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lundi 1 novembre 2021

Fille, femme autre - Bernardine Evaristo


Amma, Dominique, Yazz, Shirley, Carole, Bummi, LaTisha, Morgan, Hattie, Penelope, Winsome, Grace. 
La plus jeune a dix-neuf ans, la plus âgée, quatre-vingt-treize. Elles sont douze femmes puissantes, apôtres du féminisme et de la liberté, chacune à sa manière, d'un bout de siècle à l'autre. Leurs vies s'épaulent, s'opposent et font la ronde. 
Chacune est en quête, de place, de classe, d’un avenir, d’une identité, du bonheur. Elles sont un chœur, un tableau vibrant et foisonnant, une ode à la différence et à la soif « d’être ensemble ».

C'est ma copine Mère Sauvage qui m'a donné envie de découvrir ce roman, avec son avis plus qu'élogieux à son propos. Alors quand je l'ai vu dans la dernière sélection de la Masse Critique de Babelio, je l'ai coché en croisant très fort les doigts. Et je l'ai reçu.

Si au départ j’ai été un peu déstabilisée par la narration de l’autrice et la construction de ses phrases (il n'y a jamais de point), une fois mes premières appréhensions passées, j’étais complètement plongée dans ce roman polyphonique.

Bernardine Evaristo nous emmène dans le quotidien de douze femmes noires. Douze femmes très différentes, reliées entre elles par des liens divers. Parfois ils sont épais, comme celui qui relie une mère et sa fille ou deux meilleures amies. Parfois ils sont bien plus ténus, comme celui reliant des collègues ou de vagues connaissances. 
Mais ces liens sont bien là et ils les relient les unes au autre d’une manière très particulière, que l’autrice nous présente au fur et à mesure.

Je me suis littéralement plongée dans le vécu de ses femmes et j’ai vécu milles émotions en leur compagnie. Je me suis attachée à toutes, même à celles que j'avais pu croiser dans un chapitre précédent et qui ne m'avait pas marquée sur le moment.

J’ai aimé, souri, pleuré, pesté, souffert, ri avec elles durant les 500 pages de ce roman et en le finissant je n’avais qu’une seule envie: qu’il continue encore et encore, car il m’a fait vibrer et vivre mille émotions en abordant une telle diversité de sujets - de la lutte des classes au racisme, en passant par l'identité de genre - qu’il est impossible de tous les citer. 
Il devrait exister plus de livre d’une

Ce roman fait sans aucun doute partie de ceux qui me resteront longtemps en mémoire et qui ne quittera plus jamais ma bibliothèque personnelle. J'ai rarement lu un roman contemporain d'une telle intensité et je pense pouvoir dire sans me tromper que ce roman sera mon plus gros coup de coeur de 2021.


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Parution VO: Girl, Woman, Other - 5 novembre 2019 - Black Cat
Parution: 19 août 2021 - Pocket

mercredi 28 juillet 2021

Today Tonight Tomorrow - Rachel Lynn Solomon


Ils se détestent, se découvrent, puis apprennent à s'aimer. Vous avez une impression de déjà-vu ? Peut-être.
Sauf que Rowan adore les romans d'amour. Elle en connaît toutes les ficelles. Elle rêve même d'en écrire. Alors les ennemis d'hier qui deviennent les amoureux de demain, elle connaît. 
Et c'est bien pour ça qu'elle ne risque pas de tomber amoureuse de Neil, son éternel rival du lycée !

De manière générale je lis assez peu de romance. Pas parce que je n'aime pas ça, mais simplement parce que je préfère la SFFF et que j'y consacre donc plus de temps. Mais parfois, quand l'occasion s'y prête, j'aime me plonger dans une romance le temps de décompresser un peu. Et puis quelle meilleure période que l'été pour cela ?

En plus ça tombait plutôt bien, puisque le résumé promettait une lecture qui s'éloignait des clichés de la romance pour nous proposer quelque chose d'original.
À ce niveau, j'ai envie de dire oui... et non.

Parce que des clichés et des tropes déjà vus dans le milieu de la romance, il y en a des tas dans ce roman. À commencer par le pitch de base qui nous promet un classique mais non moins efficace "ennemies to lovers".
Là où c'est original, c'est dans la construction des personnages: Rowan est une fan de romance et en écrit justement une qu'elle voudrait un jour faire publier et Neil est un très grand amateur de littérature jeunesse. Deux genres qui souffrent d'être considérés comme de la sous-littérature par énormément de personnes.

Ainsi nous suivons Rowan et Neil durant leur dernière journée de lycée, consacrée à la remise des différents prix, mais surtout à la Traque. Une chasse au trésor grandeur nature dans Seattle, organisé par les élèves du lycée pour les Terminales où celleux-ci doivent prendre en photo des lieux ou des situations particulières tout en évitant de se faire éliminer par les autres concurrent·es.
Ce principe est tout simplement génial et ajoute un peu de suspense à l'histoire.

Durant cette journée, notre duo va donc la passer ensemble ce qui va permettre à Rowan de remettre en question tout ce qu'elle pense sur Neil. Vous le voyez venir vous aussi ? Normal, c'est voulu, mais cela ne nous empêche pas de savourer l'histoire pour autant et d'avoir notre petit coeur qui palpite durant les moments émotionnellement plus intenses.

Pour ne rien gâcher Rachel Lynn Solomon dénonce l'antisémitisme ordinaire dont ses personnages sont victimes, et elle introduit également dans son casting un couple de femmes formé par Kirby et Mara, les deux meilleures amies de Rowan.
J'aimerais qu'un jour cela devienne tellement banal qu'on ne doive plus le souligner, mais en attendant je trouve normal de l'évoquer dans ma chronique.

En conclusion, je ne peux que vous inciter à découvrir Today Tonight Tomorrow. Ce roman allie la romance à des sujets plus importants et nous incite à nous éloigner des clichés et des stéréotypes qu'on a tendance à coller un peu partout.


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Parution VO: 28 juin 2020 - Simon & Schuster Books 
Parution VF: 9 juin 2021 - Editions Milan

mercredi 14 juillet 2021

Chroniques de San Francisco, tome 8: Mary Ann en automne - Armistead Maupin


Mary Ann flâne sur la colline de Russian Hill. Elle est revenue à San Francisco, ville de sa jeunesse, après vingt ans d'absence. Sa vie est en miettes : trompée par son mari, atteinte d'un cancer, elle vient chercher du réconfort auprès de son vieil ami, Michael Tolliver. 
De confidences en escapades, Mary Ann savoure les plaisirs d'une liberté retrouvée. 
Un retour aux sources pour un nouveau départ ?

Depuis un petit moment Les Chroniques de San Francisco est devenue ma saga doudou. Celle que je me réserve pour quand j'ai un petit coup de mou. Récemment ça a été le cas: j'ai eu une semaine un peu plus compliquée que d'habitude et alors que je peinais à entrer dans ma lecture en cours, j'ai décidé de bifurquer à 180 degrés et d'entamer cet avant-dernier tome de la saga.

