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lundi 6 février 2023

Les Carnets de l'apothicaire, tome 10 - Hyuuga Natsu, Itsuki Nanao et Nekokurage

 
Cela fait déjà un bon moment que je vous ai présenté le premier tome des Carnets de l’Apothicaire et voilà que j’en suis déjà au tome 10 ! 
 
Dix tomes et pourtant, je ne suis absolument pas lassée des aventures de Mao Mao et des intrigues qui se déroulent en plein cœur de la Cité Impériale. Car des intrigues, il y en a pas mal dans ce manga et ce n’est absolument pas pour me déplaire. 
J’aime voir notre héroïne de pencher sur des casse-têtes irrésolus, se démener pour trouver des ingrédients utiles à ses remèdes, ou encore goûter tous les poisons qui passent entre ses mains (oui, oui, vous avez bien lu). 
Mao Mao est intrépide, voire parfois complètement irresponsable, mais c’est ce qui fait tout son charme. Ça et sa batterie de mimiques inimitables. 
 
Cependant les autres personnages ne manquent absolument pas de charisme. Que ce soit Jinshi, Gaoshun ou les différentes concubines de l’Empereur, tout le monde a quelque chose à apporter à ce manga, ce qui en fait une lecture très plaisante. 
Ajoutez à cela les sublimes dessins de l’autrice, qui savent mettre en valeur les différentes tenues et visage des protagonistes, vous obtenez une lecture de qualité. 
 
Personne ne sera donc étonné•e si je dis qu’à peine ce tome 10 terminé, j’ai déjà hâte de lire le prochain.
 
 
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Parution : 5 janvier 2023 - Ki-oon éditions

mercredi 14 avril 2021

Les Carnets de l'Apothicaire, tome 1 - Hyuga Natsu, Itsuki Nanao et Nekokurage


À 17 ans, Mao Mao a une vie compliquée. Formée dès son jeune âge par un apothicaire du quartier des plaisirs, elle se retrouve enlevée et vendue comme servante dans le quartier des femmes du palais impérial ! 
Entouré de hauts murs, il est coupé du monde extérieur. Afin de survivre dans cette prison de luxe grouillant de complots et de basses manœuvres, la jeune fille tente de cacher ses connaissances pour se fondre dans la masse. 
Mais, quand les morts suspectes de princes nouveau-nés mettent la cour en émoi, sa passion pour les poisons prend le dessus. Elle observe, enquête... et trouve la solution ! En voulant bien faire, la voilà repérée... Jinshi, haut fonctionnaire aussi beau que calculateur, devine son talent et la promeut goûteuse personnelle d'une des favorites de l'empereur. 
Au beau milieu de ce nid de serpents, le moindre faux pas peut lui être fatal !

Comme d'habitude en matière de manga - et en matière de lecture en général - je me suis laissée tenter par ce titre en raison de sa couverture aux couleurs vives. Bon, il faut dire que le titre était également prometteur, moi qui suis friande de ce type de lectures.
Nous suivons ici le quotidien de Mao Mao, une jeune fille de 17 ans devenue servante du palais impérial et plus particulièrement de la cour intérieur, là où loge les concubines de l'Empereur.
Alors qu'elle n'est pas là depuis très longtemps, notre héroïne attire rapidement l'attention sur sa personne et sur ses compétences d'apothicaire, ce qui ne lui amènera sûrement pas que des choses positives.

Mao Mao est de ces héroïnes que j'apprécie beaucoup: intelligente et débrouillarde, elle semble avoir appris énormément de choses par elle-même. Son passé reste pour le moment assez flou, mais on se doute que des choses vont nous être révélées petit à petit.
C'était très agréable de suivre son quotidien, de la voir évoluer dans cet univers qui n'est pas le sien, mais qui l'intrigue beaucoup.
Pour ce qui est de Jinshi, c'est le protagoniste intrigant par excellence. Il débarque toujours quand on s'y attend le moins - souvent dans les pires moments - nous abreuve de paroles énigmatiques et disparaît comme par enchantement au détour d'une page.
Avec lui, on ne sait pas vraiment à quoi s'attendre, on ne peut qu'essayer de deviner ses intentions, sans savoir si on peut lui faire confiance. Je sens qu'il va nous en faire baver, ainsi qu'à Mao Mao.

