à sa place, compris•e et considéré•e, que ce soit par son entourage ou par d’autres personnes et c’était indescriptible. 

Je suis absolument ravie qu’on puisse avoir plus facilement accès à ce type de livre aujourd’hui, car cela m’a ouvert de nouvelles perspectives que je n’avais jamais envisagées et qui m’ont donné de nouvelles clés pour échanger avec des personnes (proches ou non) qui sont dans le spectre de la non-binarité. 
En vous rédigeant cet avis, j’ai l’impression que mes mots ne peuvent suffire à traduire ce que j’ai ressenti durant cette lecture, mais je pense que ce simple fait est un gage de qualité. 
Une chose est sûre, je vais suivre la bibliographie de Maia Kobabe de très près.


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Le site de Maia Kobabe
Parution VO : Gender Queer : A Memoir - 28 mai 2019 - Editions The Lion Forge 
Parution VF : 4 mai 2022 - Casterman
Illustrations : Genre Queer par Maia Kobabe © Casterman 2022

mercredi 27 avril 2022

Coming In - Élodie Font et Carole Maurel


Visiblement, la Terre entière le savait avant elle : Élo est homo. 
Dans "Coming In", Élodie Font raconte les longues années - de l'adolescence à la trentaine - qui lui ont été nécessaires avant de réussir à oser, enfin, être elle-même. 
Un récit drôle et sensible, mêlant pensées d'hier et réflexions d'aujourd'hui, mis en lumière par le trait puissant et poétique de Carole Maurel.

Si le concept de coming out ne nous est plus étranger, le titre de ce roman graphique a tout de même de quoi interpeler. Car finalement, coming in, kezako ? 

Ce récit c’est celui d’Elodie Font et de ses questionnements sur elle-même, ses affinités, ses sentiments, sa sexualité et ses différentes relations. 
Une quête de soi qu’elle mène des années durant et qui apporte son lot de bons et de mauvais moments. 
Porté et sublimé par les magnifiques traits et couleurs de Carole Maurel, ce roman graphique nous plonge au cœur de la vie de l’autrice avec beaucoup de bienveillance. Évidemment il y a des passages plus durs que d’autres, mais ce qui ressort de ce livre, c’est avant tout l’espoir et la douceur. 

Cette BD résonnera très certainement chez énormément de personnes queer, puisque les questionnements de l’héroïne sont partagés par beaucoup. Car même si la parole se libère de plus en plus et que les informations sont plus accessibles aujourd’hui, il n’en demeure pas moins qu’aborder son identité de genre et/ou sa sexualité c’est encore tabou dans dans nombreux milieux et cela a un véritable impact sur la manière dont on se perçoit. 
Car si le coming out c’est se révéler aux yeux des autres, le coming in c’est avant tout se révéler à soi-même, se comprendre, s’accepter et s’assumer, ce qui est parfois - souvent - tout aussi intense.


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Le site de Carole Maurel
L'Instagram d'Elodie Font
Parution : 29 septembre 2021 - Payot Graphic
Illustrations: Coming In par Élodie Font et Carole Maurel © Payot Graphic 2021

mercredi 1 décembre 2021

Un corps pour deux - Masha Sexplique, Florent Sacré et Roxanne Bee


« Nan mais t’as vu les daronnes, elles portent un bébé 9 mois. Elles accouchent en se déchirant littéralement en deux. Personne les calcule, elles s’occupent du bébé toutes seules. J’aurai jamais d’enfants. C’est mort. » 
À travers cette bande dessinée, nous découvrons le récit poignant de Masha. Une plongée dans ses pensées, ses doutes, ses souvenirs, qui mettent en évidence les injonctions à la maternité et la difficulté d’entreprendre le rôle de mère, ou encore le sentiment de solitude et de n’être qu’un corps.

J’ai découvert le compte de Masha il y a un an ou deux (en même temps que ceux d’Orgasme et moi, Jouissance Club et bien d’autres) et j’ai adoré le ton déculpabilisant de cette jeune femme et mère sur le corps et le sexe, mais aussi sur l’estime de soi, la confiance et tous les autres sujets qui y sont liés de près ou de loin. Alors quand j’ai su qu’elle sortait une BD sur la grossesse, la maternité et le post-partum, c’était sûr que j’allais l’acheter. 
Dans Un corps pour deux, Masha nous parle de sa propre grossesse et de la manière dont elle l’a vécue. Loin d’être un long fleuve tranquille, elle évoque des sujets qui sont souvent tus, par peur d’être culpabilisées et d’être taxées de "mauvaise mère". 
Comme d’habitude avec Masha, tout ceci est fait avec énormément de bienveillance et de respect, et aussi avec la pointe d’humour qui la caractérise. 

