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lundi 13 février 2023

Les mythes, miroirs de nos sociétés - Laetitia Abad Estieu et Lucie Louxor

Le matriarcat des Amazones, la boîte de Pandore, l’héroïsme de Thésée ou les amours lesbiennes d’Artémis… La mythologie gréco-romaine est une source inépuisable de récits exceptionnels qui renferment des éléments de lecture pour repenser notre propre société. 
En effet, la manière dont ces mythes ont été créés, racontés et transmis à travers les âges, véhicule des stéréotypes qui s’ancrent - entre autres - dans les cultures du viol, de l’inceste, de la virilité encensée ou du sexisme décomplexé, qui caractérisent encore notre époque contemporaine.
 
Bon, il y a d’autres lectures que j’ai faites avant et dont il faudrait que je vous parle, mais tant pis, j’ai décidé de vous parler d’abord de ce fabuleux livre de Laetitia Abad Estieu et magnifiquement illustré par Lucie Louxor. 
 
Vous le savez si vous traîner ici depuis un moment, j’aime beaucoup la mythologie grecque et plus encore leurs réécritures modernes et féministes. Il était donc limpide que Les mythes : miroirs de nos sociétés allait me plaire. 
 
Au final c’est même plus que cela : ce livre m’a vraiment bouleversée. J’ai été subjuguée par la manière dont l’autrice a réécrit ces mythes qu’on connaît toustes (ou presque) et les analyse dans le prisme de notre société moderne et de nos combats politiques et militants. 
 
J’ai également eu le plaisir de découvrir des mythes et des protagonistes dont je n’avais jamais entendu parler. Le faire dans un tel contexte était vraiment très intéressant et instructif et j’en suis très contente. 
 
Attardons-nous également un instant sur l’objet-livre en lui-même : c’est une merveille. C’est un magnifique recueil relié et dont les diverses illustrations sont à tomber par terre. 
Le talent de Lucie Louxor a réellement été mis à contribution et ça se ressent grandement tout au long des pages. Elle mettent parfaitement en valeur les mythes dont il est question et la découverte n’en est que meilleure grâce à elles. 
 
Ce duo de femmes réussit avec brio à nous offrir un livre à la fois pédagogique, élégant et militant et ça, c’est tout ce qu’on aime. 
 
En bref, si vous recherchez un livre original et moderne sur la mythologie grecque, je ne peux que vous conseiller de vous jeter sur celui-là. 
Vous ne le regretterez pas.
 
 
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L'Instagram de Laetitia Abad Estieu
Le site de Lucie Louxor
Parution : 21 octobre 2022 - Mango Éditions

vendredi 10 février 2023

Putain de chat, tome 10 - Lapuss'

 Alerte générale! 
Le clown simiesque qui sert d’esclave à Grisbi et à ses adorables chatons est en train de diviser les troupes! Il a décidé qu’il était temps pour Moustique, Nacho et Cléo de quitter le nid et de découvrir un nouveau foyer! Faites quelque chose! 
Attendez… Ça fera plus de croquettes et de gratouilles pour Grisbi… C’est bon, laissez tomber, fausse alerte…
 
Et si aujourd’hui on parlait petite BD drôle et facile à lire ? 
Tout ça avec la complicité de Daho, le joli petit chat de ma belle-mère. 
 
Parce que quand on a juste envie de se poser avec un truc facile à lire et pas trop prise de tête, Putain de Chat est la BD parfaite ! 
Un petit format carré qui tient parfaitement dans les mains, des gags en 4 cases plein de bêtises et de charcasmes (bah oui quoi, charcasme…), et des chats, partout des chats. Bon, parfois des chiens aussi, mais ils sont moins drôles. 
 
Dans ce tome, paru chez Kennes Editions, Grisbi va être confrontée à la donation de ses trois (pas si) précieux chatons, ce qui va donner lieu à toujours plus de situations farfelue.
Ainsi Lapuss signe déjà son dixième tome de sa série et une chose est sure : on ne s’en lasse pas ! L’humour est drôle et incisif, le caractère de Grisbi toujours aussi impertinent et son cher propriétaire toujours aussi naïf. 
 
En bref, si vous avec besoin d’une bonne dose de rigolade de quelques minutes, Putain de Chat est la BD parfaite. 
 
 
Ps: il est mignon ce petit modèle félin, n’est-ce pas ? ♥️
 
 
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La page Facebook de Lapuss'
Parution : 26 octobre 2022 - Kennes Editions

lundi 6 février 2023

Les Carnets de l'apothicaire, tome 10 - Hyuuga Natsu, Itsuki Nanao et Nekokurage

 
Cela fait déjà un bon moment que je vous ai présenté le premier tome des Carnets de l’Apothicaire et voilà que j’en suis déjà au tome 10 ! 
 
Dix tomes et pourtant, je ne suis absolument pas lassée des aventures de Mao Mao et des intrigues qui se déroulent en plein cœur de la Cité Impériale. Car des intrigues, il y en a pas mal dans ce manga et ce n’est absolument pas pour me déplaire. 
J’aime voir notre héroïne de pencher sur des casse-têtes irrésolus, se démener pour trouver des ingrédients utiles à ses remèdes, ou encore goûter tous les poisons qui passent entre ses mains (oui, oui, vous avez bien lu). 
Mao Mao est intrépide, voire parfois complètement irresponsable, mais c’est ce qui fait tout son charme. Ça et sa batterie de mimiques inimitables. 
 