Dans l'ensemble, j'ai bien aimé ce premier tome, même s'il reste très introductif. Cela n'a rien de dérangeant, puisqu'il faut bien planter le décor de l'histoire. On reste assez en surface en nous présentant les différent·es personnages, mais c'est sûrement pour mieux nous faire entrer dans l'histoire et appréhender les prochains tomes.
Pour terminer, je ne peux que saluer le travail graphique des mangakas. Les pages sont toutes très agréables à parcourir et les traits des personnages sont très travaillés. On parcourt aisément ce manga et on se surprend à voir les dernières pages arriver alors qu'on ne s'y attendait pas vraiment.
 
J'ai hâte de pouvoir me procurer le tome suivant et je suis également très intriguée depuis que j'ai appris que ce manga était l'adaptation graphique d'un light novel. Je n'en lis pas beaucoup, mais jusque maintenant c'est un genre que j'apprécie. Je serai curieuse de découvrir celui-ci.


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Parution: 21 janvier 2021 - Ki-oon
Illustrations: Les Carnets de l'Apothicaire par Hyuga Natsu, Itsuki Nanao et Nekokurage © Ki-oon 2020

lundi 5 avril 2021

Shadows House - Sômatô


Emilico est une poupée vivante au service de Kate, une jeune fille appartenant aux Shadows, famille d’ombres sans visage. Dans le vaste manoir familial, le travail d’Emilico se limite pour le moment à nettoyer la suie projetée par sa maîtresse… 
Mais au fil des rencontres, elle découvrira le monde dans lequel elle vit, commencera à s’interroger sur le sens de son existence et se liera d’amitié avec son entourage… 
Cependant, une poupée doit-elle avoir une conscience ?

Il y a des mangas comme ça, qui vous attire dès le premier regard sur la couverture. Cela a été le cas pour Shadows House, qui m'a intrigué dès sa sortie, mais que j'ai attendu avant d'acheter car le prix me semblait tout de même exagéré par rapport à l'épaisseur du tome. J'ai donc attendu de trouver les deux premiers tomes en seconde main pour me les procurer.
Le premier tome est purement introductif. On y découvre le quotidien d'Emilico, la poupée vivante de Mademoiselle Kate Shadows et les différentes tâches qui lui sont assignées. On en apprend assez peu sur Kate, qui reste un personnage très énigmatique étant donné qu'elle n'a pas de visage - tout comme le reste des Shadows.

C'est dans le deuxième tome que tout se met peu à peu en place. On rencontre d'autres poupées vivantes ainsi que d'autre membre de la famille Shadows et on commence à appréhender un peu mieux cet environnement particulier qu'est le manoir des Shadows.
Emilico est extrêmement candide et attachante. Elle est toujours de bonne humeur et prête à aider tout le monde: sa maîtresse mais aussi ses camarades poupées. On la sent très attachée à tout ce petit monde. Elle est prête à tout pour elleux, même s'il semble qu'elle ait encore beaucoup à apprendre.

Kate de son côté est évidemment énigmatique, mais elle semble différente de ses homologues. On ne comprend pas encore dans quelles mesures elle se démarque et c'est justement ce qui rend ce manga si addictif: les mangakas nous distillent juste assez d'informations pour qu'on ait envie de se plonger dans le tome suivant à chaque fois qu'on en termine un.
En tout cas je me suis facilement laissée embarquer par cet univers singulier. La construction des personnages, leurs particularités, les propriétés de la suie, tellement omniprésente que c'est presque un personnage à part entière... tout cela forme un ensemble aussi cohérent qu'intrigant.
En tant que lecteurices on a envie de percer les mystères de cet endroit et de protéger Emilico et Kate de se qui s'y cache.

J'ai hâte de pouvoir me procurer les tomes suivants afin de me familiariser encore plus avec cet environnement impalpable et de suivre Emilico dans le reste de ses aventures. Cela promet d'être extrêmement prenant.