On passe donc les différentes étapes de cette grossesse en tête à tête avec l'héroïne. On ressent sa joie, ses attentes, mais également ses questionnements, ses doutes et ses peurs face à cette nouvelle étape dans sa vie.
Pour une fois, on ne nous présente pas la maternité sous le prisme exagérément positif que la société nous vend à chaque instant. Ici on est dans le vrai, dans le ressenti de toutes les émotions qui peuvent traverser quelqu'un·e à l'arrivée d'un enfant et c'est extrêmement libérateur.

Les dessins de Roxanne Bee sont très expressifs et parviennent à merveille à refléter les diverses émotions de l’héroïne. 
L’illustratrice accentue ce procédé en associant des palettes de couleurs spécifiques à chaque émotion. On passe donc de la joie et de l’insouciance à la fatigue, la peur ou l’angoisse avec juste le ton de la planche qui change et qui nous met sur la voie. 
En bref, j’ai énormément apprécié cette BD qui m’a fait voir les dessous de la maternité de manière originale et pédagogique. C'est un ouvrage déculpabilisant et vraiment très bien amené qu'il faudrait faire lire à toutes et tous.


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Le site de Masha Sexplique
Parution: 26 octobre 2021 - Editions Leduc
Illustrations: Un corps pour deux par Masha Sexplique, Florent Sacré et Roxanne Bee © Editions Leduc 2021

mercredi 24 novembre 2021

L'Instant Bulle #30

Créatures fantastiques, tome 5

Ça y est, c'était le dernier tome de Créatures Fantastiques et le moins que je puisse dire, c'est que je reste un peu sur ma fin.
Effectivement, l'intrigue entamée dans le tome 4 trouve une issue grâce à Ziska et Nico, mais je dois bien avouer qu"il m'en aurait fallu un peu plus pour vraiment clôturer cette saga.
Là j'ai l'impression qu'on pourrait encore nous proposer quelques tomes sans que cela ne soit de trop, afin de voir où nos deux protagonistes principaux en sont dans leurs différents cheminements.

Mis à part cela, je n'ai évidemment pas boudé mon plaisir durant ma lecture de ce dernier tome. J'apprécie toujours autant les dessins de Kaziya ainsi que les diverses créatures fantastiques qu'il met habilement en scène. Le mélange de tout ceci donne un manga très agréable à parcourir, avec un ton plutôt bon enfant.

BL Métamorphose, tome 5

C'es également au tour de BL Métamorphose de se clôturer au bout de cinq tomes et là je dois dire que je suis très satisfaite de la fin proposée par l'autrice.
Car c'est un manga très contemplatif qui nous a été proposé durant ces cinq tomes, avec un ton extrêmement doux et chaleureux, comme un petit cocon ouaté.

La relation entre Urara et Madame Ichinoi s'est donc construite au fil des tomes, pour nous donner une très jolie amitié qui ne se laisse pas définir par une différence d'âge.
L'une comme l'autre ont appris beaucoup de chose et ont su trouver un bel équilibre, même si finalement Urara reste une jeune fille encore très taciturne. Cependant, l'influence de Madame Ichinoi lui aura permis d'avoir un peu plus confiance en elle par rapport à ses compétence en dessin et on peut espérer un avenir prometteur à cette ado.

En bref, un manga tout doux qui se termine au bout de cinq tomes, c'est exactement ce dont on en besoin en cette période propice au cocooning.

Bianca, Little Lost Lamb

Cette BD est vraiment particulière puisqu’elle nous emmène sur une Terre dépeuplée de ses humains et où les animaux ont eu tout le loisir de prospérer et d’évoluer mais où les carnivores dominent tout, chassant à la fois pour se nourrir et le plaisir de tuer.   
C’est dans ce monde que vit Bianca, une brebis qui a échappé de peu à la mort et qui depuis est devenue une guerrière experte, tuant tous les fauves sur son passage afin d’assouvir sa vengeance.  

J’ai beaucoup aimé cette BD qui questionne les rapports de force qui peuvent exister dans notre société, mais qui explore également le côté sombre des divers personnages, que ce soit celui des fauves ou celui de Bianca. 
Mais ce qui m’a fait craquer en premier sur cette BD, ce sont évidemment les subîmes illustrations de Francesca Perrone. Elles sont d’une beauté à couper le souffle, même si certaines scènes sont parfois assez gores.

