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lundi 8 juin 2020

Chroniques de San Francisco, tome 6: Bye-bye Barbary Lane - Armistead Maupin


Le scintillant virage des eighties a été pris, au 28 Barbary Lane. Mary Ann se lance en quête d’un public à échelle nationale, Mme Madrigal et Mona arpentent Lesbos, Michael affronte la grande maladie du siècle. 
Mais il n’est pas si facile d’aller de l’avant quand débarque l’irrésistible Burke Andrew, venu proposer la frénésie de la Big Apple à nos résidents de la côte ouest.

Ce n'est un secret pour personne: je suis amoureuse des Chroniques de San Francisco. Depuis que j'ai découvert cette saga il y a à peine un an (c'était en juillet 2019 !), je suis complètement sous le charme. Chaque tome fait pour moi office de lecture doudou: un livre qu'on lit quand on n'est pas au mieux de sa forme et qu'on a envie de se changer les idées. Ces romans sont un bonbon, une douceur, un moment réconfortant qu'on aimerait faire durer encore et encore.

Mais même si j'aime cette saga de tout mon coeur, je ne suis pas aveugle pour autant et je sais qu'elle a des défauts. Le style de l'auteur n'est pas toujours le meilleur - certains passages sont même parfois très mauvais - et on trouve également au détour de certaines pages des propos qui ne pourraient plus être publiés aujourd'hui.
Cependant, il ne faut pas oublier que les romans sont le reflet de leurs époques et les Chroniques n'échappent pas à cette règle et cela permet également se rendre compte qu'on a fait du chemin depuis.

Pour en venir à ce sixième tome, l'histoire s'écarte énormément de ce qui nous avait été proposé dans les trois premiers tome. Là le style était insouciant, drôle et souvent très rocambolesque. Ici l'auteur nous présente une ambiance plus sérieuse, due au faut que nos personnages ont mûri et évolué, mais également parce qu'on est en pleine période de la crise du sida.
Ce sujet avait déjà été évoqué dans les tomes précédents, mais nous sommes maintenant à l'aube des années 90 avec tout ce que cela implique au niveau du militantisme.

Il y a néanmoins des aspects qui ne changent pas: Michael est toujours aussi adorable et attachant tandis qu'Anna Madrigal est toujours la logeuse mystique que l'on adore. J'ai eu un peu plus de mal avec Mary Ann et Brian. Enfin, surtout avec Mary Ann en fait. On la sent de plus en plus autocentrée, détachée de sa vie familiale et à la recherche de célébrité, ce qui la fait parfois agir comme une vraie garce envers Michael et Brian.
Après, Brian n'est pas un saint non plus, on est bien d'accord. Il a ses défauts, mais il a aussi énormément de qualités et il est parfois assez moderne dans ses réflexions.

Durant ma lecture, j'ai tout de même regretté l'absence de DeDe et D'orothea qui ne font qu'une brève apparition. C'est dommage car je trouve que leur couple et leur rapport à la société apportaient un grain de folie supplémentaire à cette énorme fresque sociale.

En bref, j'ai encore une fois succombé aux sirène des Chroniques de San Francisco et je n'arrive pas à m'en lasser, même lorsque l'histoire se fait plus courte et peut-être un peu moins bonne que les précédentes.
Je ne l'ai pas encore terminée, mais je sais que cette saga restera longtemps une de mes favorites. Une indémodable que je ne me lasserai jamais de lire et de relire.