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Tome 1: 17 juin 2020 - Glénat
Tome 2: 17 juin 2020 - Glénat
Illustrations: Shadows House par Sômatô © Editions Glénat 2020

mercredi 26 août 2020

Créatures fantastiques - Kaziya

La science a remplacé la magie dans le cœur des hommes. Elle est sur le point de faire basculer le monde dans une nouvelle ère, entraînant les créatures fantastiques dans l’oubli. 
Descendante d’une lignée de mages, la jeune Ziska est apprentie vétérinaire. Avec son maître Nico, elle cherche à soigner et préserver les bêtes mythiques menacées d’extinction... 
Mais n’est-il pas déjà trop tard ? À la croisée de la médecine et de la magie, découvrez un bestiaire hors du commun !

Je vais être franche avec vous: ce sont les illustrations de couvertures qui m'ont donné envie de découvrir ce manga. Sans rien avoir lu de la quatrième, j'avais envie de lire ce manga et j'étais sûre qu'il allait me plaire. Avouez qu'il y a de quoi tomber amoureuse en voyant ces trois beautés !

Dans ce manga, nous suivons le quotidien de Ziska, une jeune apprentie vétérinaire qui maîtrise encore la magie alors que celle-ci tend à disparaître avec l’avènement des sciences. Elle lance des incantations et fabrique des onguents et des remèdes à base de plantes, tout en apprenant à soigner les animaux de manière "conventionnelle" auprès de son maître, Nico.
Lors de leurs consultations, le duo va alors souvent se retrouver confronter à des créatures fantastiques, qui elles aussi sont en voie d'extinction. Ce manga nous montre comment Nico et Ziska tentent de les aider de leur mieux.

Cette lecture a été pour moi une vraie bouffée d'air frais. J'adore évidemment les romans de fantasy et quand ce genre s'allie au manga, très souvent je suis fan de ce mariage. Ça a particulièrement été le cas ici, car on parle d'animaux fantastiques, tous plus magnifiques les uns que les autres.

Les dessins de Kaziya leur rendent d'ailleurs très bien justice. On sent dans le trait du mangaka qu'il a à cœur de nous faire découvrir son univers et qu'il prend plaisir à dessiner ces animaux, pour la plupart venus de l'imaginaire collectif. C'est une très belle façon de faire revivre ces mythes, bien souvent oubliés.
De plus, la relation qui lie Ziska à Nico est pleine de bienveillance; on sent qu'il y a entre eux un respect mutuel, que ce soit pour leurs capacités de guérison ou pour leur empathie envers les animaux et créatures qu'ils soignent. On dirait presque que Nico considère Ziska plus comme une petite sœur que comme une apprentie.

Les autres personnages récurrents qui apparaissent ici sont également très intéressants. Je pense notamment à Kamil, l'ami de Nico et à Annie son apprentie haute en couleurs et en caractère. Ce duo est tout aussi attachant que celui formé par nos deux protagonistes principaux et la dynamique qui existe entre ces quatre-là fonctionne du tonnerre !
Enfin, là où les deux premiers tomes se voulaient insouciants et bon enfant, on sent à la fin du tome 3 que l'auteur a la volonté de nous emmener plus loin, vers une aventure plus sombre et travaillée. J'ai hâte de lire les deux tomes suivants et de voir comment cette histoire se termine et j'ai l'impression que je ne serai pas déçue.

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Tome 1: 31 janvier 2019 - Komikku
Tome 2: 28 mars 2019 - Komikku
Tome3: 11 juillet 2019 - Komikku
Tome 4: 11 juin 2020 - Komikku
Illustrations: Créatures fantastiques par Kaziya © Komikku 2020

lundi 10 août 2020

En proie au silence, tome 1 - Akane Torikai


Misuzu exerce ce que certains appellent le plus beau métier du monde... Mais entre le désintérêt de ses élèves et surtout la blessure qu’elle porte en elle, la jeune femme essaie tant bien que mal de mener son existence, la tête haute.
Hélas, quand Minako, sa meilleure amie, lui annonce ses fiançailles avec Hayafuji, son petit ami de longue date, le quotidien de cette professeure vacille pour atteindre, peut-être, un point de non-retour. 
Pourra-t-elle trouver son équilibre dans une société si foncièrement inégale et injuste ?

! TW viol !