Le seul bémol que j’ai à formuler concerne la traduction, qui est parfois extrêmement bancale Si je peux être indulgente pour une faute de frappe ou une erreur d’accord qui serait passée à la trappe, j’ai énormément de mal lorsque cela concerne plusieurs planches de la BD (au moins 4 ou 5 dans mes souvenirs).
Cela ne m’a pas empêchée d’apprécier cet album et ses illustrations, mais ça m’a tout de même freiné dans ma lecture et les répétitions de celles-ci m’ont exaspérée.   

Mais si l’on met de côté cet aspect technique qui incombe à l’éditeur, Little Lost Lamb reste une vraie réussite graphique que je vous recommande chaudement

Raven, tome 2: Les contrées infernales

J'avais énormément apprécié le premier tome de Raven et j'étais très impatiente de lire ce deuxième tome. Malheureusement, celui-ci ne m'a pas autant convaincue que son prédécesseur et je me suis passablement ennuyée durant cette lecture.

En effet, j'ai trouvé que ce deuxième tome manquait de rythme et de rebondissements, ou en tout cas d'un minimum de surprise, car j'ai rapidement vu venir tous les gros événements de celui-ci.
De plus, le duo Raven/Lady Darksee peine à me convaincre, car je le trouve cliché dans sa construction. On a l'habitude de ce genre de déroulé, d'autant plus dans le monde de la piraterie.

D'ailleurs parlons-en de piraterie, puisque finalement ce tome se déroule entièrement sur l'île du Morne-au-Diable. J'aurais tout de même apprécié plus de scène en mer, car jusqu'ici sur deux tomes, ce n'est pas vraiment concluant.

En bref, je suis déçue par ce tome, mais je pense que je lirai tout de même le troisième s'il s'avère être le dernier. On n'est jamais à l'abris d'une surprise, même si j'y crois assez peu.

Spirou ou l'espoir malgré tout, tome 3

Là par contre, je dois avouer que chaque tome de cette série est meilleur que le précédent ! Pour moi L'espoir malgré tout est une des meilleures réécritures de Spirou que j'aie lue jusqu'ici et qui me réconcilie presque avec le personnage de Fantasio, que je trouve très souvent affreusement pénible.

Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit: Fantasio est tout de même pénible dans cette saga, mais beaucoup moins que dans d'autres ou dans la série originale. J'ai parfois envie de le secouer un peu, car globalement je trouve que son personnage tient la route.

Spirou de son côté est toujours aussi candide, mais c'est finalement ce qui fait tout son charme. Un peu plus de prudence par moment ne le tuerait pas (que du contraire !) mais globalement son personnage est très attachant et investi.

Le contexte de la Seconde Guerre Mondiale est toujours aussi bien amené par l'auteur et certaines scènes font tout de même froid dans le dos.
J'ai vraiment hâte de savoir ce que nous réserve la suite.

lundi 25 octobre 2021

Alice Guy - Catel et Bocquet


En 1895, à Lyon, les frères Lumière inventent le cinématographe. Moins d’un an plus tard, à Paris, Alice Guy tourne son premier film. Elle est âgée de 23 ans. Audacieuse et indépendante, témoin privilégiée de la naissance du monde moderne, Alice Guy s'avère la première réalisatrice de l'Histoire du cinéma.
Dès l'aube du XXe siècle, à la fois menteuse en scène, scénariste et productrice, la jeune femme transforme l'officine photographique de Léon Gaumont en société de production cinématographique majeure. Quand, en 1907, elle traverse l'Atlantique pour conquérir l'Amérique, Alice s'y impose en créant sa propre compagnie et en y baissant ses studios. Entre 1897 et 1922, des Buttes-Chaumont à Fort Lee, elle aura dirigé plusieurs centaines de films.
Chronique d'un art en pleine éclosion, la vie d'Alice Guy révèle l'héroïne oubliée des chapitre majeur de la contre-histoire du cinéma.

Vous le savez si vous me suivez depuis un petit moment, j'ai beaucoup aimé les autres titres de ce duo d'auteurices, à savoir Olympe de Gouges et Kiki de Montparnasse (il me reste à trouver et lire Joséphine Baker, mais ça ne saurait tarder), il était donc évident que j'allais me jeter sur cette dernière sortie.

Très honnêtement si j’avais déjà vaguement entendu ce nom, je n'avais jamais trop cherché à savoir qui était la femme qui le portait et ce qu'elle avait fait. La publication de ce roman graphique était donc l’occasion idéale d’en apprendre plus sur elle.
Qu'elle ne fut donc pas ma surprise d'apprendre qu'Alice Guy était en fait une pionnière du cinéma ! Au départ secrétaire dans la société Gaumont - au départ spécialisée dans la photographie - Alice Guy gagne la confiance de son patron grâce à ses idées révolutionnaires et monte peu à peu les échelons pour se lancer dans la mise en scène de petits films sur les premières bobines disponibles.