Cependant les autres personnages ne manquent absolument pas de charisme. Que ce soit Jinshi, Gaoshun ou les différentes concubines de l’Empereur, tout le monde a quelque chose à apporter à ce manga, ce qui en fait une lecture très plaisante. 
Ajoutez à cela les sublimes dessins de l’autrice, qui savent mettre en valeur les différentes tenues et visage des protagonistes, vous obtenez une lecture de qualité. 
 
Personne ne sera donc étonné•e si je dis qu’à peine ce tome 10 terminé, j’ai déjà hâte de lire le prochain.
 
 
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Parution : 5 janvier 2023 - Ki-oon éditions

lundi 23 janvier 2023

Elle a fait un bébé toute seule - Emmanuelle Friedmann et Sophie Ruffieux

 
Au bonheur de Leah il ne manque que d’être mère. Le jour de ses 36 ans, elle ne prend les choses en main. En 2014, la PMA est exclusivement réservée aux couples hétérosexuels. 
Pour Leah qui est célibataire, commence alors un véritable parcours du combattant, trouver un médecin qui voudra bien l’aider sans la juger et surtout choisir l’endroit, en Europe, où elle sera à l’aise dans toutes les offres pléthoriques que propose le tourisme procréatif.
 
Lors de mon passage en librairie en décembre dernier, j’étais tombée sur cette BD en présentation. Je l’avais feuilletée, mais j’avais déjà trop d’achats, je l’ai donc reposée. Et puis finalement, quand je suis repassée à la librairie en janvier, elle était toujours là, comme si elle m’attendait. 
J’y ai vu un signe, et je l’ai prise. 
 
J’ai beaucoup aimé cette BD sur ce parcours atypique de vouloir être mère, alors qu’on est seule et que - comme le dit cette phrase magnifique que toutes les femmes entendent au moins une fois dans leur vie - l’horloge biologique tourne. 
C’est donc le cas de Leah, qui va se rendre compte que les années passent et qu’elle ne voit pas sa vie sans enfant. 
Elle va donc se lancer dans l’aventure de la maternité solo, avec beaucoup de courage, de détermination, mais aussi beaucoup de questions. Elle va également se heurter à la brutalité et au manque de compassion du monde médical et au jugement de ses proches (et moins proches) sur ses choix de vie. 
 
J’ai beaucoup aimé la manière dont les autrices ont traité ce sujet, avec beaucoup de psychologie et de bienveillance, mais sans jamais minimiser les difficultés de ce parcours. 
On y aborde également toutes les manières possibles de concevoir un enfant seule, avec les avantages et inconvénients de chaque méthode, et j’ai trouvé ça très complet et très instructif. 
Une chose m’a néanmoins légèrement chiffonnée : j’aurais aimé que cette BD aborde également « l’après » et mette en image le quotidien d’une mère célibataire avec un nourrisson issu d’une PMA solo. 
Peut-être les autrices nous offriront elle un deuxième tome sur le sujet. En tout cas, cela me plairait beaucoup et je pense qu’il y a matière à écrire sur le thème. 
 
En bref, cette BD m’a beaucoup plu car elle aborde un sujet qui m’intéresse énormément. Le fait qu’il soit traité avec beaucoup de douceur et de réalisme ne fait qu’ajouter de positif à cet ouvrage. 
Le seul autre inconvénient de cette BD, c’est qu’une fois qu’on la commence, on ne peut s’empêcher de fredonner cette fameuse chanson que tout le monde connaît.
 
 
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Le site d'Emmanuelle Friedmann
La page Facebook de Sophie Ruffieux
Parution : 23 novembre 2022 - Marabout
Illustrations : Elle a fait un bébé toute seule par Emmanuelle Friedmann et Sophie Ruffieux © Marabout 2022

jeudi 19 janvier 2023

Red Rising, tome 5 : Dark Age, partie 2 - Pierce Brown


« Mon miracle s’est transformé en débandade. » 
Acculé sur Mercure, Darrow tente de sauver les lambeaux de son armée. Dans le camp adverse, Lysandre veut redorer le blason des Ors. Capturée par un cauchemar de son passé, Mustang se débat pour protéger la République. En fuite avec des alliées incongrues, Lyria prend son avenir en main. Au service des Obsidiens, Éphraïm se bat contre lui-même et un ennemi redoutable. Dans le système solaire, cinq destins s’entrecroisent… 
Les alliances se font et se défont. De nouvelles menaces apparaissent. La République s’écroulera-t-elle devant le retour des Ors, Ou devant une invasion surgie des confins de l’espace ?
 
Ce qui me chagrine avec Pierce Brown, c’est que depuis la fin de la trilogie originelle, j’ai le cul entre deux chaises. 
À la fois, je suis toujours emballée à l’idée de revoir mes personnages chouchou (Sevro ♥) dans un univers de space-opera complet et complexe, et de l’autre je suis frustrée par la tournure que prend l’histoire, car selon moi, la conclusion du tome 3 aurait été largement suffisante… 
 
Me voilà donc à chaque nouvelle sortie, hyper enthousiaste à l’idée de repartir à l’aventure, puis déchanter au bout de quelques chapitres, quand je vois la tournure que prenne les événements. Honnêtement, par moment je trouve ça too much. 
 
Ce tome-ci n’échappe pas à la règle, et me laisse avec des sentiments mitigés. 
Le découpage d’un seul et même tome VO en deux tomes VF doit déjà jouer sur mon appréciation de celui-ci. Car l’univers est tellement complexe et les personnages tellement nombreux, qu’il est difficile de tous se les rappeler tous les six mois… 
(À ce propos, merci Hachette d’avoir supprimé le glossaire des personnages dans ce tome-ci, c’était tellement approprié !)
 