Pas simple de vous parler de ce manga pour que cela sonne juste, mais je vais faire de mon mieux. Je me permet juste d'insister sur le trigger warning posé plus haut, parce que si c'est un sujet qui vous met mal à l'aise, qui vous heurte d'une manière ou d'une autre, et ce quelque soit votre vécu, sachez que ce manga présente des scènes de viol explicites.
Ainsi, soyez bienveillant·es envers vous-même et protégez-vous. Ne lisez pas ce manga si cela doit vous faire du mal.

Maintenant que les bases sont posées, revenons-en à notre sujet principal.
Dans ce manga, nous suivons le quotidien de Misuzu, une jeune adulte qui exerce le métier de professeur. Cette dernière a un caractère plutôt réservé et cela se ressent énormément dans ses différentes interactions sociales, que ce soit dans le cadre de sa vie privée ou professionnelle.
Aussi, on la sent extrêmement mal à l'aise en présence de son amie Minako et encore plus vis-à-vis de son fiancé, Hayafuji.
Cela s'explique plutôt facilement: Hayafuji a violé Misuzu et continue d'exercer sur elle une pression d'une extrême violence, allant jusqu'à la harceler sur son lieu de travail.

Misuzu est donc totalement prisonnière de ce rapport de force entre elle et son agresseur, qui la fait chanter en la menaçant de tout révéler à son amie.
Ces scènes sont d'une violence inouïe et mettent totalement mal à l'aise. On se sent extrêmement mal pour Misuzu tout en comprenant son impuissance face à son bourreau.
On aimerait qu'elle se défende, qu'elle cherche de l'aide, mais on ne peut que se rendre compte que c'est extrêmement compliqué.
Misuzu a développé un mécanisme de défense commun à beaucoup de victimes de viol: la sidération. Dans ces moments, son corps ne lui répond plus et elle est totalement soumise à Hayafuji. Et par la suite, elle culpabilise de ne rien avoir fait pour se défendre et ne se sent donc pas légitime de demander de l'aide.

De l'aide, c'est ce que le jeune Niizuma - un de ses élèves - va justement tenter de trouver auprès d'elle, en lui faisant par de sa propre expérience traumatique. Mais cette confession va avoir l'effet inverse et va totalement braquer Misuzu, qui va rejeter le vécu du garçon et lui laisser entendre que comme il est un homme, c'est forcément de sa faute si on a abusé de lui.
Ce manga est très complexe dans sa construction, étant donné l'énorme background des personnages de Misuzu et Niizuma. Evidemment certaines réactions de Misuzu sont horribles et paraissent injustifiées, mais elles permettent aussi aux lecteurices de se remettre en question sur ce sujet difficile.

En proie au silence est vraiment une lecture difficile dans tous les sens du terme, mais je pense qu'elle est aussi nécessaire, surtout au vu de ce qu'il se passe dans nos sociétés actuelles.
Ce manga ne peut évidemment pas être abordé par tout le monde, mais je pense que l'autrice cherche avant tout à susciter la réflexion et la remise en question. 
J'attends de pouvoir découvrir la suite afin de me faire un avis plus prononcé, mais jusqu'à présent je trouve cette lecture très pertinente


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Parution VF: 9 janvier 2020 - Akata
Parution tome 4: 8 octobre 2020 - Akata
Illustrations: En proie au silence par Akane Torikai © Akata 2020

jeudi 4 juin 2020

BL Métamorphose - Kaori Tsurutani


À 75 ans, Yuki vit le quotidien bien réglé d'une grand-mère japonaise, entre mots croisés et cours de calligraphie. En flânant un jour dans une librairie pour fuir la chaleur, elle craque pour un manga, intriguée par sa couverture chatoyante… Ce n'est qu'en rentrant chez elle que Yuki se rend compte qu'elle a fait l'acquisition d'une bande dessinée d'un genre bien particulier : un boy's love, une romance entre garçons ! L'histoire pourrait s'arrêter là, mais, contre toute attente, notre mamie tombe littéralement sous le charme de ce récit et n'a plus qu'une idée en tête… lire la suite ! 
C'est la jeune Urara, apprentie libraire et accro au genre, qui va devenir la conseillère de la vieille dame en la matière ! Pour l'adolescente timide et complexée, qui vit sa passion dans le secret, la rencontre avec Yuki va être un véritable déclic. 
Par-delà les générations, les deux fangirls vont s'ouvrir l'une à l'autre et découvrir les joies d'une amitié hors du commun !