Mais si personne n'a (presque) jamais entendu parler d'elle, c'est parce qu'elle a purement et simplement été effacée de l'histoire du cinéma pendant de très nombreuses années et que ses créations ont été attribuées à d'autres personnages importants de cette branches. Des hommes, faut-il le préciser ?
C'est donc un immense travail de recherche et d’écriture qu'ont réalisé Catel et Bocque pour nous proposer un récit le plus fidèle possible sur l'histoire de cette femme.
Et comme d'habitude, le résultat est clairement à la hauteur du challenge, puisque les pages se tournent sans que l'on s'en rende compte (alors qu'il y en a plus de 400 !) et qu'on prend plaisir à suivre chaque case disponible.

On découvre une femme intelligente et entreprenante, qui n’a pas eu peur d’innover et de prendre des risques quand tout le monde lui disait qu’elle allait échouer. Une femme de caractère qui ne s'est pas laissé marcher sur les pieds et qui a produit des centaines de films dans sa carrière.
C’est donc un récit historique et finalement très féministe que nous propose ce duo d’auteurices qui a déjà fait ses preuves, mais qui continue de nous surprendre en redonnant leur juste place à des femmes que l’Histoire a injustement oubliées.
Une BD à découvrir absolument !


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Le site de Catel
Parution: 22 septembre 2021 - Casterman
Illustrations: Alice Guy par Catel et Bocquet © Casterman 2021

vendredi 22 octobre 2021

Médée - Blandine Le Callet et Nancy Peña


Qui Médée était-elle vraiment ? Une mère aimante et une amoureuse assumant ses désirs, que sa passion finit par égarer ? Une femme libre refusant la tyrannie des hommes ? Une barbare venue semer la confusion dans le monde civilisé des Grecs ? Une sorcière redoutable, maîtresse de forces occultes ? Un monstre, tout simplement ? 
Pour percer ce mystère, c'est Médée en personne que les autrices ont choisi de nous faire entendre : par delà calomnies, et déformations infligées par le temps, Médée nous raconte sa véritable histoire, depuis les jardins luxuriants de son enfance en Colchide jusqu'à l'île mystérieuse d'où elle livre son ultime confession et purge à jamais le geste inhumain et impardonnable d'avoir tué ses deux fils.

Je le disais dans mon avis sur Instagram, même si je suis une très grande amatrice de mythologie - et plus particulièrement de mythologie grecque - je connaissais assez peu le personnage de Médée. Essentiellement parce que j'ai assez peu lu sur le mythe de Jason et des Argonautes.
Alors quand Casterman a proposé cette intégrale dans ses parutions, je n'ai pas pu y résister.

Nous sommes donc face à une intégrale qui réuni les quatre tomes de la saga, parus entre 2013 et 2019. À travers ceux-ci nous suivons la vie de Médée, de son enfance en Colchide bercée par l'amour de la liberté mais également par l'ombre d'un père tyrannique, à son apprentissage en tant que prêtresse d'Hécate et bien évidemment à sa fuite avec Jason et sa vie loin de chez elle, où tout le monde ou presque lui est hostile.
On sent dans ce récit très dense (320 pages quand même) la volonté des autrices de rendre sa voix à cette héroïne de la mythologie, que l'on réduit encore très (trop?) souvent à l’infanticide qu’elle a commis.
Le but de cette histoire n'est évidemment pas de la dédouaner de son geste, mais de tenter de comprendre ce qui l'a amenée à commettre un acte aussi désespéré.
En ce sens, durant ma lecture j'ai beaucoup pensé à Circé et à la version qu'en a faite Madeline Miller, car finalement l'objectif de ces trois autrices se rejoint fortement.

Car ici aussi on se rend bien compte de la précarité de Médée vis-a-vis de sa situation. Forcée de cacher sa véritable nature de guérisseuse afin de ne pas éveiller le moindre soupçon qui pourrait lui être fatal, méprisée par les autres femmes de son entourage et constamment espionnée pour le compte d'hommes de pouvoir. Le quotidien de notre héroïne est donc loin d'être tranquille et elle n'est absolument pas soutenue par Jason, qui préfère la délaisser pour son propre profit.
Ce roman graphique nous montre qu'encore et toujours, être une femme instruite dans un monde d'hommes nous place constamment dans une situation précaire qui peut très vite dégénérer suivant leur bon vouloir. Cette version de l'histoire de Médée est donc on ne peut plus actuelle et nous montre que l'oppression des femmes remonte bien plus loin que ce qu'on imagine.