Comme d'habitude la magie d'Armistead Maupin a opéré: je me suis retrouvée embarquée dans les rues de San Francisco en compagnie de Mary Ann - un personnage que j'ai parfois du mal à apprécier - et j'ai profité de cette bulle hors du temps pendant une journée.

Dans ce tome, nous retrouvons tous nos personnages chouchous à l'exception de Bryan. Et même si sa présence m'a un peu manqué, elle a vite été éclipsée par la présence de tous les autres.
Mary Ann revient donc à San Francisco alors qu'elle se sépare de son mari qui la trompe et qu'elle se découvre atteinte d'un cancer de l'utérus.

Elle va donc être hébergée par Michael et Ben pendant sa convalescence ce qui va lui permettre de renouer avec les ami·es qu'elle n'a pas vu·es depuis longtemps, notamment DeDe et D'or - qui m'avaient manquées à moi aussi.

Si vous connaissez déjà la saga, vous savez que l'auteur nous propose la plupart du temps un fil rouge à suivre dans chaque tome. Et s'il est très souvent présent, il n'est pas toujours facile à déceler. Souvent on s'en rend compte lorsqu'on est proche de la fin de notre lecture.
Cela a été un peu le cas ici, et je dois dire que je ne m'attendais tout simplement pas à ce rebondissement !

Cette fois-ci Armistead Maupin est allé chercher très loin son fil conducteur et si je dois être totalement honnête avec vous, celui-ci m'a réellement mise mal à l'aise. Surtout à la toute fin du roman, lorsque tous les éléments se recoupent.
Franchement ça faisait froid dans le dos et je m'interroge toujours sur la pertinence du truc.

Quo qu'il en soit, ce huitième tome des Chroniques de San Francisco aura tout de même parfaitement joué son rôle, puisque le temps d'une journée je me suis évadée de mes propres problèmes pour m'intéresser au quotidien haut en couleur de mes personnages favori·es. Et c'était tout ce que je lui demandais.


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Parution VO: Mary Ann in Autumn - 2 novembre 2010 - Harper & Row
Parution VF: 23 mai 2012 - Editions Points

lundi 21 juin 2021

Ranee Tara Sonia Chantal Anna - Mitali Perkins


Des années 1960 aux années 2000, cinq femmes cherchent leur propre voie, entre leur culture indienne et le rêve américain auquel elles aspirent. 
Ranee migre avec sa famille du Bengale à New York pour une vie meilleure. Tara, sa première fille, est admirée par tous, mais se sent obligée de jouer un rôle pour continuer à être aimée. Sonia, sa cadette, rebelle et engagée, provoque un véritable séisme au sein de la famille lorsqu'elle tombe amoureuse. Chantal, la fille de Sonia, talentueuse danseuse et athlète, est prise dans une lutte entre ses deux grands-mères et ses origines. Anna, enfin, reproche à sa mère, Tara, de l'avoir forcée à quitter l'Inde pour les États-Unis et doit trouver sa place à New York. 
Le fragile équilibre que les femmes de la famille Das peinent à trouver est chaque jour menacé par des blessures qui mettront des générations à cicatriser.

Vous le savez, j'aime me laisser surprendre par les couvertures des romans que je lis, sans trop en savoir en amont. Et même si j'avais lu le communiqué de presse avant de le recevoir, à l'arrivée je ne me souvenais plus trop de quoi retournait ce roman et c'était tant mieux ! 
J'ai pu me plonger dedans sans aucun à priori et cela a été une merveilleuse découverte.

J'aime beaucoup les histoires de famille et celle de la famille Das est une vraie mine d'informations, de révélations, de conflits parfois, mais aussi d'amour.
Ce récit, centré sur les cinq femmes de la famille est à la fois doux et puissant, à l'instar de ses protagonistes.

J'ai énormément apprécié de suivre des cinq femmes aux caractères totalement opposés dans les différentes étapes clés de leur vie et découvrir comment elles surmontaient les obstacles pour mener la vie qu'elles souhaitent. Evidemment ceci ne se fait pas toujours sans heurt ou sans cri, mais toutes ont le courage de leurs convictions et c'est précisément cela qui les fait avancer. 

J’ai adoré le caractère combatif et les convictions féministes de Sonia, l’indécision de Tara, l’assurance de Chantal, le pragmatisme d’Anna et la métamorphose de Ranee. 
Vous imaginez aisément qu'avec de tels tempérament, l'autrice nous réserve quelques discussion animées, voire houleuse entre ces pages. Mais cela donne justement plus de poids aux idées de chacune.

On pourrait reprocher au récit de ne pas s'attarder équitablement sur chaque héroïne - et c'est vrai que j'ai éprouvé un petit manque du personnage de Tara - mais globalement chacune prend la parole à un moment du roman où cela se justifie, ce qui donne un récit très bien construit.

En conclusion, c'était un vrai plaisir de plonger au coeur de la famille Das, de suivre leur quotidien et d'avoir un point de vue concerné sur la question de l'immigration et de l'intégration aux Etats-Unis. Mitali Perkins parvient avec énormément de justesse à nous livrer son point de vue sur la construction de l'identité et c'était tout simplement superbe.


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Parution VO: You bring the distant near - 10 octobre 2017 - Farrar, Straus & Giroux Inc 
Parution VF: 2 juin 2021 - Bayard

lundi 26 avril 2021

La vie vue d'en bas - Stacey Lee


Atlanta, 1890, Jo est une jeune Chinoise, domestique le jour et chroniqueuse pour le journal de la ville la nuit. Elle tente de bousculer les mentalités et de trouver sa place dans une société profondément sexiste et raciste. 
Un roman historique et initiatique palpitant qui montre le combat de Jo pour sortir de la misère avec son père adoptif. Une héroïne inspirante dans un roman intelligent, tout en nuances, avec des personnages très travaillés, qui s'éloignent souvent des clichés dans lesquels on voudrait les enfermer.

Mon amour pour les romans historiques a été grandement rassasié avec ma dernière lecture, puisque La vie vue d'en bas nous propose de plonger au plein coeur de la ville d'Atlanta en 1890 et d'y suivre le quotidien de Jo, une jeune chinoise qui vit avec son père dans le sous-sol d'un journal local.

Renvoyée de la chapellerie où elle travaille à cause du fait qu'elle "n'a pas sa langue dans sa poche", Jo se voit contrainte de retourner travailler comme femme de chambre chez les Payne, une des familles influentes de la ville. C'est là qu'elle a grandi et fait ses premiers pas de domestique et c'est là que son père travaille encore.

Alors qu'elle bouillonne intérieurement face à l'injustice qu'elle subit, Jo décide d'écrire un article qu'elle soumet au journal de la famille Bell sous le pseudonyme de Miss Sweetie. Elle espère ainsi faire bouger les choses à Atlanta, tout en permettant au journal d'attirer plus de public, ce qui lui permettrait de garder un toit au-dessus de la tête.

Ce qui était au départ une démarche un peu égoïste se transforme alors en combat pour l'égalité. La détermination qui anime notre héroïne sera partagée par d'autres personnes au fur et à mesure des parutions du journal et la jeune femme finira par trouver des allié·es parfois très inattendus.