J'ai vu passer BL Métamorphose sur pas mal de blogs et de comptes Instagram et j'ai tout de suite eu envie de craquer ! Il faut dire que les couvertures sont d'une douceur incroyable et donnent envie d'aller voir ce qui se cache à l'intérieur.
J'ai donc rapidement craqué et je me suis jetée sur les deux tomes déjà sortis.
Quel bonheur cela a été de plonger dans ce manga ! Dès les premières pages j'étais conquise par l'histoire mais également par le style et les traits de Kaori Tsurutani.
L'autrice parvient à nous faire entrer dans la vie de Yuki et Urara avec une facilité déconcertante, nous présentant leur quotidien tout simple et pourtant si particulier.

La relation entre ces deux femmes se construit petit à petit, dans la candeur et le respect et j'ai été très touchée par tout ce qui se dégageait de cela.
A travers leur passion pour le boy's love, elles parviennent à construire une belle amitié, teintée d'une toute aussi belle complicité.
De plus, le tempérament réservé et quelque peu taciturne d'Urara s'accorde parfaitement avec la joie et l'énergie transmises par Yuki. Elles apprennent autant l'une de l'autre et c'est très émouvant à observer. Ces deux-là étaient faites pour s'entendre, cela ne fait aucun doute.

Il ne se passe pas énormément de choses dans ce manga et on ne peut pas véritablement parler d'action. Mais ce n'est pas pour autant qu'il ne se passe rien et que l'on s'ennuie. Au contraire, c'est très agréable et même parfois reposant de suivre nos deux héroïnes dans leurs tâches quotidiennes. Cela permet au lecteur de se recentrer sur le présent et d'apprécier encore plus sa lecture.
En conclusion, BL Métamorphose est un manga qui dégage une douceur extraordinaire. L'histoire est très touchante et la complicité développée entre les deux héroïnes n'a rien à envier à une amitié "traditionnelle". Les scènes proposées sont d'une simplicité presque surnaturelle, mais à chaque tome terminé on a ce sentiment de trop peu qui nous anime et qui fait qu'on en redemande encore.
Si vous ne l'aviez pas compris, c'est un énorme coup de cœur en ce qui me concerne.


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Tome 1: 6 juin 2019 - Ki-oon
Tome 2: 5 septembre 2019 - Ki-oon
Illustrations: BL Métamorphose par Kaori Tsurutani © Ki-oon 2019

lundi 3 juin 2019

Arte: quand le manga rencontre le féminisme


Florence, début du 16e siècle. Dans ce berceau de la Renaissance, qui vit l’art s’épanouir dans toute sa splendeur, une jeune aristocrate prénommée Arte rêve de devenir artiste peintre et aspire à entrer en apprentissage dans un des nombreux ateliers de la ville… 
Hélas ! Cette époque de foisonnement culturel était aussi celle de la misogynie, et il n’était pas concevable qu’une jeune femme ambitionne de vivre de son art et de son travail. 
Les nombreux obstacles qui se dresseront sur le chemin d’Arte auront-ils raison de la folle énergie de cette aristo déjantée ?

Si j'ai eu envie de découvrir Arte, c'est avant tout parce que c'était un manga sur fond historique. Que ce soit en littérature jeunesse, en BD ou en manga, les histoires avec un background historique sont toujours celles qui me plaisent le plus. Arte n'allait donc pas faire exception.

Dès les premières pages, j'ai su que ce manga allait me plaire !
J'avais à peine rencontré Arte que la jeune fille se faisait une place dans mon esprit et que je n'avais plus qu'une seule envie: découvrir la suite de ses aventures.

Arte est donc née dans une famille d'aristocrates moyens. Ses parents ne roulent pas sur l'or, mais leur fille n'a jamais manqué de rien et son père l'a toujours encouragée à suivre sa voie.
Et la voie d'Arte, c'est la peinture.
A la mort de son père, celle-ci cherche donc un atelier où devenir apprentie. Cependant, dans la Florence du XVIe siècle, il est impossible pour une femme de devenir peintre. Mais cela est sans compter la volonté d'Arte qui va écumer tous les ateliers de la ville afin de trouver une place d'apprentie.