J'ai donc apprécié cette BD pour son côté féministe et empouvoirant, mais pas seulement. Car comment parler de cet ouvrage sans évoquer la beauté des dessins de Nancy Peña ?
Cette dernière parvient à merveille à sublimer les scènes imaginées par Blandine Le Callet en utilisant des palettes de couleurs distinctes suivant l'ambiance qui y règne.
Et que dire de la finesse des traits des différents personnages et la diversité des émotions qui peuvent se lire sur le visage de Médée ? J'ai été totalement subjuguée par la beauté des illustrations et j'ai parfois passé beaucoup de temps sur une seule planche pour en apprécier tous les détails.

En bref, cette BD nous offre un récit complexe, sur une femme qui l’est tout autant, et dont l'histoire est finalement plus actuelle et politique qu'il n'y paraît au premier regard.
J'ai maintenant très envie de me pencher plus avant sur l'histoire de ce personnage, mais également sur le travail de ces deux autrices.


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Le site de Nancy Pena
L'Instagram de Blandine Le Caillet
Parution: 25 août 2021 - Casterman
Illustrations: Médée par Blandine Le Callet et Nancy Peña © Casterman 2021

vendredi 10 septembre 2021

Et toi, quand est-ce que tu t'y mets ? - Véronique Cazot et Madeleine Martin


Jeanne, 35 ans, vit en couple depuis huit ans avec un homme charmant, et fréquente régulièrement ses amis. Elle semble heureuse. 
Sauf que, à intervalles réguliers, la même question revient: « Et toi, quand est-ce que tu t’y mets ? »

Je n'avais jamais entendu parler de ces BD avant de les croiser sur Vinted pour compléter une commande. Je dois bien avouer que le thème me parlait fortement, même si j'avais une légère appréhension par rapport aux dates de parution (2011 et 2012).
C'était donc il y a dix ans et les discours sur les femmes qui ne veulent pas être mères n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui.

Tout ça pour dire que je n'attendais finalement pas grand chose de ces deux lectures et que j'en ai été très agréablement surprise. La position des autrices est finalement très actuelle, féministe et elle met magnifiquement en avant la liberté des femmes à disposer de leur corps.
Dans le premier tome nous rencontrons donc Jeanne, qui a 35 ans, est en couple depuis pas mal d'années et ne veut pas d'enfants. Elle l'a toujours dit, a toujours été très claire à ce sujet et son compagnon semblait être sur la même longueur d'ondes jusqu'à la naissance de sa nièce, qui lui fait remettre en question ce non-désir de paternité.

On sent dans ce tome toute la frustration de Jeanne, à qui on demande sans cesse quand elle fera un enfant et l'invisibilisation de son désir de ne pas en avoir, à coup de "Mais si, tu verras tu changeras d'avis" et autres "Les enfants c'est merveilleux, ça te change la vie".
Rajoutons à cela son compagnon qui soudainement se demande s'il n'aurait pas envie d'un enfant et reproche à Jeanne sa position sur le sujet. Alors qu'elle avait été claire dès le départ.
Le second tome aborde le sujet de l'avortement à travers le personnage de Lucie. Celle-ci tombe enceinte par accident et se retrouve confrontée aux insensées et interminables démarches afin d'obtenir un rendez-vous.
Là encore, on nous présente très justement la réalité de cette situation, entre les coups de fil interminables, les différents rendez-vous gynéco et l'absence d'empathie de certain·es. praticien·nes.

Malgré les dérives que dénoncent ces deux tomes, ceux-ci ne sont pas exempts de défaut. En effet, ils présentent la soeur de Jeanne comme une énorme caricature ambulante de la mère au foyer. 
C'est à la fois une bonne et une mauvaise chose, car à travers Adeline on se prend en pleine face le concept de charge mentale et la violence psychologique qui en découle, mais à côté de cela on peut également se poser la question du manichéisme de cette représentation: si tu es mère tu es esclave de ton foyer alors que si tu ne l'es pas tu es totalement libre.
On sait très bien que la réalité est bien plus nuancée et très honnêtement c'est le seul défaut que j'ai trouvé à cette duologie. Pour le reste, les sujets sont amenés de manière intelligente, plutôt pédagogique et avec humour évidemment.
Ce sont des BD qui mériteraient vraiment d'être plus connues.


Les infos utiles

Tome 1: Celle qui ne voulait pas d'enfant - Fluide Glacial - 2011
Tome 2: On l'appellera Simone - Fluide Glacial - 2012
Illustrations: Et toi, quand est-ce que tu t'y mets ? par Véronique Cazot et Madeleine Martin © Fluide Glacial 2012