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mercredi 27 avril 2022

Coming In - Élodie Font et Carole Maurel


Visiblement, la Terre entière le savait avant elle : Élo est homo. 
Dans "Coming In", Élodie Font raconte les longues années - de l'adolescence à la trentaine - qui lui ont été nécessaires avant de réussir à oser, enfin, être elle-même. 
Un récit drôle et sensible, mêlant pensées d'hier et réflexions d'aujourd'hui, mis en lumière par le trait puissant et poétique de Carole Maurel.

Si le concept de coming out ne nous est plus étranger, le titre de ce roman graphique a tout de même de quoi interpeler. Car finalement, coming in, kezako ? 

Ce récit c’est celui d’Elodie Font et de ses questionnements sur elle-même, ses affinités, ses sentiments, sa sexualité et ses différentes relations. 
Une quête de soi qu’elle mène des années durant et qui apporte son lot de bons et de mauvais moments. 
Porté et sublimé par les magnifiques traits et couleurs de Carole Maurel, ce roman graphique nous plonge au cœur de la vie de l’autrice avec beaucoup de bienveillance. Évidemment il y a des passages plus durs que d’autres, mais ce qui ressort de ce livre, c’est avant tout l’espoir et la douceur. 

Cette BD résonnera très certainement chez énormément de personnes queer, puisque les questionnements de l’héroïne sont partagés par beaucoup. Car même si la parole se libère de plus en plus et que les informations sont plus accessibles aujourd’hui, il n’en demeure pas moins qu’aborder son identité de genre et/ou sa sexualité c’est encore tabou dans dans nombreux milieux et cela a un véritable impact sur la manière dont on se perçoit. 
Car si le coming out c’est se révéler aux yeux des autres, le coming in c’est avant tout se révéler à soi-même, se comprendre, s’accepter et s’assumer, ce qui est parfois - souvent - tout aussi intense.


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Le site de Carole Maurel
L'Instagram d'Elodie Font
Parution : 29 septembre 2021 - Payot Graphic
Illustrations: Coming In par Élodie Font et Carole Maurel © Payot Graphic 2021

samedi 23 avril 2022

Il était une fangirl, tome 2 : La princesse & la fangirl - Ashley Poston


Imogen Lovelace est une fangirl en mission sacrée : elle s'est juré d'empêcher à tout prix les scénaristes de sa saga préférée, Starfield – la meilleure série de science-fiction de tous les temps –, d'en tuer pour de bon l'héroïne, Amara. Mais Jessica Stone, l'interprète de la fameuse princesse, n'en peut tout simplement plus du rôle : trop de pression, trop de fans déchaînés… Or Imogen et Jessica se ressemblent comme deux gouttes d'eau. S'ensuit un terrible quiproquo, au terme duquel il devient évident que les deux jeunes filles se détestent – d'autant que leurs objectifs dans l'existence sont diamétralement opposés. 
Jusqu'à ce que survienne la catastrophe : le scénario du deuxième opus de la série, confié à Jessica sous le sceau du secret, disparaît. Elle doit absolument le récupérer… ou bien sa carrière est fichue ! Et, pour enquêter, elle se retrouve contrainte d'échanger sa place avec la fangirl la plus enragée du monde (argh !), j'ai nommé Imogen. Jessica ne s'attend pas, au passage, à croiser le chemin de la femme de sa vie

J'écris cette chronique plus de quatre mois après ma lecture, mais j'avais tout de même très envie de vous en parler, car c'est un roman que j'ai énormément apprécier, à l'instar de son prédécesseur.
Cela serait vraiment dommage de ne pas vous en parler, même si je n'ai plus tous les détails en tête et que je risque donc d'être moins précise.

Ce tome se consacre donc en grande partie sur un personnage que nous n'avions fait qu'apercevoir dans le premier tome, mais qui avait déjà un gros potentiel. Je parle évidemment de Jessica Stone, l'interprète d'Amara dans la franchise Starfield.

Une jeune femme à l'apparence très froide et calculatrice, mais qui cache cependant une très grande sensibilité.
Sensibilité qui ne transparaît évidemment pas lors de sa rencontre avec Imogen, qui - pour son plus grand malheur - lui ressemble d'une manière inattendue et avec qui elle va passer un pacte.

J'ai adoré le contraste présent entre nos deux héroïnes, même si au fil de la lecture, on se rend peu à peu compte des traits de caractère qui les unissent presque malgré elles.
Ces deux-là forment une sacrée bonne équipe, même si elles mettent un certain temps à s'en rendre compte (et même si elles ont l'art de la manière de se fourrer dans le pétrin).

Les autres protagonistes ne sont évidemment pas en reste. Je pense notamment à Harper et Ethan mais aussi au frère et aux mères d'Imogen qui sont ultra attachant·es et drôles. Chacun·e apporte son petit grain de sable à l'histoire et forme un ensemble cohérent et chaleureux. Avec elleux, on a l'impression d'être à  la maison.