C'est auprès de Léo qu'elle va trouver sa place, et même si celui-ci l'accepte presque à contre coeur, ces deux-là se seront finalement trouvés et une vraie dynamique va se mettre en place entre eux.
Léo est bourru et taciturne, là où Arte est vive et enjouée. Mais c'est avant tout sa ténacité et son talent qui vont peu à peu avoir raison des barrières de Léo et qu'une vraie relation maître-élève va se mettre en place. Ainsi qu'un profond respect mutuel.


Ainsi à travers le personnage d'Arte, Kei Ohkubo nous montre la misogynie à laquelle les femmes peuvent être confrontées, que ce soit à l'époque de la Renaissance, mais également aujourd'hui.
Mais face aux difficultés, Arte ne se laisse pas abattre ! Au contraire, elle redouble d'effort, puise au fond de ses capacités afin de donner le meilleur d'elle-même et accomplir son rêve: devenir une artiste reconnue.

De plus, là où les hommes de son entourage vont dénigrer ses talents et ses capacités "juste parce qu'elle est une fille", cette dernière va leur prouver que le talent n'a pas de genre.
Là où d'autres voudront lui venir en aide "car c'est une faible femme" Arte va refuser l'aide masculine, retrousser ses manches et leur prouver qu'elle peut elle aussi soulever de lourdes charges ou venir à bout d'un travail physique.
Elle leur prouve simplement qu'elle peut être leur égale, quel que soit le domaine.

Il ressort de ce manga un message profondément féministe. A travers les différents tomes de la série, l'auteur nous montre que peu importe notre genre, peu importe notre sexe, peu importe notre classe sociale ou notre famille, rien n'est ni impossible ni inaccessible quand on a la volonté de réussir.
C'est un message fort et malgré la production littéraire qui commence à s'étoffer en la matière, il faudrait beaucoup plus de lecture de ce style.


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10 tomes sortis au Japon
8 tomes sortis en France
Prochain tome: tome 9 - 12 septembre 2019 - Editions Komikku

vendredi 12 avril 2019

Magus of the Library, tome 1 - Mitsu Izumi


"Le livre. Une source de savoir, une accumulation de signes chargés de sens, un précieux héritage qui relie passé et futur. C’est un mage qui me l’a dit un jour : protéger les livres, c’est tout simplement… protéger le monde !" 
Pour le jeune Shio, qui passe son temps libre plongé dans les romans, les récits extraordinaires sont un refuge face à la brutalité du quotidien. Son rêve est de partir pour la capitale des livres, où sont rassemblées toutes les connaissances du monde. Un projet utopique pour un gamin sans ressources… jusqu’au jour où des envoyées de la fameuse bibliothèque centrale débarquent dans son village ! 
Le miracle qu’il appelle de ses vœux depuis si longtemps est-il sur le point de se réaliser ?

J'ai découvert ce manga complètement par hasard alors que j'étais de passage au Furet du Nord. Je l'ai vu et je n'ai pas eu besoin de lire la quatrième de couverture pour savoir qu'il était fait pour moi !
Un livre parlant de livres et de bibliothèque devait obligatoirement me plaire.

Vous dire que j'ai apprécié cette lecture serait un véritable euphémisme... J'ai véritablement dévoré ce manga tant le sujet me plaisait. Mais la véritable raison de mon engouement à l'égard de cette lecture, c'est que j'ai eu un énorme coup de cœur pour le personnage de Shio.


D'emblée on sait que c'est une belle personne et qu'on va s'attacher à lui. Ce petit garçon est rejeté par tous les habitants de son village parce qu'il est pauvre, mais surtout parce qu'il est différent.
Mais ça ne l'empêche pas d'être d'une gentillesse et d'un altruisme à faire pâlir de Dalaï Lama. Il n'éprouve jamais aucune rancœur et est toujours prêt à aider les autres.
Heureusement pour lui, sa vie va complètement changer le jour où les bibliothécaires de la Bibliothèque Centrale font une halte dans son village.

Si j'ai énormément apprécié ce roman, c'est évidemment pour l'aspect littéraire et bibliothéconomique qu'il renferme. Avoir dans les mains un manga qui mette autant en valeur ce métier est une denrée rare, et même si celui exercé par les bibliothécaires présentes ici possède un petit côté surnaturel, il n'en reste pas moins que certains aspects rejoignent mon quotidien. 