Ensuite, j’ai regretté l’absence de certains personnages principaux (Sevro, encore une fois, je sais, je suis en boucle) au profit de longueurs concernant d’autres protagonistes. 
Ce n’est pas que je n’apprécie pas Lyria, Ephraïm et Lysandre, mais ils n’ont malheureusement pas la prestance d’autres intervenant•es, sauf dans certaines scènes bien spécifiques où iels révèlent tout leur potentiel. Mais cela reste minime, par rapport aux scènes où il ne se passe pas grand chose… 
J’aurais également aimé qu’on se focalise plus sur Victra et Virginia, qui selon moi ont un énorme potentiel inexploité. 
 
Ainsi, la moitié du roman m’a parfois semblé longue et presque inintéressante, jusqu’au climax de fin, où tout se précipite et où -comme une fan qui se laisse prendre au piège- je révise totalement mon jugement pour vouloir lire une centaine de pages supplémentaires. 
Comme je vous le dis : le cul entre deux chaises... 
 
Je continue donc d’apprécier les romans et le style de Pierce Brown, mais je suis totalement perdue et j’ai du mal à voir où tout cela va finir par nous mener. 
Nul doute que l’auteur va de nouveau nous sortir un lapin de son chapeau, mais cela sera-t-il le coup de trop ? 
 
Néanmoins, malgré le côté parfois piquant de mon avis, j’ai tout de même envie de connaître la suite de cette histoire et je serai certainement au rendez-vous à la parution du prochain opus. 
J’espère ne pas être déçue !
 
 
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Le site de Pierce Brown
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Ma chronique du tome 1
Ma chronique du tome 2
Ma chronique du tome 3 
Ma chronique du tome 4, partie 1 
Ma chronique du tome 4, partie 2
Ma chronique du tome 5, partie 1
Parution VO: 30 juillet 2019 - Del Rey Books
Parution VF: 24 août 2022 - Hachette

vendredi 13 janvier 2023

Précis de culture féministe pour briller en société patriarcale - Sabrina Erin Gin

Que diriez-vous si vous pouviez recadrer tonton Robert, connu pour ses opinions antiféministes lors des repas de famille, rien qu’avec une petite anecdote méconnue, le tout en brillant par votre intelligence ? Dans une période où le féminisme imprègne de plus en plus notre manière de penser, Sabrina Erin Gin propose de traiter les grands sujets du féminisme par le biais des petites histoires qui ont forgé la grande. 
Savez-vous qui est Ada Lovelace ? Cette mathématicienne a créé le tout premier programme informatique au XIXe siècle, sans qui l’ordinateur n’aurait jamais été inventé. 
Saviez-vous que des médecins ont voulu interdire l’utilisation de la machine à coudre mécanique pour les femmes, qu’ils soupçonnaient de se masturber dessus ? 
Ce livre retrace différentes histoires, faits inconnus sur les femmes d'hier et d'aujourd'hui, des anecdotes farfelues qui ont contribué à asseoir le patriarcat. 
Un ouvrage nécessaire pour abolir l'histoire des hommes. 
 
« La plaisanterie n’empêche pas la rage ». 
Je trouve que cette phrase du préambule résume parfaitement bien le message de ce livre et le ton employé par l’autrice pour le faire passer. 
 
Car de la rage, nous en avons à revendre, surtout après avoir parcouru les quelques 200 pages de ce précis de culture féministe, qui nous montre à quel point les mécanismes du patriarcat et du sexisme sont si bien ancrés dans notre société actuelle, même si - comme on ne cesse de nous le répéter - « c’était pire avant ». 
 
Évidemment que c’était pire avant, mais est-ce une raison pour nous contenter du peu de droits que nous avons acquis ? Parce que, honnêtement, ce n’est pas folichon... 
 
A travers cet ouvrage, Sabrina Erin Gin (@Olympereve sur Instagram) nous fait remonter le temps, à travers l’Histoire (vous savez, cette grande Histoire, racontée par les hommes, pour les hommes….) et nous livre des anecdotes, des faits et des événements qui montrent à quel point le genre féminin a toujours été méprisé par par les hommes, et ce depuis la sédentarisation de l’humanité. 
 
J’ai appris énormément de choses durant cette lecture, que ce soit concernant la pratique du foot par les femmes, l’invention de l’amour, l’obsession de ces messieurs pour la masturbation féminine (au travail !?), l’appropriation masculine de termes linguistiques au départ neutres ou encore l’intersexuation. 
 
J’ai aimé le ton cynique utilisé par l’autrice tout au long de son écriture. On sent à travers celui-ci,toute la rage contenue par les femmes et les minorités de genre, face à la misogynie qui nous vampirise, mais aussi la lassitude face aux « arguments » qui nous sont envoyés à la figure, encore et encore lorsqu’on parle de sexisme et de féminisme. 
 
Mention spéciale à la dernière partie du livre, intitulée « Le problème ce sont les hommes », qui dresse un bilan fort peu glorieux de leurs exploits et nous démontrent que nous méritons mieux que d’être leurs égales. 
 
Et pour les sceptiques, sachez que ce bouquin est accessible et extrêmement bien sourcé. Des notes sont disponibles à chaque fin de chapitre, permettant à celleux qui le désirent d’aller plus loin dans la réflexion et la recherche. 
 