Si au premier abord les différents personnages secondaires peuvent paraître caricaturaux, au fur et à mesure que les pages du roman se tournent, on sent qu'il n'en est rien. Chacun et chacune va au-delà des préjugés qui pourraient lui coller à la peau et tente de sortir son épingle du jeu de manière astucieuse.

Peu à peu, les liens entre tous les protagonistes se fait et certains sont tout à fait surprenant. Pour une fois, je n'ai pas vu les plus grosses révélations venir, alors que j'ai pourtant du flair à ce niveau. C'est dire si Stacey Lee maîtrise son récit.

J'ai véritablement adoré ce roman. L'autrice aborde dans son récit des sujets tels que le racisme et le féminisme qui étaient d'une grande importance à l'époque et que le sont encore tout autant aujourd'hui. C'est peut-être un roman historique, mais il est encore drôlement d'actualité ! 

Par contre, je trouve le choix de couverture des éditions Milan très moyen. En plus d'être esthétiquement bancal (personnellement je ne me serai pas retournée dessus en librairie), la couverture pourrait laisser penser que ce roman est plus enfantin et léger qu'il ne l'est en réalité. De plus, cette illustration invisibilise totalement le caractère racisé du personnage principal, ce qui n'était pas le cas avec la couverture VO.

En conclusion, à part une couverture française qui ne rend - à mon sens - pas justice à son contenu, ce roman est une vraie pépite. Un livre qui pose les bonnes questions, qui met le doigts sur des choses qu'on ne voyait pas ou qu'on ne voulait pas voir et qui mets en scène des personnages diversifiés.
C'est carton plein en ce qui me concerne.

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Parution VO: The Downstairs Girl - 13 août 2019 - G.P. Putnam's Sons Books for Young Readers 
Parution VF: 17 mars 2021 - Editions Milan

mercredi 13 janvier 2021

Chroniques de San Francisco, tome 7: Michael Tolliver est vivant - Armistead Maupin


Aujourd’hui, Michael Tolliver est plus vivant que jamais. Il a rencontré l’amour, et mène une vie heureuse au côté de son jeune mari. 
Mais la maladie ressurgit, et Michael doit choisir entre les deux femmes de sa vie: ira-t-il au chevet de sa mère biologique, qui refuse depuis toujours son homosexualité, ou choisira-t-il San Francisco et Anna, sa mère spirituelle, qui souffre et réclame sa présence ?

Décidément ce début d'année 2021 se fait sous le soleil de San Francisco. En matière de lecture du moins vu qu'on ne peut pas voyager physiquement, car après avoir découvert l'adaptation BD du premier tome, j'avais très envie de me replonger dans cette saga que j'aime particulièrement.

L'histoire se déroule bien des années après Bye-bye Barbary Lane et tous nos personnages adorés ont pris de l'âge. Miachel a maintenant 55 ans, est marié et vit toujours à San Francisco, même si ce n'est plus à Barbary Lane puisque la maison a été vendue quelques années plus tôt, suite aux problèmes de santé d'Anna Madrigal.

J'ai trouvé ce tome beaucoup plus posé et sérieux que ses prédécesseurs. Peut-être est-ce dû changement de narration, qui nous fait passer d'une série décrite à la troisième personne à un livre écrit du seul point de vue de Michael ?
Quoi qu'il en soit ce n'était pas une mauvaise chose, car j'ai dévoré ce roman aussi rapidement que les autres et j'y ai retrouvé ce que j'aime dans les Chroniques de San Francisco.

Car même si au fil du temps le côté absurde de la saga s'est quelque peu effacé pour laisser place à des sujets plus délicats, il reste toujours ce petit côté grivois qui apparaît quand on s'y attend le moins. Et ici, clairement, je ne m'y attendais pas ! Cela m'a d'ailleurs valu un magnifique fou-rire durant ma lecture.

Mais c'est ce que j'aime et ce que je recherche dans cette lecture. Le côté décalé mais réaliste des événements qui s'enchaînent sans que cela soit guidé par une quelconque logique. C'est ce qui rend cette saga si tendre, drôle et chaleureuse.

Ainsi, comme à chaque lecture je me suis laissée emportée par ce septième tome et je n'ai pas vu les pages défiler. J'ai passé un agréable moment en compagnie des (ex) habitants de Barbary Lane, si bien que j'ai de plus en plus l'impression de faire partie de cette drôle de famille.


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Parution VO: Michael Tolliver Lives - 12 juin 2007 - Harper & Row
Parution VF: 23 avril 2009 - Editions Points

mercredi 22 juillet 2020

Alana et l'enfant vampire - Cordélia


Alana en a marre. Ses parents et sa soeur sont encore partis gérer des conflits vampiriques sans elle ! Heureusement, sa meilleure copine Oli est là pour lui changer les idées: elle est persuadée que Joâo, le nouvel élève de leur classe, est un vampire ! 
Se pourrait-il qu'elle ait raison ? Et s'il leur révélait quelque chose d'encore plus terrible ? 
Pour Alana, c'est l'occasion de prouver à sa famille qu'elle est capable de mener à bien une mission, malgré ses douleurs musculaires...

S'il y a bien un titre jeunesse que j'attendais avec impatience cette année, c'est bien Alana et l'enfant vampire ! Cependant, le destin a voulu que le Covid nous tombe dessus et que sa sortie soit reportée. Quoi qu'il en soit, j'ai enfin pu mettre la main dessus et je l'ai dévoré en à peine une journée.

Dans ce roman, Cordélia nous propose une histoire de vampire plutôt originale, étant donné que ceux-ci vivent parmi les humains sans trop se faire remarquer et font parfois même appel à certains d'entre eux - appelés Médiateurs - pour régler leurs conflits.
Cette collaboration permet de garder l'existence des vampires secrète et de maintenir un lien entre ces derniers et les humains.

Alana est donc issue d'une famille de Médiateurs et ne rêve que d'une seule chose: devenir Médiatrice à son tour. Malheureusement avec ses douleurs chroniques, cela semble assez compromis. Mais c'est sans compter la volonté de l'adolescente.

Je suis littéralement tombée sous le charme de ce roman ! La plume de l'autrice est de celle que l'on suit sans aucune difficulté et qui nous donne envie de ne jamais refermer le livre qu'on a entre les mains.
De plus, cette façon de penser les vampires est assez novatrice, ce qui est tout de même un exploit en soi, étant donné que les auteurs et autrices du genre ont bien balayé le sujet au fil des années.

Mais le gros point fort de ce roman, c'est clairement ses personnages. Alana est une héroïne comme on aimerait en voir plus: intelligente et courageuse mais pas infaillible et surtout pas exempte de défaut. Oli et Joâo ne sont pas en reste non plus et sont des ami·es et allié·es précieux·ses pour notre héroïne. Et que dire de la grand-mère d'Alana qui est elle aussi un personnage plein de surprises.