Il faut bien avouer que le coup de crayon de Mitsu Izumi est également un des gros points forts de ce manga. L'auteur parvient à nous plonger dans son histoire avec une facilité déconcertante. Ajoutez à cela des personnages hauts en couleur et des paysages à couper le souffle et vous obtenez un manga qu'il est impossible de lâcher.

Ce premier tome offre en tout cas plus qu'une introduction dans son univers. On suit avec plaisir les péripéties du jeune Shio et des bibliothécaires jusqu'à la dernière page, pour ensuite n'avoir plus qu'une seule envie: pouvoir se procurer le second tome le plus vite possible !
En effet, la fin proposée par ce premier tome offre au lecteur une myriade de possibilité quant à la suite de cette histoire et j'ai hâte de connaître vers laquelle penchera la balance !

En bref, si vous ne l'avez pas encore compris, ce manga constitue pour moi un vrai coup de coeur !


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Parution VO: 6 avril 2018
Parution VF: 7 mars 2019 - Ki-oon
Tome 2: 6 juin 2019
Illustrations: © Ki-oon

jeudi 23 août 2018

Eclat(s) d'âme, tome 1 - Yuhki Kamatani


"Deux jours avant les vacances d'été... je crois que je suis mort."
C'est ce qu'a pensé Tasuku le jour où un de ses camarades de classe lui a piqué son smartphone, alors qu'il était en train de regarder une vidéo porno gay dessus. La rumeur s'est répandue comme une traînée de poudre. Tasuku pense alors à se suicider, ne pouvant supporter cette réalité dont il n'avait pas encore complètement conscience lui-même, mais craignant aussi le regard de la société. 
Pourtant, alors qu'il s'apprête à sauter dans le vide, il aperçoit, au loin, une mystérieuse silhouette de jeune femme qui le devance et... saute dans le vide ?! 
Intrigué, terrorisé, il s'élance vers l'endroit d'où elle a sauté. Il y découvre, stupéfait, que la jeune femme est encore en vie, et qu'elle est l'hôte d'une sorte de résidence associative, véritable safe space où se réunissent diverses personnes LGBT. 
De rencontre en rencontre, le jeune lycéen va apprendre à se connaître, à s'accepter, et trouver sa place dans le monde.

J'ai toujours été sensibilisée à la cause LGBTQ+ (si je peux le formuler comme ça) et lorsqu'un livre traite de ce sujet, c'est toujours un argument en plus pour me donner envie de le lire.
Si j'ai eu pas mal d'occasions de lire des romans sur le sujet, j'ai découvert plus récemment qu'il y avait de très bons mangas, notamment chez Akata.

J'ai d'abord été subjuguée par Le mari de mon frère de Gengoroh Tagame, puis cet été j'ai été très intriguée par la couverture particulière du deuxième tome d'Éclat(s) d'âme.
C'est donc avec un plaisir non dissimulé que j'ai découvert les deux tomes déjà parus.

Dans le premier tome, on s'attache d'emblée au personnage de Tasuku qui semble être un garçon très doux mais à la fois très fragile.
Suite à un outing forcé, l’adolescent est totalement perdu. Il ne sait pas comment réagir face à la situation, d'autant plus qu'il n'est lui-même pas certain de son orientation sexuelle. En tout cas, il se pose énormément de question à ce sujet et il ne le vit pas très bien. Il va même jusqu'à songer au suicide.
En lisant ce manga, on n'a qu'une seule envie: le serrer dans nos bras pour lui dire que tout ira bien.

Bref, Tasuku nage en pleine incertitude et n'a personne à qui se confier, jusqu'à ce qu'il découvre un salon de discussion où se réunissent plusieurs personnages, d'âges, de professions, et d'identités de genres différentes.
Les différents personnages qui évoluent dans cette association ont tous une histoire particulière, qu'ils révèlent peu à peu à notre jeune héros.