 
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L'Instagram de Sabrina Erin Gin
Parution : 13 septembre 2022 - Éditions Leduc

jeudi 4 août 2022

Feminist in progress - Lauraine Meyer


Un guide fun et intelligent pour découvrir les bases du féminisme 2.0 ou enrichir ses connaissances. 
Aigries, poilues, agressives, moches, lesbiennes (ou pire, célibataires !), les clichés ont la vie dure en matière de féminisme. Mais qu’est-ce que ça veut dire aujourd’hui « être féministe » ? 
Sous forme d’essai graphique coloré, drôle et décomplexé, cet album invite à déconstruire, l’une après l’autre, les normes et les idées reçues afin de nous ouvrir les yeux à toustes ! 
Du sexisme ordinaire au mouvement #MeToo, de la charge mentale au consentement, du Body Positive à la réinvention de l’hétérosexualité, en passant par l’écoféminisme et la sororité, Lauraine Meyer s’emploie à revisiter quelques thèmes et concepts fondamentaux, au cœur du féminisme post #MeToo.

Vous connaissez mon intérêt pour le féminisme, la déconstruction et tout ce qui s’y rapporte, vous ne serez donc pas étonné•es de mon intérêt pour ce livre que j’ai reçu en SP de la part de Casterman. 
J’ai énormément apprécié cette lecture, même si je n’étais pas totalement le public cible. 
En effet, cette BD porte bien son nom, puisqu’elle s’adresse avant tout aux personnes qui commencent leur voyage au sein du féminisme. Féminist in Progress propose donc une initiation aux concepts du féminisme, de la déconstruction des concepts de genre, à l’éducation non-genrée et aux autres concepts connexes. 

Le ton employé par l’autrice est volontairement simple et accessible à toustes (sans pour autant prendre les lecteurices pour des navets), parsemés de dessins et schémas mettant en scène des exemples concrets et visuels afin que les concepts expliqués soient compris rapidement et efficacement. 
Petit bonus non-négligeable : chaque chapitre est agrémenté de petites punchlines en pleine pages, toujours très pertinentes ET percutantes destinées à interpeller les lecteurices. Certaines m’ont vraiment fait beaucoup rire, tant leurs formulations étaient bien trouvées. 

Honnêtement Feminist in Progress est un must-have à avoir dans sa bibliothèque pour débuter son chemin de déconstruction. 
Et même si je disais en préambule que je n’étais pas forcément la cible privilégiée par ce bouquin, j’ai tout de même appris de nouvelles choses (notamment sur la question de l’épilation des poils « féminins »). 
C’était donc un vrai plaisir de lire ce titre de Lauraine Meyer dont j’ai découvert avec plaisir le style graphique. 
J’ai hâte de voir quel sera son prochain projet et il est certain que je serai au rendez-vous pour le lire.

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L'Instagram de Lauraine Meyer
Parution : 4 mai 2022 - Casterman
Illustrations : Feminist in progress par Lauraine Meyer © Casterman 2022

vendredi 29 juillet 2022

BFF - Thomas Cadène, Joseph Safieddine et Clément C. Fabre

Gro est un artiste, du genre qui galère et vit dans un studio miteux. C'est ce que croient ses potes... En réalité, il est un pianiste classique à succès. 
Dans son groupe d'amis, c'est le raté sympa dont l'échec rassure, ils l'aiment comme ça et il ne veut pas que ça change. Mais tous ont des secrets... 
Et la préparation du mariage d'Oscar et Claire va faire vaciller cet édifice de mensonges.

J'ai reçu ce livre de la part de Babelio et j'avoue que le résumé présenté m'avait intriguée. Une histoire d'amitié et de secrets, c'était plutôt attirant et la couverture promettait un style de dessin qui me parlait.

Malheureusement, entre BFF et moi ça ne l'a pas fait du tout. Dès les premières planches, j'ai éprouvé un sentiment de malaise, qui ne m'a pas quittée tout au long des 250 pages que durent l'histoire. Car là où je m'attendais à trouver une histoire d'amitié sympa, teintée d'une part de mystère, j'ai trouvé un récit sur une amitié toxique qui dure depuis dix ans.
Alors, peut-être que c'était justement ce que les auteurs voulaient dénoncer, mais pour ma part, j'ai eu beaucoup de mal à y adhérer. J'ai détesté toute la dynamique qui existe entre ces six "ami·es" que j'ai trouvée extrêmement malaisante.

Olivier, surnommé Gro (déjà, pardon mais ce surnom) est continuellement la cible de remarques désagréable de la part de son groupe de potes. 
Cela fait dix ans que cela dure, sans qu'il ne fasse aucune remarque, de peur de les vexer et de les perdre - ce qui serait, si vous voulez mon avis, la meilleure chose qui puisse lui arriver.
De plus, son faux rôle de "raté du groupe" agit comme une sorte de comparaison rassurante pour tous les autres. Ca en dit assez long sur la qualité de cette amitié, qui flirte d'ailleurs dangereusement avec le harcèlement.
Ajoutez à cela les mensonges et non-dits qui jalonnent les différentes rencontres du groupe, les discours grossophobes, sexistes et autres des protagonistes et enfin les histoires de tromperies entre Camille et Oscar, toustes deux en couple avec d'autres personnes du groupe (dont Oscar qui est même sur le point de se marier), on est tout de même sur un fonctionnement très toxique.

J'ai tout de même lu la BD jusqu'au bout, espérant que la fin me satisferait ou m'apporterait un autre éclairage sur les impressions que j'avais eues tout au long de ma lecture, mais cela n'a pas été le cas. A mon sens, rien n'est réglé et tout reste dans un entre-deux très inconfortable.
En bref, je n'ai absolument pas adhéré à cet récit et aux personnages qui le composent. Je n'ai éprouvé aucune empathie à leur égard et cette lecture m'a de nombreuse fois mise mal à l'aise, tant les situations ou propos émis étaient aux antipodes de mes propres valeurs.