Et puis, cela fait tellement de bien d'avoir enfin des personnages principaux et secondaires issus de la diversité, sans que cela ne semble forcé. Dans ce roman, tout le monde a sa place et apporte sa pierre à l'édifice. Il serait temps que la littérature - adulte et jeunesse - normalise ce genre de chose afin que les lecteurices ne soient plus forcé·es de chercher la représentation, mais qu'elle soit présente, tout simplement.

En bref, Alana et l'enfant vampire est un roman que je recommande chaudement à toutes et tous, ados comme adultes ! Cette lecture est réellement un coup de cœur. Ce n'est pas tout les jours que l'on croise un roman jeunesse sur les vampires aussi abouti. Un roman qui se suffit à lui seul, mais qui pourrait tout aussi bien être le premier tome d'une saga très prometteuse.


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Parution: 18 juin 2020 - Scrineo

vendredi 17 juillet 2020

They both die at the end - Adam Silvera


On September 5, a little after midnight, Death-Cast calls Mateo Torrez and Rufus Emeterio to give them some bad news: They’re going to die today. 
Mateo and Rufus are total strangers, but, for different reasons, they’re both looking to make a new friend on their End Day. The good news: There’s an app for that. It’s called the Last Friend, and through it, Rufus and Mateo are about to meet up for one last great adventure—to live a lifetime in a single day

Cela fait déjà un bon moment que je voulais découvrir ce roman qui avait fait tant de bruit sur la blogo à l'époque de sa sortie en VO. J'ai donc voulu le découvrir dans sa langue d'origine lors d'une lecture commune avec Mallou14.
Cependant, les circonstances ont fait que je n'étais pas dans de bonnes dispositions pour effectuer ce type de lecture, ce qui fait que j'ai lu à peu près un quart du roman en VO avant de me rabattre sur la VF.

Cela me donne donc un aperçu du travail de traduction qui a été effectué sur ce livre et je dois dire que j'ai globalement été séduite par celui-ci. Je trouve juste dommage qu'on ait transposé le langage plus brut de Rufus par d'innombrables "wesh" qui m'ont semblé très inutiles et clichés.
My two cents.

Avec un titre pareil, il va sans dire que l'on ne s'attend pas à un happy end. Mais cela ne m'a pas empêché d'avoir envie de lire ce roman et de l'apprécier dans son ensemble.
Néanmoins il faut dire que l'histoire prend bien son temps pour réellement démarrer. La première partie se laisse porter par le personnage de Mateo, par ses envies mais également par ses peurs qui sont très (trop ?) présentes. Il faut donc s'accrocher, car l'action se met en place petit à petit.

Par contre, une fois que Mateo commence à dépasser ses réticences et à laisser Rufus prendre des initiatives, le récit devient plus rythmé et plus intéressant.
Le duo commence alors réellement à vivre pleinement sa dernière journée et ce qui en ressort est très agréable à suivre.

Evidemment, Mateo et Rufus sont des personnages diamétralement opposés. Là où Mateo est casanier et anxieux, Rufus est plus intrépide (voire parfois inconscient) et confiant. Mais ces différences vont finalement les rapprocher et faire d'eux un duo drôlement attachant.
Leurs parcours de vie sont différents, mais leurs deux histoires sont touchantes et nous donnent des frissons.

They both die at the end est donc un roman avec un propos plutôt original et audacieux qui nous oblige à nous arrêtez deux minutes dans notre vie, afin que l'on se pose nous-même la question de savoir ce que l'on ferait si on savait qu'il ne nous restait plus qu'une seule journée vivre.
On passe par toute une palette d'émotions durant cette lecture et une chose est sûre: elle ne nous laisse pas indifférent.

Lu en lecture commune (foireuse) avec Mallou14

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Parution VO: 5 septembre 2017 - HarperTeen
Parution VF: Et ils meurent tous les deux à la fin - 24 mai 2018 - Robert Laffont

lundi 8 juin 2020

Chroniques de San Francisco, tome 6: Bye-bye Barbary Lane - Armistead Maupin


Le scintillant virage des eighties a été pris, au 28 Barbary Lane. Mary Ann se lance en quête d’un public à échelle nationale, Mme Madrigal et Mona arpentent Lesbos, Michael affronte la grande maladie du siècle. 
Mais il n’est pas si facile d’aller de l’avant quand débarque l’irrésistible Burke Andrew, venu proposer la frénésie de la Big Apple à nos résidents de la côte ouest.

Ce n'est un secret pour personne: je suis amoureuse des Chroniques de San Francisco. Depuis que j'ai découvert cette saga il y a à peine un an (c'était en juillet 2019 !), je suis complètement sous le charme. Chaque tome fait pour moi office de lecture doudou: un livre qu'on lit quand on n'est pas au mieux de sa forme et qu'on a envie de se changer les idées. Ces romans sont un bonbon, une douceur, un moment réconfortant qu'on aimerait faire durer encore et encore.

Mais même si j'aime cette saga de tout mon coeur, je ne suis pas aveugle pour autant et je sais qu'elle a des défauts. Le style de l'auteur n'est pas toujours le meilleur - certains passages sont même parfois très mauvais - et on trouve également au détour de certaines pages des propos qui ne pourraient plus être publiés aujourd'hui.
Cependant, il ne faut pas oublier que les romans sont le reflet de leurs époques et les Chroniques n'échappent pas à cette règle et cela permet également se rendre compte qu'on a fait du chemin depuis.

Pour en venir à ce sixième tome, l'histoire s'écarte énormément de ce qui nous avait été proposé dans les trois premiers tome. Là le style était insouciant, drôle et souvent très rocambolesque. Ici l'auteur nous présente une ambiance plus sérieuse, due au faut que nos personnages ont mûri et évolué, mais également parce qu'on est en pleine période de la crise du sida.
Ce sujet avait déjà été évoqué dans les tomes précédents, mais nous sommes maintenant à l'aube des années 90 avec tout ce que cela implique au niveau du militantisme.

Il y a néanmoins des aspects qui ne changent pas: Michael est toujours aussi adorable et attachant tandis qu'Anna Madrigal est toujours la logeuse mystique que l'on adore. J'ai eu un peu plus de mal avec Mary Ann et Brian. Enfin, surtout avec Mary Ann en fait. On la sent de plus en plus autocentrée, détachée de sa vie familiale et à la recherche de célébrité, ce qui la fait parfois agir comme une vraie garce envers Michael et Brian.
Après, Brian n'est pas un saint non plus, on est bien d'accord. Il a ses défauts, mais il a aussi énormément de qualités et il est parfois assez moderne dans ses réflexions.

Durant ma lecture, j'ai tout de même regretté l'absence de DeDe et D'orothea qui ne font qu'une brève apparition. C'est dommage car je trouve que leur couple et leur rapport à la société apportaient un grain de folie supplémentaire à cette énorme fresque sociale.

En bref, j'ai encore une fois succombé aux sirène des Chroniques de San Francisco et je n'arrive pas à m'en lasser, même lorsque l'histoire se fait plus courte et peut-être un peu moins bonne que les précédentes.
Je ne l'ai pas encore terminée, mais je sais que cette saga restera longtemps une de mes favorites. Une indémodable que je ne me lasserai jamais de lire et de relire.