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Parution VO: Sure of you - 1989 - Harper & Row
Parution VF: 16 août 2001 - Editions 10-18


lundi 20 janvier 2020

Chroniques de San Francisco, tome 5: D'un bord à l'autre - Armistead Maupin


On avait quitté la petite communauté du 28, Barbary Lane en plein mélodrame social. Brian et sa journaliste d'épouse étaient au bord de la rupture, tout juste réconciliés par l'arrivée miraculeuse d'un enfant et par le réconfort de leur logeuse, Mme Madrigal, la quasi cosmique transsexuelle et mère poule virtuelle. 
Brian et Mary Ann habitent désormais le 23e étage du Summit, une tour dominant Barbary Lane et convenant mieux à l'ambitieuse présentatrice de talk-show. Michael alias Mouse vit toujours dans la résidence où Mme Madrigal cultive avec amour son verger hallucinant et où Brian vient régulièrement se confier à ses amis. 
L'arrivée d'un neveu imberbe et vierge va fournir à Brian l'occasion de retrouver une récente conquête. Découvrant que celle-ci est séropositive, il décide de passer le test. S'ensuivent dix jours d'angoisse et de folies que Brian va vivre avec Mouse et son nouvel amour, un beau sudiste musclé.

Les lectures se suivent et ne se ressemblent pas. Cela faisait un petit moment que je ne m'étais pas plongée dans un tome des Chroniques de San Francisco, et là l'occasion s'est présentée. Juste après avoir terminé Djihad Online, j'avais besoin de décompresser et de me réfugier dans une lecture doudou. Ce tome 5 tombait à pic !

Ce cinquième tome est un peu différent des précédents, puisqu'ils s'intéresse énormément à Mouse et Brian, ainsi qu'à Dede et D'or en laissant de côté Mary Ann et Madame Madrigal.
C'est un peu dommage, puisqu'on avait l'habitude de les suivre tous ensembles dans les tomes précédents.
En plus de nos héros, une partie de l'histoire se concentre sur Booter, le nouveau mari de Frannie et Wren, une jeune femme plutôt intéressante.

Une fois encore, Armistead Maupin apprécie de faire tourner ses personnage en bourrique et il n'y va évidemment pas avec le dos de la cuillère. C'est à se demander si nos héros auront un jour une vie normale...
Mais c'est évidemment ce qui fait tout le charme de cette saga: les aventures farfelues et les bons mots des divers protagonistes. Je regrette cependant le petit grain de folie supplémentaire qui caractérisait si bien les trois premiers tomes.
Par rapport à ceux-ci, les tomes 4 et 5 paraissent plutôt gentillets.

Mais ce n'est finalement pas si grave, puisque le ton des romans reste très léger et que c'est typiquement ce que l'on recherche avec ce type de lecture.

Cependant, malgré le ton volontairement gai - très mauvais jeu de mot, mais j'assume - ce tome traite un peu plus des ravages du VIH. On commence à sentir les prémices de ce que donneront la fin des années 80 et le début des années 90 avec l’avènement du mouvement Act Up.

En bref, les Chroniques de San Francisco continuent de m'emporter et de me faire décompresser quand j'en ai besoin et rien que pour cela, je suis contente de m'être lancée dans l'aventure. C'est avec délice que je me plonge dans chaque nouveau tome et que je retrouve mes personnages chéris.


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Parution VO: Significant Others - 1987 - Harper & Row
Parution VF: 5 avril 2001 - Editions 10-18

lundi 7 octobre 2019

Chroniques de San Francisco, tome 4: Babycakes - Armistead Maupin


A l’aune des années 80, les trentenaires du 28 Barbary Lane peinent à s’assagir. Toujours célibataire, Michael bouscule sa vie et part à Londres pour un improbable échange d’appartement. De son côté, Mona, fauchée, entame une étrange relation avec un Lord… 
Dans la nostalgie des seventies, San Francisco vibre à tout rompre au rythme de cette tribu loufoque.

Parce qu'il faut savoir apprécier les bonnes choses, je reviens une nouvelle fois vous parler des Chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin avec ce quatrième tome que j'ai dévoré.

De saga de l'été, celle-ci va finalement devenir ma saga de l'année. J'aime commencer un nouveau tome après avoir fait des lectures plus longues ou plus compliquées. Les livres d'Armistead Maupin sont alors une vraie bouffée d'air frais et de détente !