Dans ce milieu ouvert et safe, Tasuku va apprendre à s'ouvrir au monde et va nouer des amitiés importantes, tout en s'investissant dans un projet de construction.
Il va également en apprendre plus sur l'homosexualité et sur les sujets LGBTQ+ en général. C'est presque un nouveau monde qui s'ouvre à lui et qui va peu à peu l'aider à s'accepter.

En plus de Tasuku, j'ai eu un énorme coup de cœur pour le couple formé par Saki et [] Ce couple est adorable et permet également de découvrir plusieurs aspects de l'homosexualité féminine. En effet, Saki est tout à fait à l'aise avec elle même et a fait son coming out, tandis que sa compagne ne se sent pas à l'aise avec ce concept. Personne dans son entourage n'est au courant de son orientation sexuelle et elle compte bien à ce que la situation reste telle qu'elle.
Leurs différents points de vue sur le sujet ne les empêchent cependant pas d'être pleinement heureuses et de profiter chacune de la présence de l'autre.

De part sa diversité en terme de personnages, ce manga est une véritable ode à la tolérance et au vivre-ensemble. Il aborde avec extrêmement de douceur et de tolérance le sujet de l'homosexualité et tente d'ouvrir les esprits à ce sujet.
Eclat(s) d'âme est un manga superbe qui devrait être lu par tous.


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Parution VO: 2015 - Shôgakukan
Parution VF: 22 février 2018 - Editions Akata
Tome 2: 16 mai 2018 - Editions Akata
Tome 3: 23 août 2018 - Editions Akata

mercredi 14 février 2018

Le mari de mon frère, tome 1 - Gengoroh Tagame


Yaichi élève seul sa fille. Mais un jour, son quotidien va être perturbé… 
Perturbé par l'arrivée de Mike Flanagan dans sa vie. Ce Canadien n'est autre que le mari de son frère jumeau… Suite au décès de ce dernier, Mike est venu au Japon, pour réaliser un voyage identitaire dans la patrie de l'homme qu'il aimait. 
Yaichi n'a pas alors d'autre choix que d'accueillir chez lui ce beau-frère homosexuel, vis-à-vis de qui il ne sait pas comment il doit se comporter. 
Mais ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ? Peut-être que Kana, avec son regard de petite fille, saura lui donner les bonnes réponses…

Comme tout le monde j'ai entendu de très bons échos sur le manga Le mari de mon frère, et c'est tout naturellement que j'ai eu envie de le découvrir.
J'aime beaucoup les mangas et je suis très sensible à la cause LGBTQ+ ce qui faisait déjà deux bonnes raisons de m'y intéresser.

Nous faisons donc la connaissance de Yaichi qui élève seul sa fille Kana. Celui-ci va un jour recevoir la visite de Mike, le mari de son frère, décédé quelques temps plus tôt.
N'ayant jamais rencontré de personne homosexuelle, Yaichi ne sait pas vraiment comment réagir face à cette situation.
Sa conscience vacille entre les préjugés véhiculés par sa culture et ses propres réflexions.

Heureusement, sa fille Kana ne s'embarrasse pas de toutes ces considérations. La petite fille est très contente d'accueillir cet oncle qu'elle ne connaissait pas et d'apprendre à le connaître.
Grâce à sa spontanéité et à son innocence, l'accueil de Mike va se dérouler à peu près sans heurt. Cela va également permettre à Yaichi de comprendre que finalement, Mike n'est pas si différent d'eux.

Ce premier tome aborde le sujet de l'homosexualité avec énormément de douceur et de bienveillance, sans tomber dans les clichés.
Il permet également d'en apprendre plus sur l'histoire de la cause LGBT, en nous livrant à la fin de certains chapitres, des petits "points culture" sur la communauté gay. Ces passages sont extrêmement intéressants et offrent une autre dimension au récit proposé par le mangaka.

Le mari de mon frère nous offre une histoire à la fois douce et tendre qui aborde un sujet où il est très facile de se casser la gueule.
Cependant, ce n'est pas du tout le cas ici. L'histoire est très bien abordée et est servie par des dessins très expressifs qui apportent une dimension un peu plus légère au récit.

Ce manga est donc une ode à la tolérance et à la bienveillance. Un livre qu'il faudrait mettre entre toutes les mains.


Les infos utiles

Série terminée en 4 tomes
Parution VF: 8 décembre 2016 - Editions Akata