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Parution VO: Sure of you - 1989 - Harper & Row
Parution VF: 16 août 2001 - Editions 10-18


mardi 2 juin 2020

Ce qu'il reste de toi - Robin Réghem


Trois ans. C'est le nombre d'années sans relations amoureuses sérieuses qu'a passé Hugo. Parce qu'il sait que son coeur et son esprit, dévoré par un trouble anxieux généralisé, ne pourraient pas le supporter. 
Alors, afin de garder intacte sa vie et éviter de sombrer à nouveau, il se contente de liaisons brèves, sans lendemain. 
Alors qu'il parvient tout juste à combattre dans sa tête ce qu'il appelle le Monstre, et à suivre une routine qui l'aide à survivre du mieux qu'il peut, un grain de sable vient enrayer la mécanique si bien huilée. Les murs qu'il a ainsi pris tant de temps et de soin à ériger sont sur le point de s'effondrer, emportant dans leur sillage l'équilibre précaire sur lequel repose toute sa vie. 
Dans ce chaos, Hugo devra faire face à un passé qu'il aimerait oublier s'il souhaite guérir de blessures qu'il n'a jamais réussi à fermer.

Quand Robin a commencé à écrire ce roman, j'ai tout de suite eu envie de le découvrir, parce que je savais qu'il allait sonner juste. Cependant, n'étant absolument pas fan de Wattpad, j'ai décidé d'attendre la sortie de l'epub. Et puis, je l'ai finalement reçu en avant-première et je l'ai dévoré en à peine quelques jours.

L'histoire se construit sur deux temporalités et nous fait découvrir Hugo, à la fois dans son quotidien   de serveur au Fox et dans sa vie telle qu'elle était trois ans auparavant.
Ces ellipses sont importantes puisqu'on découvre petit à petit le passé de notre personnage principal et ce qui l'a conduit à cette anxiété exacerbée dans le présent.

Il est très facile de se sentir proche d'Hugo, même sans totalement comprendre ce que cela signifie de souffrir d'un trouble anxieux généralisé. Ce roman permet d'ailleurs de mieux appréhender l'anxiété, car il nous plonge totalement dans la peau d'Hugo, nous permettant de suivre le cheminement de ses pensées au fur et à mesure que ses angoisses se décuplent ou se calment.
Personnellement, je n'avais jamais pris totalement conscience de ce que cela impliquait avant de lire Ce qu'il reste de toi. Juste pour ça, je suis déjà contente d'avoir découvert ce roman.

Mais ce n'est évidemment pas la seule raison pour laquelle j'ai aimé cette histoire. J'ai évidemment adoré Hugo, mais tous les personnages secondaires m'ont également beaucoup plu, à commencer par Rémy, l'indefectible meilleur ami et Logan l'élément déclencheur de toute cette histoire.
Mais le personnage à qui va mon coup de coeur, c'est sans conteste Ulysse ! Ce personnage est la douceur incarnée - même s'il peut être très cash quand il le veut - et amène un petit plus au récit que je ne saurai décrire avec justesse.

Ainsi on suit Hugo alors qu'il réapprend à s'ouvrir au monde et à une relation amoureuse, après avoir sombré à cause d'une relation plus que toxique. Les descriptions de certaines scènes de cette relation peuvent d'ailleurs se révéler être très dure à lire. C'est à cet effet que l'auteur a eu le bon réflexe de placer des trigger warning au début de son roman. Cela peut s'avérer très utile pour les lecteurices plus sensibles.

En conclusion, Ce qu'il reste de toi n'est absolument pas une romance, mais c'est un roman qui met en lumière des problèmes de la vie quotidiennes et nous permet de nous sensibiliser à ceux-ci. Et même si tout n'est pas tout rose dans ce roman, il n'en reste pas moins dénué d'espoir, de diversité et de valeurs positives.


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Le lien vers la version Wattpad (même si je vous conseille fortement l'epub)
Parution: 3 juin 2020 - autoédition numérique

lundi 20 avril 2020

No Home - Yaa Gyasi


XVIIIe siècle, au temps de la traite des esclaves. Ghanéennes, Effia et Esi sont demi-sœurs mais ne se connaissent pas. 
La sublime Effia est mariée de force à un Anglais, le capitaine du fort de Cape Coast. Dans les cachots de ce fort sont enfermés les futurs esclaves. Parmi eux, Esi. Elle sera expédiée en Amérique. Ses enfants et petits-enfants seront continuellement jugés sur la couleur de leur peau. La descendance d'Effia, métissée et éduquée, perpétuera le commerce triangulaire familial et devra survivre dans un pays meurtri pour des générations. 
Yaa Gyasi nous conte le destin d'une famille à l'arbre généalogique brisé par la cruauté des hommes. Un voyage dans le temps inoubliable.

J'ai acheté ce roman il y a déjà un an, sur les recommandations de plusieurs blogueuses, dont Marinette et Scarlett. Comme d'habitude, je me suis plus fiée à mon instinct qu'à la quatrième de couverture de ce roman et j'ai donc pu découvrir cette histoire magnifique sans aucun à priori.

A travers une fresque familiale complexe, Yaa Gyasi nous raconte d'abord le destin de deux femmes mais également celui d'un pays et d'un peuple entier.
Avant de commencer ce livre, je ne connaissais rien de l'histoire du Ghana ou de la Côte de l'Or et encore moins du trafic d'esclave qui s'y est déroulé. Je suis contente d'avoir pu en apprendre plus sur cette partie méconnue de l'histoire - du moins, de mon point de vue.

A chaque chapitre, nous découvrons la vie d'un des descendants d'Effia et Esi. Les premiers au plein coeur du Ghana influencés par les guerres entre les peuples Fanti et Ashanti et la colonisation britannique,  les seconds aux Etats-Unis, devant faire face à l'esclavage puis au racisme.

Chaque personnage est différent des autres, même si les traditions familiales restent ancrées en chacun d'eux. Il y a évidemment des protagonistes auxquels on s'attache plus, suivant nos affinités, mais tous ont quelque chose à nous raconter, un message à faire passer.

J'ai été frappée par la vivacité de la plume de l'autrice. Celle-ci décrit avec force détails les événements qui forgent ses personnages, qu'ils soient positifs ou négatifs. On ressent avec eux toutes les émotions qui les traversent et on ne peut s'empêcher de ressentir un élan de compassion à leur égard.

No Home est typiquement le genre de roman qui nous fait ressentir énormément d'émotions, mais qui nous fait également réfléchir sur nos propres privilèges. C'est typiquement le genre d'histoire dont on ne ressort pas indemne.

En conclusion, ce roman m'aura permis d'en apprendre plus sur un pan de l'histoire que je connais assez peu, tout en m'offrant une tonne d'émotions à ressentir durant cette lecture. Comme je l'ai dit, c'est le genre de roman dont on ne ressort pas indemne, et je pense que c'est une raison supplémentaire pour le lire.