Comme je l'ai déjà dit précédemment, un grand nombre de références m'échappent étant donné que ma culture sur les années 70 et 80 aux USA est assez limitée - voire inexistante. Mais cela ne m'empêche pas de savourer chaque tome comme il se doit et d'en comprendre l'intrigue sinon ce serait dommage quand même.

Nous continuons donc de suivre Mary Ann, Brian, Michael, Anna Madrigal et les autres dans la belle ville de San Francisco. Mary Ann continue sa carrière à la télévision locale tandis que Brian ronge son frein chez Perry's en souhaitant de tout son coeur avoir un enfant.
Michael de son côté part à Londres à l'occasion d'un échange d'appartement et va aller de surprises en surprises.
De son côté, Anna Madrigal reste fidèle à sa personnalité dans son rôle de femme sage et énigmatique, toujours prête à fournir conseils et marijuana à ses locataires.

Même si ce tome continue de nous réserver pas mal de surprises, je l'ai trouvé moins farfelu que ses prédécesseurs. Attention, je ne veux en aucun cas dire que cela le rend moins bon que les autres. C'est juste qu'après tous les événements survenus auparavant, on a l'impression de faire une pause et de se laisser porter par les événements.

Ceci dit, rassurez-vous, des situations cocasses il y en a tout de même encore. Elles sont juste un tout petit peu moins tirées par les cheveux.

Il y aurait encore énormément de choses à dire sur ce bouquin. Des passages qui m'ont émue, qui m'ont rendu triste ou qui m'ont fait beaucoup rire. Mais je n'ai aucune envie de vous spoiler, car les mystères et les découvertes font tout le charme de cette saga emblématique.

Je ne peux que conclure cette chronique en vous invitant à vous faire votre propre avis sur l'univers d'Armistead Maupin. Promis, vous ne serez pas déçus du voyage !


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Parution VO: Further Tales of the City - 1984 - Harper & Row
Parution VF: 18 janvier 2001 - Editions 10-18

lundi 19 août 2019

Chroniques de San Francisco, tome 3: Autres Chroniques - San Francisco de Armistead Maupin


Dans ce troisième volet des Chroniques, nous retrouvons la très spéciale "famille" du 28 Barbary Lane, cette fois à l'aube des années 80 et plus que jamais en proie à des aventures abracadabrantes : entre une course poursuite en Alaska, un rodéo gay au Nevada, un week-end de star à Hollywood et la séquestration d'une présentatrice de télé dans la cave de Mme Madrigal - tandis que Michael poursuit sa recherche du Prince Charmant -, le lecteur n'aura guère le temps de souffler...

Je continue ma découverte des Chroniques de San Francisco avec ce troisième tome qui m'aura réservé encore bien des surprises et des scènes rocambolesques.
C'est incroyable de voir à quel point je suis rapidement devenue accro à cette saga. A peine ai-je lu un tome que j'ai déjà envie de me plonger dans le suivant. Malheureusement celui-ci était le dernier en ma possession, je vais donc devoir attendre avec de découvrir la suite.

Quelques années ont passés entre la fin du tome précédent et celui-ci, ce qui fait qu'on a besoin d'un petit temps d'adaptation pour se remettre les idées en place.
Mais un fois les quelques premiers chapitres lus, on est de nouveau dans l'ambiance, prêts à suivre les frasque de Michael et Mary Ann.
Evidemment les autres personnages ne sont pas en reste, mais ce sont véritablement ces deux-là qui rythment le récit et mettent l'ambiance, chacun à sa manière.

Une nouvelle fois, Armistead Maupin nous propose une histoire haute en couleur et complètement farfelue, même si ce dernier se base sur des événements qui ont réellement eu lieu. Et c'est une nouvelle fois DeDe qui va en faire les frais.
Échappée de justesse au massacre du Guyana, la mère d'Edgar et Anna revient en ville et confie à Mary Ann le soin de raconter son histoire.
Mais comme à chaque fois, rien ne va se passer comme prévu et le lecteur va se retrouver embarqué dans une nouvelle histoire foncièrement loufoque.