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Parution : 8 juin 2022 - Delcourt
Illustrations : BFF par Thomas Cadène, Joseph Safieddine et Clément C. Fabre © Editions Delcourt 2022

dimanche 24 juillet 2022

Genre Queer - Maia Kobabe


Dans Genre Queer, Maia Kobabe offre le récit intense et cathartique de son chemin vers l'identification en tant que personne genderqueer (ou non binaire, c'est-à-dire qui déroge aux normes de genre et de sexualité) et asexuelle, et celui de son coming out auprès de sa famille et de la société. 
Parce qu'elle traite d'identité de genre - ce que cela signifie, comment l'appréhender -, cette histoire se révèle un guide aussi nécessaire et utile qu'il est touchant.

Il y a des livres comme ça, qui nous intimident sans aucune raison. Lorsqu’on les reçoit, on a très envie de les lire, puis le temps passe et on les laisse de côté, en se disant qu’on y reviendra bientôt. Ça a été le cas pour moi avec Genre Queer de Maia Kobabe (que j’ai reçu en mai !) et maintenant que je l’ai terminé, je me demande pourquoi j’ai mis autant de temps à me plonger dedans, tellement cette lecture m’a bouleversée ! 
Genre Queer est une BD autobiographique de Maia Kobabe, un•e auteurice non-binaire qui utilise les pronoms ille et io (e/em/eir en anglais), que je n’avais jusqu’alors jamais ni vus, ni entendus. Rien que pour cet ajout à mes connaissances, je suis très contente d’avoir pu lire cet ouvrage. 

À travers ces quelques 250 pages, ille nous livre son histoire et son cheminement en tant que personne non-binaire, assignée fille à la naissance, avec tout ce que cela comporte comme défis pour se construire dans une société encore résolument cisgenre et hétéronormée. 
Je ne vous cache pas que j’ai eu des frissons en lisant certains passages, tant les émotions de Maia étaient palpables ! J’ai autant ressenti son mal-être que les moments où ille se sentait à sa place, compris•e et considéré•e, que ce soit par son entourage ou par d’autres personnes et c’était indescriptible. 

Je suis absolument ravie qu’on puisse avoir plus facilement accès à ce type de livre aujourd’hui, car cela m’a ouvert de nouvelles perspectives que je n’avais jamais envisagées et qui m’ont donné de nouvelles clés pour échanger avec des personnes (proches ou non) qui sont dans le spectre de la non-binarité. 
En vous rédigeant cet avis, j’ai l’impression que mes mots ne peuvent suffire à traduire ce que j’ai ressenti durant cette lecture, mais je pense que ce simple fait est un gage de qualité. 
Une chose est sûre, je vais suivre la bibliographie de Maia Kobabe de très près.


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Le site de Maia Kobabe
Parution VO : Gender Queer : A Memoir - 28 mai 2019 - Editions The Lion Forge 
Parution VF : 4 mai 2022 - Casterman
Illustrations : Genre Queer par Maia Kobabe © Casterman 2022

jeudi 21 juillet 2022

Anne d'Avonlea - Lucy Maud Montgomery

Avec Anne d'Avonlea, Lucy Maud Montgomery continue de déployer sous nos yeux ébahis l'univers enchanteur qu'elle a créé autour d'Anne Shirley, l'orpheline aux cheveux de feu adoptée par erreur. 
Entre les amis de toujours et les nouveaux venus, les idées saugrenues et le bon sens qui pointe son nez, Anne nous entraîne dans les aléas de la vie douce et enchanteresse d'un village hors du temps. 
Avec ses yeux gris qui brillent comme les étoiles du soir et ses cheveux roux toujours aussi mordants que son tempérament, Anne, désormais âgée de seize ans, a su gagner l'affection des habitants d'Avonlea. 
Alors qu'elle prend ses fonctions d'institutrice, son caractère se dévoile tout en nuances et envolées idéalistes. Elle fera de nouvelles rencontres, comme Monsieur Harrison, leur voisin à Green Gables, ou Mademoiselle Lewis, qui vit dans le Pavillon aux échos. 
Il y a également Paul, un élève fascinant et, à n'en pas douter, une future âme sœur, ou les jumeaux Dora et Davy qui débarquent à Green Gables histoire d'épicer le quotidien enfin paisible de Marilla. Alors qu'Anne devient une jeune femme, les péripéties de son existence nous enchantent toujours autant qu'elles nous touchent. 
À travers les joies et les peines qui font la trame du quotidien, le style si frais et poétique de Lucy Maud Montgomery porte la voix d'Anne dans les aventures, les rêveries et les moments de tendresse. Après Green Gables, quel plaisir de retrouver Avonlea !

Non, non, vous ne rêvez pas, je suis bien en train de vous poster mon avis sur le deuxième tome de la série Anne de Lucy Maud Montgomery. 
En même temps, le premier tome était si beau que j’étais obligée d’enchaîner avec celui-ci. Et je dois me faire violence pour ne pas me jeter sur le troisième. Résisterai-je à la tentation ? Pas sûr. 

Quel plaisir de suivre Anne dans son aventure de maîtresse d’école. En lisant ce roman, on ne peut d’empêcher d’avoir très envie de l’avoir comme institutrice, quel que soit notre âge. 
Cette jeune femme est pétillante, pleine de vie et de convictions et l’autrice arrive à laisser transparaître cela à travers son style magnifique. 
N’oublions évidemment pas les autres personnages de ce roman, car Marilla, Diana, Dora et Davy sont également de la partie pour nous faire vivre un merveilleux moment. 

Moi qui ne suis pas une grande amatrice des longues descriptions dans un roman, je peux vous dire que je savoure celle de Lucy Maud Montgomery. Je pourrai presque dire que je m’en nourris, car je ne m’en lasse pas ! 