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Parution VO: Homegoing -7 juin 2016 - Alfred A. Knopf
Parution VF: 4 janvier 2017 - Calmann-Lévy

samedi 18 avril 2020

La tête dans les étoiles - Jen Wang


Moon est tout ce que Christine n’est pas. Elle est sûre d’elle, impulsive, créative. et, bien qu’elles aient toutes deux grandi dans la même banlieue américano-chinoise, Moon est différente de toutes les autres filles que Christine a pu connaître. 
Mais quand Moon emménage dans la maison voisine, ces amies improbables deviennent bientôt les meilleurs amies du monde, partageant leurs clips musicaux préférés et peignant leurs ongles de pied lorsque les parents de Christine ne sont pas présents. 
Moon raconte même à Christine son secret le plus profond : elle a parfois des visions d’êtres célestes qui lui parlent depuis les étoiles et la rassurent en lui disant que sa véritable place n’est pas sur cette Terre. 
Les visions de Moon ont toutefois une origine très terrestre et bientôt, la meilleure amie de Christine se trouve à l’hôpital, luttant pour sa vie. Est-ce que Christine peut être l’amie dont Moon a besoin, à présent que le ciel s’écroule ?

Après avoir été subjuguée par Le prince et la couturière, je ne pouvais décidément pas passer à côté de la nouvelle BD de Jen Wang.
Je l'ai lue en début d'année, mais je prends seulement le temps de vous écrire ma chronique. Mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas ?
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, en grande partie grâce à ses deux héroïnes bien différentes, mais finalement complémentaires. Là où Christine est timide, réservée et appliquée, Moon est plus expansive et insouciante. Et bien que ces différences entre elles soient très marquées, cela ne les empêche pas de se lier d'amitié. 
Elles vont d'ailleurs énormément s'influencer l'une et l'autre et apprendre de leurs caractères respectifs.

La tête dans les étoiles c'est avant tout une belle histoire d'amitié entre deux jeunes filles qui vont apprendre à s'apprivoiser pour tirer le meilleur parti d'elles-mêmes, mais c'est aussi l'occasion pour les lecteurices de découvrir des aspects différents de la culture américano-chinoise, loin des clichés que certains films et séries peuvent nous apporter.
Les familles de Moon et Christine sont aussi différentes que les deux jeunes filles, mais cela ne les empêche pas de se côtoyer quotidiennement, d'être solidaires les unes des autres et de se soutenir dans les moments difficiles.

Ici, le style de Jen Wang est à la fois pareil et différent de celui que j'ai découvert lors de ma lecture du Prince et la couturière. Les dessins gardent leur caractères typiques, mais ici les couleurs sont moins franches, plus pastel, pour coller à ce que l'autrice a voulu faire passer dans son histoire.

Ainsi on garde le côté familier qui nous avait tant séduit précédemment et on découvre une nouvelle facette du talent de l'autrice pour faire passer les émotions à travers sa palette de couleurs. Et cela fonctionne à merveille !
On s'attache autant aux héroïnes de ce tome qu'aux personnages de l'album précédent et une fois la dernière page tournée, on souhaiterait en avoir encore une centaine de plus pour rester dans l'univers créé par Jen Wang.
En conclusion, je ne peux que vous conseiller la lecture de ces deux titres de l'autrice si vous ne les avez pas encore découverts. Jen Wang parvient à créer de merveilleuses histoires, pleines d'émotions et de tendresse, qui ne peuvent laisser personne indifférent.
De belles pépites à parcourir.


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Parution VO: Stargazing - 10 septembre 2019 - First Second Editions
Parution VF: 16 octobre 2019 - Editions Akiléos
Illustrations: La tête dans les étoiles par Jen Wang © Akiléos 2019

lundi 6 avril 2020

Le Prieuré de l'Oranger - Samantha Shannon


La maison Berethnet règne sur l'Inys depuis près de mille ans. La reine Sabran IX qui rechigne à se marier doit absolument donner naissance à une héritière pour protéger son reinaume de la destruction, mais des assassins se rapprochent d'elle... 
Ead Duryan est une marginale à la cour. Servante de la reine en apparence, elle appartient à une société secrète de mages. Sa mission est de protéger Sabran à tout prix, même si l'usage d'une magie interdite s'impose pour cela. 
De l'autre côté de l'Abysse, Tané s'est entraînée toute sa vie pour devenir une dragonnière et chevaucher les plus impressionnantes créatures que le monde ait connues. Elle va cependant devoir faire un choix qui pourrait bouleverser son existence. 
Pendant que l'Est et l'Ouest continuent de se diviser un peu plus chaque jour, les sombres forces du chaos s'éveillent d'un long sommeil... 
Bientôt, l'humanité devra s'unir si elle veut survivre à la plus grande des menaces.

Comment parler de ce superbe roman de fantasy sans trop en dire pour éviter de vous spoiler les meilleurs moments, tout en essayant de lui rendre justice un maximum? Voilà une entreprise bien compliquée...
Sachez en tout cas que pour moi, il y aura clairement un avant et un après cette lecture. On ne ressort pas indemne d'un tel livre.

Cependant, je dois avouer que durant les cent ou cent cinquante premières pages, je n'étais pas tellement convaincue. La découverte me plaisait, mais je ne voyais pas le côté exceptionnel qui m'avait été vendu par tant d'amis et de blogueurs.
Mais c'était tout à fait normal, puisque sur un livre de près de 950 pages, les cent premières sont encore du domaine de l'introduction. Une fois celle-ci passée, j'étais plongée jusqu'au cou dans cette épopée fantastique et je n'avais plus envie d'en sortir !

J'ai été conquise par l'aventure proposée par Samantha Shannon, mais l'aspect qui m'a le plus emballée, c'est sans conteste celui des personnages !
Que dire, à part que toutes la force de ce roman repose sur eux. Ils sont tous si différents, mais tellement complémentaires. Et surtout, pour une fois on nous propose de la représentation réaliste, sans stéréotypes. Et ça, ça fait du bien !

Tané, Loth, Sabran, Ead et Margret pour ne citer qu'elles sont des personnages riches et complets, avec un background réfléchi, cohérent et surtout... avec des défauts ! Ils sont loin des héros lisses et parfaits que l'on a tendance à nous proposer à tout bout de champ, et c'est ultra rafraîchissant. Même les antagonistes ont quelque chose d'original à offrir au déroulement de l'histoire.
Je me suis cependant moins attachée à Tané, mais là c'est avant tout une question d'affinité.

Toute la mythologie entourant ce roman est incroyablement bien construite. Je parle évidemment des dragons et des wyrms, qui sont la pierre angulaire de l'histoire, mais également de tout ce qui concerne l'Oranger, la dynastie des Berethnet et le mythe du Saint. Tous ces différents aspects forment un puzzle complexe, qui une fois assemblé, apporte une toute autre dimension au récit.

Concernant le récit en lui-même, je dois dire qu'il est très facile de se laisser porter par la plume de l'autrice. Les chapitres sont rythmés du point de vue de chaque personnage, ce qui fait qu'on suit très facilement l'histoire et qu'on a constamment envie d'y revenir. Malgré ses 950 pages, ce roman est un véritable page-turner.