Cependant, c'est cela que l'on aime dans les Chroniques de San Francisco: partir complètement à la dérive et suivre l'auteur dans ses délires.
Même si en parallèle on apprécie également suivre l'évolution de la communauté LGBT de la ville, sous l'influence bienveillante de Michael.

Bizarrement, ces deux pendants du roman s'accordent à la perfection. On ne sait par quel miracle c'est possible, mais l'un ne va finalement pas sans l'autre.

Plus d'une fois j'ai eu un fou-rire durant ma lecture. Certains passages sont tout simplement hilarants, que ce soit vis-à-vis de la situation où par rapport à la manière dont Armistead Maupin a choisi de la décrire. Le style de l'auteur n'est peut-être pas le plus lyrique, mais il faut avouer qu'il n'a pas son pareil pour créer des situations et des dialogues qui sortent de l'ordinaire. 

En conclusion, faut-il encore que je vous décrive en long et en large mon amour pour les Chroniques de San Francisco? Parce que sincèrement, je pense avoir été plus que convaincante au cours de cet avis, ainsi que dans les deux précédents.
Et si vous n'êtes pas encore totalement convaincu, il n'y a qu'une seule solution: vous plonger vous-même dans l'aventure, afin de vous faire votre propre avis.
Croyez-moi, vous ne serez pas déçus !


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Parution VO: Further Tales of the City - 1982 - Harper & Row
Parution VF: 7 septembre 2000 - Editions 10-18

lundi 22 juillet 2019

Chroniques de San Francisco, tome 2: Nouvelles chroniques de San Franciso - Armistead Maupin


Rien ne va plus au 28 Barbary Lane. 
Tandis que Mary Ann et Michael partent en croisière à Acapulco, Mona quitte San Francisco pour devenir réceptionniste dans un bordel de Winnemucca, tenu par une sexagénaire timbrée. Entre deux joins, Brian est quant à lui déterminé à percer les secrets de leur logeuse... 
Une odyssée déjantée et envoûtante sur la Californie des seventies.

Le premier tome des Chroniques de San Francisco m'a tellement plu que je n'avais qu'une seule chose à faire après avoir terminé ma lecture: enchaîner sur le deuxième !
Il se passe vraiment quelque chose avec cette saga, car habituellement je n'aime pas enchaîner les tomes. Mais là c'était juste plus fort que moi, je voulais simplement retourner à Barbary Lane !

Si le premier livre était déjà plutôt original au niveau de son intrigue, celui-ci le surpasse largement en terme de folie ! A de nombreuses reprises j'ai levé les yeux au ciel de consternation et certains passages m'ont même laisser échapper des What's the fuck ? amusés.
Parce que si une grosse partie de l'histoire est complètement tirée par les cheveux, cela ne m'a pas empêchée une fois encore d'apprécier la tournure grotesque prise par les événements et de m'en délecter.
Apparemment plus c'est capillotracté, plus je suis au taquet.

Et quand je parle d'intrigue abracadabrante, je ne parle pas forcément de celle concernant Anna Madrigal - même si certaines coïncidences survenant dans cette partie de l'histoire sont fortement suspectes - mais plutôt de celle concernant Burke.
Tout ce qui concerne cette partie est totalement ubuesque, mais alors même qu'on en est conscient, on ne peut s'empêcher de tourner les pages afin d'en connaître le dénouement.

Néanmoins, lorsque tout se met en place à la fin du roman, on ne peut que tirer notre chapeau à Armistead Maupin pour avoir pensé et agencé tout cela de manière plutôt cohérente.
Le talent de cet homme relève plus d'un mélange subtil entre l'habileté d'un chef d'orchestre et la vivacité d'esprit du détective que du travail d'auteur à proprement parler.