Anne, c’est le genre de roman qu’on lit pour remplir son cœur de sentiments et de sensations agréables. Des romans parfaits pour se remonter le moral quand les difficultés de la vie sont un peu trop présentes à notre goût. 
Ils ne révolutionnent évidemment pas le genre, mais là n’est pas leur but. 

Ainsi, une partie de l’intrigue de ce roman repose sur une histoire, dont la trame est joliment cousue de fil blanc. A mesure que l’on avance, on sait exactement où l’autrice veut nous emmener. 
Rien ne nous surprend sur ce chemin, mais on se laisse néanmoins embarquer avec grand plaisir, car on aime tous les Happy End. 

J’espère que vous n’êtes pas lassé•es de voir Anne par ici, car elle risque bien d’y être pour un bon moment.


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Ma chronique du tome 1
Parution VO : Anne of Avonlea - 1909
Parution VF : 18 février 2021 - Monsieur Toussaint Louverture 

vendredi 15 juillet 2022

Anne de Green Gables - Lucy Maud Montgomery


Magnifiquement écrit, construit autour d’une héroïne parfaitement imparfaite, féministe involontaire et romantique impénitente, ce roman empreint de poésie et d’humour est bien plus que la vie d’une orpheline qui va bousculer le calme de son nouveau foyer. 
C’est un autre monde, fait d’une nature enchanteresse et d’idées saugrenues qui se déploie à travers les yeux de l’incroyable Anne. 
Littérature solaire et intemporelle, ce roman unique est une parenthèse magique, un souffle chargé d’énergie, un élan à vivre pleinement nos amitiés et nos passions.

Comme à peu près tout le monde, en 2017 je suis tombée amoureuse de la série Anne with an e, diffusée sur Netflix. C’était si beau, si poétique et si doux que j’ai binge-watché tous les épisodes à chaque nouvelle saison. 
J’étais donc en PLS quand j’ai su que la troisième saison serait la dernière. (Même si j’ai toujours un fol espoir que les auteurices reviennent sur leur décision et continuent à nous régaler, mais ça, c’est une autre histoire). 

Il était donc évident que la réédition des romans chez Monsieur Toussaint Louverture allait me ravir, surtout vu la beauté des couvertures proposées (oui je suis diablement matérialiste, que voulez-vous, on ne se refait pas). 

J’ai donc profité d’une acalmie dans ma panne de lecture de cette année pour me plonger dans ce premier tome, et je n’aurai qu’une seule chose à dire : quel régal ! 
(Bon, en vrai je ne vais pas me contenter de ça, sinon je serai une piètre blogueuse, mais vous avez saisi la figure de style). 

Pour une fois, j’avoue être incapable de dire si j’ai préféré l’œuvre originale ou son adaptation, tant les deux médias ont de belles choses à proposer. J’étais juste étonnée de découvrir au fil de ma lecture, que la série correspondait seulement au premier tome de la série (qui en compte tout de même huit). 

Ainsi les chapitres ont été étirés au maximum pour faire tenir trois saisons, mais vous savez quoi ? Étonnement c’est plutôt réussi. 
Évidemment il y a des choses qui ont été modifiées, transformées, mais jamais les propos du roman n’ont été détournés, et ça, c’est à mon sens le plus important. 

Anne est toujours aussi adorable, pleine de vie et de bonnes intentions et de maladresses, Matthew et Marilla sont des être plein de tendresse, tandis que la vie à Avonlea paraît tout simplement merveilleuse.

Un vrai roman doudou, qui nous met des papillons dans le ventre tout en véhiculant de très belles valeurs, plutôt moderne pour son époque. Je dois d'ailleurs me faire violence pour ne pas les enchaîner les uns à la suite des autres, tant cet univers tendre me plaît.


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Parution VO : Anne of Green Gables - 1908
Parution VF : 22 octobre 2020 - Monsieur Toussaint Louverture

mercredi 27 avril 2022

Coming In - Élodie Font et Carole Maurel


Visiblement, la Terre entière le savait avant elle : Élo est homo. 
Dans "Coming In", Élodie Font raconte les longues années - de l'adolescence à la trentaine - qui lui ont été nécessaires avant de réussir à oser, enfin, être elle-même. 
Un récit drôle et sensible, mêlant pensées d'hier et réflexions d'aujourd'hui, mis en lumière par le trait puissant et poétique de Carole Maurel.

Si le concept de coming out ne nous est plus étranger, le titre de ce roman graphique a tout de même de quoi interpeler. Car finalement, coming in, kezako ? 

Ce récit c’est celui d’Elodie Font et de ses questionnements sur elle-même, ses affinités, ses sentiments, sa sexualité et ses différentes relations. 
Une quête de soi qu’elle mène des années durant et qui apporte son lot de bons et de mauvais moments. 
Porté et sublimé par les magnifiques traits et couleurs de Carole Maurel, ce roman graphique nous plonge au cœur de la vie de l’autrice avec beaucoup de bienveillance. Évidemment il y a des passages plus durs que d’autres, mais ce qui ressort de ce livre, c’est avant tout l’espoir et la douceur. 

Cette BD résonnera très certainement chez énormément de personnes queer, puisque les questionnements de l’héroïne sont partagés par beaucoup. Car même si la parole se libère de plus en plus et que les informations sont plus accessibles aujourd’hui, il n’en demeure pas moins qu’aborder son identité de genre et/ou sa sexualité c’est encore tabou dans dans nombreux milieux et cela a un véritable impact sur la manière dont on se perçoit. 
Car si le coming out c’est se révéler aux yeux des autres, le coming in c’est avant tout se révéler à soi-même, se comprendre, s’accepter et s’assumer, ce qui est parfois - souvent - tout aussi intense.