Je dirais bien qu'il y a eu quelques facilités scénaristiques, des choses auxquelles je m'attendais, mais c'est finalement très minime et cela ne porte absolument pas préjudice à l'histoire, puisque comme je le disais, c'est avant tout l'évolution des personnages qui fait la force du roman.

En conclusion, j'ai eu un énorme coup de coeur pour Le Prieuré de l'Oranger ! Je pourrais en parler des heures et écrire une chronique deux fois plus longue pour détailler à quel point j'ai aimé tel et tel personnages, mais déjà ce serait trop long, et ensuite cela vous spoilerait totalement la découverte, ce que je ne veux en aucun cas provoquer.
Je préfère vous laisser le plaisir de découvrir tout ça par vous-mêmes, parce que je peux vous assurer que vous ne serez pas déçus.


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Parution VO: The Priory of the Orange Tree - 26 février 2019 - Bloomsbury
Parution VF: 31 octobre 2019 - De Saxus

mardi 3 mars 2020

Une histoire de magie, tome 1 - Chris Colfer


Brystal est une fée. Le seul ennui, c'est qu'au Pays des contes la magie est... illégale ! Pire, les rares enfants qui démontrent des capacités hors du commun sont envoyés au bagne à perpétuité. Heureusement pour l'adolescente, la pétulante Madame Mûredutemps vole à son secours avec une idée folle : ouvrir une académie de magie où ses étudiants apprendraient à utiliser leurs dons pour le bien de tous. 
Mais à peine la jeune fée commence-t-elle à maîtriser ses capricieux pouvoirs que la directrice disparaît. Brystal et ses amis seront-ils capables de déjouer le sinistre complot qui menace l'avenir du Pays des contes... et de la magie elle-même ?

Etant une grande fan de la saga du Pays des Contes, il était logique que je m'intéresse à cette nouvelle saga qui se déroule bien avant les événement impliquant les jumeaux Bailey. C'est toujours assez délicat de proposer un préquel à une saga qui a déjà fait ses preuves, mais pour le coup Chris Colfer  y parvient sans difficulté.

Dans cette nouvelle histoire, nous rencontrons Brystal, une jeune fille qui vit dans un monde où la magie est interdite, mais où l'instruction des femmes est également prohibée. Pas question pour celles-ci de lire, d'écrire et encore moins de s'exprimer ! Les seules tâches qui leur sont allouées sont celles qui consistent à tenir une maison et faire des enfants... Cela ne vous rappelle rien ?

C'est une double torture pour la jeune fille d'évoluer dans cette société, car en plus d'avoir une réserve secrète de livres dans sa chambre, celle-ci s'avère également être une fée.
C'est dans ce contexte que Madame Mûredutemps va la prendre sous son aile pour l'emmener dans l'académie de magie qu'elle a fondé, afin d'instruire d'autre jeunes gens dans la situation de Brystal, en espérant faire enfin accepter la magie.

Dès lors, nous allons rencontrer une poignée d'autres personnages tous plus intéressants les uns que les autres, ce qui fait que le lien entre Une histoire de magie et Le Pays des Contes devient plus que tangible. Sans rien vous spoiler, tout ceci est parfaitement limpide est drôlement bien amené.

Dans ce nouveau roman, Chris Colfer profite de la situation de Brystal et ses amis pour aborder une série de thématiques importantes et drôlement d'actualité.
En effet, inclusion et féminisme sont indéniablement le fer de lance de ce roman et l'auteur parvient à en parler de façon sérieuse et pertinente, tout en rendant l'histoire accessible aux plus jeunes.

Quel plaisir de voir ces sujets abordés dans la littérature pour la jeunesse ! Je ne peux que me réjouir que des auteurs tels que Chris Colfer puissent être publiés. Cela ne changera peut-être pas le monde de l'édition (du moins pas tout de suite), mais si cela peut ouvrir la voie et permettre à d'autres de parler de sujets qui les concernent, je suis plus que preneuse !

En conclusion, découvrir le Pays des Contes avant qu'il ne devienne celui que nous connaissons dans la saga éponyme était très divertissant, mais aussi instructif. C'est un roman jeunesse qui invite son lectorat à réfléchir et à remettre en question la société dans laquelle il évolue. Le fait que cela s'adresse à un jeune public montre que Chris Colfer sait que le changement doit passer par la nouvelle génération et que celle-ci est prête à relever le défi.
On voudrait tous lire plus de romans de ce genre !


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Le site de la saga
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Parution VO: A Tale of Magic - 1er octobre 2019 - Little, Brown and Company
Parution VF: 6 février 2020 - Michel Lafon

lundi 24 février 2020

Toutes les vies de Margot - Juno Dawson


Peut on détester quelqu’un au présent et l’aimer dans le passé ? 
C’est le dilemme de Felicity dite Fliss 15 ans qui a quitté la vie trépidante de Londres pour vivre chez sa grand mère dans un trou perdu de la campagne galloise. 
Mais les apparences peuvent être trompeuses et Fliss va découvrir que Margot n’a pas toujours été celle qu’elle est ...

Autant vous le dire tout de suite: ce roman m'a bouleversée. Je l'ai lu en deux jours et il m'a fait tellement d'effet que je ne sais pas si ma chronique sera compréhensible. Je vais en tout cas faire de mon mieux.

Dans son roman, Juno Dawson nous invite à suivre Felicity (dite Fliss) qui se voit contrainte de déménager de Londres à la ferme de sa grand-mère au Pays de Galles, afin que sa mère puisse se remette du cancer.
Malheureusement, Margot et l'adolescente ne parviennent pas à s'entendre, la première trouvant la seconde trop superficielle, tandis que Fliss trouve sa grand-mère froide et jugeante.

C'est la découverte du journal que tenait Margot durant la Seconde Guerre Mondiale qui va changer la perception de Fliss sur cette dernière ainsi que la dynamique qui existe entre ces deux femmes au fort caractère.

Si j'ai lu que certains lecteurs trouvaient Fliss hautaine et superficielle, ce ne fut absolument pas mon cas. Au contraire, j'ai trouvé notre héroïne plutôt mature et réfléchie, avec juste la petite pointe de cynisme qu'il faut pour me plaire.
Pareil pour la Margot des années 40, qui était un personnage haut en couleurs et terriblement attachants. Ces deux-là forment véritablement un duo explosif et inoubliable. 

Malgré les apparences, Toutes les vies de Margot est une histoire profonde et bouleversante. C'est une histoire de sororité, de féminisme, d'entraide et d'inclusion.
L'autrice aborde donc un vaste panel de sujets. Elle ne va peut-être pas toujours au fond des choses, mais elle a tout de même le ton et la manière de les présenter et c'est cela que je retiendrai de ma lecture. Il ne faut parfois pas en faire des tonnes pour aborder un thème correctement.

Je n'ai qu'un regret à formuler à propos de ce roman, c'est l'apparence de la couverture. Celle-ci ne rend absolument pas justice à son contenu et n'est pas du tout adaptée à son public cible, c'est-à-dire les adolescents. Pour travailler quotidiennement avec eux dans le monde du livre, je peux vous dire que c'est typiquement le genre de couverture sur laquelle ils ne s'attarderont pas.
Dommage, parce qu'une fois ouvert, on ne peut plus refermer ce roman.