Cependant, il reste tout de même des scènes plus calmes, plus posées, mais surtout plus réalistes à se mettre sous la dent. Les romances que vivent Michael et Mary Ann sont - dans l'ensemble - plutôt réalistes et apportent ce petit côté guimauve qu'il manquait dans le tome précédent.

En conclusion, avec ses Nouvelles chroniques de San Franciso, l'auteur réussi le pari d'orchestrer une intrigue encore plus farfelue que la précédente, mais avec un naturel qui frise le génie.
En tant que lecteurice on ne peut que se laisser emporter par tout ceci et accepter de ne rien prendre au sérieux. 
Je pense que c'est ce détail qui fait que cette saga est si addictive.


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Ma chronique du tome 1
Parution VO: More Tales of the City - 1980 - Harper & Row
Parution VF: 2 mars 2000 - Editions 10-18

vendredi 19 juillet 2019

Les Chroniques de San Francisco, tome 1 - Armistead Maupin


Les seventies sont sur le déclin, mais San Francisco, la fureur au cœur et au corps, vibre encore d'une énergie contestataire et s'affiche dans les rues aux couleurs d'enseignes et de néons tapageurs. Tout droit venue de Cleveland, Mary Ann Singleton, vingt-cinq ans, emprunte pour la première fois les pentes du "beau volcan". Elle plante son camp au 28 Barbary Lane, un refuge pour "chats errants". 
Logeuse compréhensive et libérale, Mme Madrigal règne en matriarche sur le vieux bâtiment qui abrite une poignée de célibataires : Mona, rédactrice publicitaire, son colocataire Michael, chômeur et disciple de "l'amour interdit" et le beau Brian Hawkins, coureur de jupons insatiable.

Voilà déjà quelques années qu'une de mes collègues me parle de son amour pour Les Chroniques de San Francisco. Chaque année pour la journée mondiale de lutte contre l'homophobie et notre sélection thématique pour le boulot, le sujet revient sur le tapis et chaque année, je me dis que c'est une lecture qui pourrait me plaire.
Alors cette année après avoir regardé trois épisodes de l'adaptation en série sur Netflix, j'ai décidé de sauter le pas et de me procurer ce premier tome, afin de me faire mon propre avis.

Et bon dieu, ce que ça m'a plu !
Sincèrement, il y avait longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi rapidement et avidement. Dès les premières pages je me suis laissée prendre au jeu, tout en sachant que toutes les références ne me parleraient évidemment pas.
Mais alors que cela aurait pu me rebuter pour un autre roman, ici je n'y ai pratiquement pas fait attention et j'ai dévoré les pages les unes après les autres.

Je me suis totalement prise au jeu et j'ai adoré suivre les péripéties de Mary Ann, Michael, Mona et Brian - les personnages principaux - mais j'ai également eu beaucoup de plaisir à suivre les personnages secondaires tels que DeDe, Beauchamp, Edgar et les autres.
Ce foisonnement de personnages pourrait perdre le lecteur, cependant ce ne fut pas le cas car Armistead Maupin prend toujours soin de rappeler de quel personnage il est question au début de chaque chapitre.

D'ailleurs, il faut bien avouer que les chapitres sont courts et directs. Composés pour la majeure partie de dialogues, cela a le mérite de grandement faciliter la lecture. L'auteur de s’embarrasse pas de descriptions dithyrambiques inutiles et va droit au but à chaque fois. 

Pour être tout à fait honnête, ce n'est pas de la grande littérature. Je dirais même que parfois le style est très mauvais. Mais alors que cela m'embêterait énormément pour d'autres livres, ici je trouve que cela ajoute au charme de l'ensemble. On est vraiment sur du roman de gare comme il avait été pensé au XIXe siècle et il faut le consommer comme tel.

Mais la cerise sur le gâteau en ce qui me concerne, c'est évidemment la sphère LGBTQIA+ qui gravite dans ce roman et plus largement dans cette saga. Pour l'époque de parution c'est très avant-gardiste, mais aujourd'hui encore c'est criant d'actualité. 