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Le site de Carole Maurel
L'Instagram d'Elodie Font
Parution : 29 septembre 2021 - Payot Graphic
Illustrations: Coming In par Élodie Font et Carole Maurel © Payot Graphic 2021

samedi 23 avril 2022

Il était une fangirl, tome 2 : La princesse & la fangirl - Ashley Poston


Imogen Lovelace est une fangirl en mission sacrée : elle s'est juré d'empêcher à tout prix les scénaristes de sa saga préférée, Starfield – la meilleure série de science-fiction de tous les temps –, d'en tuer pour de bon l'héroïne, Amara. Mais Jessica Stone, l'interprète de la fameuse princesse, n'en peut tout simplement plus du rôle : trop de pression, trop de fans déchaînés… Or Imogen et Jessica se ressemblent comme deux gouttes d'eau. S'ensuit un terrible quiproquo, au terme duquel il devient évident que les deux jeunes filles se détestent – d'autant que leurs objectifs dans l'existence sont diamétralement opposés. 
Jusqu'à ce que survienne la catastrophe : le scénario du deuxième opus de la série, confié à Jessica sous le sceau du secret, disparaît. Elle doit absolument le récupérer… ou bien sa carrière est fichue ! Et, pour enquêter, elle se retrouve contrainte d'échanger sa place avec la fangirl la plus enragée du monde (argh !), j'ai nommé Imogen. Jessica ne s'attend pas, au passage, à croiser le chemin de la femme de sa vie

J'écris cette chronique plus de quatre mois après ma lecture, mais j'avais tout de même très envie de vous en parler, car c'est un roman que j'ai énormément apprécier, à l'instar de son prédécesseur.
Cela serait vraiment dommage de ne pas vous en parler, même si je n'ai plus tous les détails en tête et que je risque donc d'être moins précise.

Ce tome se consacre donc en grande partie sur un personnage que nous n'avions fait qu'apercevoir dans le premier tome, mais qui avait déjà un gros potentiel. Je parle évidemment de Jessica Stone, l'interprète d'Amara dans la franchise Starfield.

Une jeune femme à l'apparence très froide et calculatrice, mais qui cache cependant une très grande sensibilité.
Sensibilité qui ne transparaît évidemment pas lors de sa rencontre avec Imogen, qui - pour son plus grand malheur - lui ressemble d'une manière inattendue et avec qui elle va passer un pacte.

J'ai adoré le contraste présent entre nos deux héroïnes, même si au fil de la lecture, on se rend peu à peu compte des traits de caractère qui les unissent presque malgré elles.
Ces deux-là forment une sacrée bonne équipe, même si elles mettent un certain temps à s'en rendre compte (et même si elles ont l'art de la manière de se fourrer dans le pétrin).

Les autres protagonistes ne sont évidemment pas en reste. Je pense notamment à Harper et Ethan mais aussi au frère et aux mères d'Imogen qui sont ultra attachant·es et drôles. Chacun·e apporte son petit grain de sable à l'histoire et forme un ensemble cohérent et chaleureux. Avec elleux, on a l'impression d'être à  la maison.

Et puis quel plaisir de retrouver l'univers fictif de Starfield et de se plonger totalement dans l'ExcelsiCon dont on avait finalement vu assez peu de choses dans le premier tome.
Ajoutez à cela, deux romances totalement guimauve, mais qui se construisent pas à pas et vous obtenez un fabuleux roman à savourer pleinement.
D'autant plus si vous avez un petit (ou un gros) côté geek car Ashley Poston glisse dans ses romans un nombre incalculable de références à la popculture et ça, ce n'est absolument pas pour me déplaire.

En conclusion, ce deuxième tome de la saga est tout aussi réussi que le premier. J'ai adoré retrouver l'univers de Starfield, tant et si bien que j'aimerais beaucoup que cette série existe pour de vrai. J'ai énormément apprécié le duo haut en couleur formé par Jess et Imogen, mais également tout leur entourage, qui parvient à temporiser le tempérament de ces deux-là avec beaucoup de subtilité et d'amour.


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Le site d'Ashley Poston
Ma chronique du tome 1
Parution VO: The Princess and the Fangirl - 2 avril 2019 - Quirk Book
Parution VF: 16 septembre 2021 - Lumen


lundi 18 avril 2022

La chronique des Bridgerton, tomes 1 et 2 - Julia Quinn


Très chers lecteurs, quelle saison ! Au rythme des bals et des réceptions, je vous ai narré le feuilleton haletant de la folle romance entre Mlle Daphné Bridgerton et Simon, le ténébreux duc de Hastings. Valses langoureuses, rebondissements cocasses et bagarres mémorables nous auront tenus en haleine jusqu'à l'épilogue d'un romantisme échevelé. 
Aurons-nous le temps de reprendre notre souffle ? Il est à craindre que non, car il se chuchote déjà dans Londres qu'Anthony, le frère de Daphné, serait décidé à convoler lui aussi. Hélas, l'élue a une sœur odieuse qui s'oppose catégoriquement à cette union en raison du passé libertin du vicomte. Cela nous promet bien des péripéties. 
Et comme il reste six Bridgerton à marier, votre dévouée chroniqueuse a de beaux jours devant elle. Ne perdez pas le fil, chers lecteurs, la saga ne fait que commencer ! 
Rubrique mondaine de lady Whistledown, Londres, 1814

Alors qu'il ne me reste plus qu'un tome des Chroniques de San Francisco dans ma PAL, j'étais à la recherche d'une nouvelle saga doudou. Une saga un peu longue, à savourer dans les moments « bof » de ma vie. Un truc qui allait me durer quelque temps et vers lequel j’aurai envie d’aller quand j’ai l’impression que tout part en vrille. 