En conclusion Toutes les vies de Margot a réussi à me faire passer par toute une palette d'émotions en moins de 400 pages. J'ai autant ri que pleuré durant ma lecture, et si j'ai vu venir quelques petits événements, cela ne m'a absolument pas dérangée.
Et petit bonus aux références des années 80, période dans laquelle évolue Fliss, qui m'ont rendue nostalgique. C'était très agréable comme petit retour en arrière.


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Parution VO: Margot and me - 26 janvier 2017 - Hot Key Books
Parution VF: 22 janvier 2020 - Editions Milan

lundi 20 janvier 2020

Chroniques de San Francisco, tome 5: D'un bord à l'autre - Armistead Maupin


On avait quitté la petite communauté du 28, Barbary Lane en plein mélodrame social. Brian et sa journaliste d'épouse étaient au bord de la rupture, tout juste réconciliés par l'arrivée miraculeuse d'un enfant et par le réconfort de leur logeuse, Mme Madrigal, la quasi cosmique transsexuelle et mère poule virtuelle. 
Brian et Mary Ann habitent désormais le 23e étage du Summit, une tour dominant Barbary Lane et convenant mieux à l'ambitieuse présentatrice de talk-show. Michael alias Mouse vit toujours dans la résidence où Mme Madrigal cultive avec amour son verger hallucinant et où Brian vient régulièrement se confier à ses amis. 
L'arrivée d'un neveu imberbe et vierge va fournir à Brian l'occasion de retrouver une récente conquête. Découvrant que celle-ci est séropositive, il décide de passer le test. S'ensuivent dix jours d'angoisse et de folies que Brian va vivre avec Mouse et son nouvel amour, un beau sudiste musclé.

Les lectures se suivent et ne se ressemblent pas. Cela faisait un petit moment que je ne m'étais pas plongée dans un tome des Chroniques de San Francisco, et là l'occasion s'est présentée. Juste après avoir terminé Djihad Online, j'avais besoin de décompresser et de me réfugier dans une lecture doudou. Ce tome 5 tombait à pic !

Ce cinquième tome est un peu différent des précédents, puisqu'ils s'intéresse énormément à Mouse et Brian, ainsi qu'à Dede et D'or en laissant de côté Mary Ann et Madame Madrigal.
C'est un peu dommage, puisqu'on avait l'habitude de les suivre tous ensembles dans les tomes précédents.
En plus de nos héros, une partie de l'histoire se concentre sur Booter, le nouveau mari de Frannie et Wren, une jeune femme plutôt intéressante.

Une fois encore, Armistead Maupin apprécie de faire tourner ses personnage en bourrique et il n'y va évidemment pas avec le dos de la cuillère. C'est à se demander si nos héros auront un jour une vie normale...
Mais c'est évidemment ce qui fait tout le charme de cette saga: les aventures farfelues et les bons mots des divers protagonistes. Je regrette cependant le petit grain de folie supplémentaire qui caractérisait si bien les trois premiers tomes.
Par rapport à ceux-ci, les tomes 4 et 5 paraissent plutôt gentillets.

Mais ce n'est finalement pas si grave, puisque le ton des romans reste très léger et que c'est typiquement ce que l'on recherche avec ce type de lecture.

Cependant, malgré le ton volontairement gai - très mauvais jeu de mot, mais j'assume - ce tome traite un peu plus des ravages du VIH. On commence à sentir les prémices de ce que donneront la fin des années 80 et le début des années 90 avec l’avènement du mouvement Act Up.

En bref, les Chroniques de San Francisco continuent de m'emporter et de me faire décompresser quand j'en ai besoin et rien que pour cela, je suis contente de m'être lancée dans l'aventure. C'est avec délice que je me plonge dans chaque nouveau tome et que je retrouve mes personnages chéris.


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Ma chronique du tome 1
Ma chronique du tome 2
Ma chronique du tome 3
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Parution VO: Significant Others - 1987 - Harper & Row
Parution VF: 5 avril 2001 - Editions 10-18

vendredi 20 décembre 2019

Like a love story - Abdi Nazemian


New York, 1989. 
La ville est tapissée de posters d'Act Up, et la communauté homosexuelle vit sous la menace du sida. C'est dans ce climat que Reza, Judy et Art vont se rencontrer, s'aimer et vivre l'année la plus décisive de leur vie.

S'il ne devait y avoir qu'un seul roman à retenir de 2019, ce serait indéniablement celui-ci. Avant même de commencer ma lecture, je savais qu'elle allait être bouleversante, mais je pense que je ne m'attendais pas à ce qu'elle le soit autant.
La boîte de mouchoirs n'aura pas été de trop.

Nous sommes donc à New York en 1989, à l'époque où le sida décime une énorme partie de la population et où il n'existe aucun traitement efficace. C'est dans ce contexte que vivent Art, Judy et Reza, tous différemment concernés par le sujet.

Abdi Nazemian dépeint avec justesse l'ambiance de cette époque, si bien qu'on a l'impression d'y vivre en même temps que nos trois héros.
Des chansons de Madonna, au voguing en passant par les actions phare menées par l'association Act Up, on est totalement imprégné par la vie new-yorkaise de la communauté LGBT du début des années 90.

Nous allons suivre le quotidien de Judy et Art, meilleurs amis depuis l'enfance et de Reza, jeune iranien fraîchement débarqué dans la Grosse Pomme. Si Art sait depuis des années qu'il est homo, Reza lui se pose encore énormément de questions, mais est surtout gouverné par la peur que lui inspire le sida, ce qui l'empêche de vivre complètement sa vie.

De son côté, Judy est passionnée de mode et crée ses propres vêtements, tous plus originaux les uns que les autres, tout en tentant de trouver sa place, face à un meilleur ami dont la personnalité éclipse tout. Mais c'est sa proximité avec son oncle Stephen qui est la plus attendrissante. En effet, leur complicité n'est plus à démontrer et leur relation est d'autant plus précieuse que Stephen est séropositif.

La dynamique créée entre ces trois personnages est très intéressante, mais elle est également très touchante. On sent qu'ils tirent leur force les uns des autres et qu'ils se soutiennent énormément, malgré les différends qui peuvent parfois se mettre sur leur chemin.

J'ai parfois eu envie de les secouer par rapport à leur attitude ou à leurs pensées, mais en y réfléchissant après coup, je trouve que c'est une bonne chose. En effet, cela montre que l'auteur a réussi à rendre ses personnages tangibles et réalistes, tels de vrais adolescents.

En bref, Like a love story est indéniablement un roman qui m'aura marquée au plus profond de mon cœur. Durant ma lecture, j'ai souri, j'ai ri, j'ai été en colère, triste, puis de nouveau pleine d'espoir. Ce roman provoque de véritables montagnes russes de sentiments et laisse une emprunte indélébile sur ses lecteurs.


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Parution VO: 6 avril 2019 - Balzer + Bray
Parution VF: 13 novembre 2019 - Editions Milan