Je ne peux que conclure mon avis en vous invitant à découvrir par vous-même ce petit bijou que représente Les Chroniques de San Francisco. J'ai dévoré ce roman en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, et même si je n'ai pas compris toutes les références, j'ai tout de même beaucoup ri et souri durant ma lecture.


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Parution VO: Tales of the City - 1978 - Harper & Row (San Francisco Chronicle 
Parution VF: 2 mars 2000 - Editions 10-18

lundi 22 janvier 2018

Le secret de la manufacture de chaussettes inusables - Annie Barrows


Eté 1938. Layla Beck, jeune citadine fortunée, refuse le riche parti que son père lui a choisi et se voit contrainte, pour la première fois de sa vie, de travailler. Recrutée au sein d'une agence gouvernementale, elle se rend à Macedonia pour y écrire un livre de commande sur cette petite ville. 
L'été s'annonce mortellement ennuyeux. Mais elle tombe vite sous le charme des excentriques désargentés chez lesquels elle réside, les Romeyn. 
Autrefois propriétaire de la manufacture, cette famille a une histoire intimement liée à celle de la ville. 
De soupçons en révélations, Layla va changer à jamais l'existence des membres de cette communauté, et mettre au jour vérités enfouies et blessures mal cicatrisées.

Ayant énormément apprécié ma lecture du Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, le premier roman de l'autrice - écrit en collaboration avec Mary Ann Shaffer - j'avais très envie de découvrir celui-ci.
J'aurai mis quelques années avant de me décider à l'acheter, mais n'en aurait finalement fait qu'une bouchée une fois ma lecture commencée.

Je me suis véritablement délectée de ce roman ! Peut-être parce que je sortais d'une période où je n'avais rien lu depuis deux semaines et que mon envie de lire avait repris du poil de la bête, ou peut-être parce que ce roman était excellent, ou peut-être un peu pour ces deux raisons.
Quoi qu'il en soit, j'ai passé un excellent moment de lecture, et cela m'a bien reboosté.

Si l'histoire en elle-même n'est pas des plus surprenante pour la lectrice avertie que je suis, elle est néanmoins très agréable à lire et à découvrir. Elle m'a fait passer par des moments d'extrême exaspération (liés à un personnage en particulier) mais également par des moments de profond bien-être.
J'éprouve encore aujourd'hui un certain attachement envers ce livre que j'ai un peu de mal à expliquer. Quoi qu'il en soit, il ne m'aura pas laissée indifférente.

Annie Barrows nous propose une narration à trois voix et alterne entre les points de vue de trois figures féminines importantes du récit.
Il y a d'abord Willa Romeyn, petite fille de 12 ans dotée d'un certain talent pour la discrétion et l'espionnage. 
Vient ensuite sa tante Jottie, la maîtresse de maison qui prend soin de tout le monde avec un désir farouche d'offrir à tous une vie convenable.
Et pour terminer, Layla Beck, jeune femme de la ville venue écrire un livre sur Macédonia et qui se retrouve à loger dans la maison familiale des Romeyn.

Ces trois femmes vont en apprendre plus sur elles-mêmes et sur leur entourage en un seul été que durant toute leur vie, même si cela se fera parfois à leurs dépends.

Le secret de la manufacture de chaussettes inusables donne l'impression d'être une sorte de saga familiale réunie en un seul tome. Un roman qui nous offre un panel de personnages au caractère affirmé et tous plus intéressants les uns que les autres, même si certains d'entre eux vont se révéler être plus complexes qu'il n'y paraissait au premier coup d'oeil.

Ce roman nous montre que dans la vie, tout n'est pas simplement noir ou blanc. Que les gens ne sont pas simplement gentils ou méchants, et que la vie peut réserver bien des surprises.

En conclusion, Le secret de la manufacture de chaussettes inusables est un roman dont l'intrigue n'est pas forcément la plus surprenante que j'ai lue, mais dont les personnages sont plus recherchés que ce qu'ils laissaient paraitre au début de l'histoire.
Ces derniers nous font réfléchir, et mettre les choses en perspective tout au long de notre lecture, et ce pour notre plus grand plaisir.