Après avoir un peu hésité, je me suis finalement lancée et j’ai acheté ce livre regroupant les deux premiers tomes de La Chronique des Bridgerton. Et vous savez quoi ? C’était exactement ce qu’il me fallait.

J'ai littéralement dévoré la première partie de ce gros pavé. Celle concernant Daphné et qui donc correspond à la première saison de Netflix. Et pour une fois, je dois dire que j'ai trouvé la série parfaitement adaptée.

Je me suis très facilement laissée emporté par le style de Julia Quinn et par la romance entre Daphné et Simon. Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, ce n'est pas de la grande littérature, mais les pages se tournent d'elle-même et chaque chapitre donne envie de lire le suivant.

En ce qui concerne la seconde partie, elle est effectivement très différente de ce qui nous a été proposé par Netflix et Shondaland. Et comme c'est très souvent le cas, le livre est bien meilleur que son adaptation !
Je suis d'ailleurs très contente d'avoir pour une fois vu la série avant de lire le livre, car j'aurais pu être très déçue par elle.

Je ne comprends d'ailleurs pas du tout les choix scénaristiques qui ont été faits pour cette deuxième saison. Car vraiment, le déroulé du roman est beaucoup plus logique et bien mieux amené que cela. Pourquoi avoir voulu créer de la discorde là où il n'y en a jamais eu ? A mon sens, la relation des soeurs Sheffield est beaucoup plus sororale et émouvante que celle donnée à l'écran par les soeurs Sharma.

Quoi qu'il en soit, je suis vraiment très contente de ma première incursion dans le Bridgertonverse et j'ai vraiment hâte de m'y plonger plus avant. Je dois d'ailleurs me faire violence pour ne pas me jeter sur la deuxième intégrale que je me suis déjà procurée.
Si vous voulez mon avis, elle ne va pas faire long feu.


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Le site de Julia Quinn
Parution VO: The Duke and I - 2000 - Avon Books
Parution VO: The Viscount who loved me - 2000 - Avon Books
Parution VF: 10 novembre 2021 - J'ai lu

mercredi 13 avril 2022

Le Pavillon des combattantes - Emma Donoghue


En pleine pandémie de grippe espagnole, l'ancien monde est en train de s'effondrer. À la maternité, des femmes luttent pour qu'un autre voie le jour. 1918. Trois jours à Dublin, ravagé par la guerre et une terrible épidémie. 
Trois jours aux côtés de Julia Power, infirmière dans un service réservé aux femmes enceintes touchées par la maladie. Partout, la confusion règne, et le gouvernement semble impuissant à protéger sa population. À l'aube de ses 30 ans, alors qu'à l'hôpital on manque de tout, Julia se retrouve seule pour gérer ses patientes en quarantaine. Elle ne dispose que de l'aide d'une jeune orpheline bénévole, Bridie Sweeney, et des rares mais précieux conseils du Dr Kathleen Lynn - membre du Sinn Féin recherchée par la police. 
Dans une salle exiguë où les âmes comme les corps sont mis à nu, toutes les trois s'acharnent dans leur défi à la mort, tandis que leurs patientes tentent de conserver les forces nécessaires pour donner la vie.

Ohlala, ce livre… Quelle claque !

Comme tout le monde, j’avais vu passer ce titre lors de la dernière rentrée littéraire et la couverture m’avait tout de suite séduite. Un livre parlant de maternité en 1918, cela ne pouvait que me plaire, même si je savais que ça n’allait pas être pour autant une partie de plaisir. 

Car le sujet traité dans ce livre est dur. Très dur. 
Parler de grossesses et d’accouchements se déroulant au début du XXe siècle, avec tout ce que cela implique comme dangers et complications pour les femmes, c’était déjà un vaste sujet. Ajoutez à cela la variable de la grippe Influenza et vous imaginez aisément l’atmosphère de ce roman. 

Jusqu'à la dernière page, j'ai espéré me tromper sur les intuitions qui me sont apparues très tôt dans ma lecture. Cependant, je pense qu'à force, mon esprit est trop bien aiguisé pour commettre ce genre d'erreur. J'ai donc dû me résoudre à avoir raison, et pour une fois, cela ne m'a pas fait plaisir.

Pourtant, malgré une thématique difficile, ce livre est plein de bienveillance et d’espoir. Il m’a à la fois brisé et réchauffé le cœur. Les femmes qui apparaissent dans ce roman sont toutes des héroïnes en puissance. Je parle évidemment de Julia et Birdie, mais aussi de leurs patientes. Chacune a quelque chose à apporter aux autres, même si elles ne s’en rendent pas compte.

La relation qui se tisse entre Julia et Birdie est vraiment sublime. A l'instar de Julia, je me suis surprise à m'attacher à cette jeune fille un brin naïve, mais pleine de vie et de bonne volonté.
Une personnalité radieuse qui illumine un roman par sa seule présence et nous met du baume au cœur à chaque apparition.

C’est pour ce genre de pépite que je continue de dévorer les livres les uns après les autres. Parce que parfois, il y en a un comme Le pavillon des combattantes qui vous déchire le cœur tout en vous donnant une sacrée dose d’espoir. 
C’est cette dichotomie quasi irrationnelle qui me plaît et que je recherche dans mes lectures.

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Le site d'Emma Donoghue
Parution VO: The Pull of the Stars - 10 juillet 2020 - Picador 
Parution VF: 19 août 2021 - Presse de la Cité