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Parution VO: The truth according to us - 9 juin 2015 - The Dial Press
Parution VF: 11 juin 2015 - Editions Nil
Présente édition: 7 novembre 2017 - Editions 10-18



dimanche 13 octobre 2013

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchure de patates



Bon, il était dans de l'écrire cette chronique. Désolée pour cette (relativement) longue absence, j'ai eu pas mal de choses à penser ces derniers temps. (Démissionner d'un job pour un autre, aller chercher des papiers pour ce même job, et se lancer dans ce même job. Bref ^^)
Je m'excuse donc platement, et vous livre ma chronique du Cercle littéraire des amateurs d'épluchure de patates.

Juliet est écrivaine. Elle a connu un grand succès avec Izzy Bickerstaff s'en va-t-en guerre, mais depuis peine à écrire un nouveau roman. C'est alors qu'elle reçoit une lettre d'un certain Dawsey Adams qui vit sur l'île anglo-normande de Guernesey et qui lui apprend qu'il a acheté chez un bouquiniste un livre lui appartenant, dans lequel il a trouvé ses nom et adresse.
Commence alors entre les deux protagonistes une correspondance assidue, où ils feront plus ample connaissance et où Dawsey apprendra à Juliet l'existence du cercle littéraire des amateurs de tourte aux épluchures de patates. Un cercle littéraire ayant vu le jour pendant l'occupation allemande de l'île alors que quelques habitants de l'île s'étaient retrouvés ensemble pour manger un cochon.

Juliet voudra en apprendre plus et fera alors la connaissance (également par correspondance) des autres membres de ce cercle littéraire: Amélia, Booker, Isola Pribby, Will Thisbee, Eben Ramsey et son petit fils. Elle apprendra également l'histoire d'Elizabeth McKenna et de sa fille Kit.
Juliet finira également par se rendre à Guernesey pour rencontrer ses nouveaux amis, et pour écrire son nouveau roman, basé sur les anecdotes et les aventures de guerres, racontées par les habitants de cette petite île.

J'ai vraiment eu un coup de cœur pour ce livre !  Dans la première partie du roman, on ne voit pas tout de suite où l'histoire va en venir. On se demande un peu pourquoi on suit Juliet et sa correspondance, au départ fort banale. Mais ensuite, on raccroche petit à petit les "indices" et on se met à vouloir connaitre rapidement la suite, et on s'attend au petit Happy End de fin, même s'il ne vient pas de la manière dont on s'y attendait.

De plus, tous les personnages de l'histoire sont intéressants, attachants et ont chacun quelques choses à raconter. Isola est le bout-en-train du groupe, Dawsey l'homme serviable mais taiseux et timide, Amélia la doyenne bienveillante, et Eben est le grand-père que l'on rêve tous d'avoir. Et bien sûr, il y a également Juliet, qui a un sens de l'humour très prononcé (que moi personnellement, j'adore) et Sidney, son meilleur ami et éditeur, qui partage le même humour, et qui la couve comme un véritable grand frère. C'est à lui qu'elle demande conseil, et c'est lui qui la pousse à donner le meilleur d'elle-même dans ses écrits.

Et puis il y a Elizabeth, cette fille qui n'a pas sa langue dans sa poche et qui fait toujours ce qu'elle croit être juste, même au dépens de ses propres intérêt. Son histoire ne peut qu'émouvoir, et on ne peut que s'attacher à elle.

Avec des passages amusants, où on sourit dans notre lecture, aux passages plus tristes, où on a un petit pincement au cœur, vraiment, ce livre nous fait passer par tout un panel d'émotions qu'on a pas forcément l'habitude de ressentir à la lecture d'un roman.

Et petit plus non négligeable, la couverture est un vrai petit bijou.

Coup de cœur !