Et puis quel plaisir de retrouver l'univers fictif de Starfield et de se plonger totalement dans l'ExcelsiCon dont on avait finalement vu assez peu de choses dans le premier tome.
Ajoutez à cela, deux romances totalement guimauve, mais qui se construisent pas à pas et vous obtenez un fabuleux roman à savourer pleinement.
D'autant plus si vous avez un petit (ou un gros) côté geek car Ashley Poston glisse dans ses romans un nombre incalculable de références à la popculture et ça, ce n'est absolument pas pour me déplaire.

En conclusion, ce deuxième tome de la saga est tout aussi réussi que le premier. J'ai adoré retrouver l'univers de Starfield, tant et si bien que j'aimerais beaucoup que cette série existe pour de vrai. J'ai énormément apprécié le duo haut en couleur formé par Jess et Imogen, mais également tout leur entourage, qui parvient à temporiser le tempérament de ces deux-là avec beaucoup de subtilité et d'amour.


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Le site d'Ashley Poston
Ma chronique du tome 1
Parution VO: The Princess and the Fangirl - 2 avril 2019 - Quirk Book
Parution VF: 16 septembre 2021 - Lumen


lundi 22 novembre 2021

My Dear F***ing Prince - Casey McQuiston


Quand sa mère a été élue présidente des États-Unis, Alex Claremont-Diaz s'est aussitôt retrouvé propulsé au rang de prince de la nation. Charismatique, intelligent, charmeur... son potentiel de séduction auprès des millennials est un atout majeur aux yeux de la Maison-Blanche. Seul problème : Alex est l'ennemi personnel du vrai prince, Henry – celui dont la grand-mère règne de l'autre côté de l'Atlantique. Et, quand la presse met la main sur la photo d'une altercation entre les deux jeunes gens, les relations anglo-américaines s'enveniment... en pleine campagne de la présidente pour sa réélection ! 
Chefs de famille et chefs d'État – assistés d'une armée de conseillers aux abois – échafaudent à la hâte un stratagème pour réparer cet incident diplomatique : les deux rivaux sont donc contraints de feindre la réconciliation à longueur de mises en scène sur les réseaux sociaux. Mais cette fausse amitié ne tarde pas à se faire plus problématique que tout ce qu'ils auraient pu imaginer. 
Un secret bien gardé qui, s'il était révélé à la face du monde, pourrait faire dérailler la campagne de la présidente et compromettre l'image soigneusement lisse de la famille royale...

Voici donc mon dernier coup de coeur en date et pour une fois, c'est une romance. Oui bon, c'est une romance LGBT et en fait ça change tout.
J'avais déjà voulu lire ce roman en VO, mais j'avais rapidement décroché à cause de tous les termes techniques sur la politique. Du coup quand j'ai appris sa publication en français chez Lumen, c'était sûr que j'allais me jeter dessus.

Nous sommes donc face à une romance qui a pour trope principal celui du "ennemies to lovers" et si c'est quelque chose qui a parfois tendance à m'énerver dans les romances classiques, ici j'ai été rapidement conquise.
Car la relation d'Alex et Henry se construit petit à petit et on les suit sur presque une année. On a donc tout le loisir de voir leur relation évoluer et s'étoffer au fil des pages.

Mais plus que la romance, ce sont aussi les relations qu'entretiennent tous les personnages qui m'ont énormément plu. J'ai beaucoup aimé la dynamique de groupe qui existe entre Alex, June et Nora qui est  pleine de complicité et de bienveillance. Et cela se confirme lorsque Henry, sa soeur Béa et son meilleur ami Pez se joignent à celui-ci.

Une chose est sûre, Casey McQuiston sait construire ses personnages et leur donner du caractère, tout en nous offrant un roman plus complexe qu'une simple histoire d'amour.
Car elle nous propose également une réflexion sur la façon de gouverner un pays, en opposant deux modèles que l'on connait bien, mais qui sortent également de notre propre réalité.

Ainsi, entre la rigidité et le procoloe britannique et l'ouverture d'une présidence exercée par une femme, on explore des univers qui nous sont - pour la plupart - étrangers. On en apprend un peu plus sur la politique américaine avec sa manière bien à elle de fonctionner et cela donne un peu plus d'épaisseur au roman (au propre comme au figuré).

J'ai donc littéralement dévoré ce roman, totalement sous le charme d'Alex et Henry et de leurs personnalités si différentes, mais pourtant complémentaires. Les voir d'abord se débattre avec leurs sentiments, pour finalement les assumer et se retrouver confronter à la problématique de l'acceptation de celle-ci par leurs famille respectives mais aussi par l'opinion publique, cela soulève des tas de questions très actuelles.

En bref, j'ai été totalement séduite par tous les aspects ce roman, si bien que j'aurais presque voulu que tout soit réel. Alex et Henry forment un couple très attachant et agréable à suivre, mais les personnages secondaires ne sont pas en reste, que ce soit leur famille et ami·es ou leur personnel.
Je n'ai qu'une chose à dire: foncez, vous ne le regretterez pas !


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Le site de Casey McQuiston
Parution VO: Red, White and Royal Blue - St. Martin's Griffin - 14 mai 2019
Parution VF: 23 septembre 2021 - Lumen

lundi 1 novembre 2021

Fille, femme autre - Bernardine Evaristo


Amma, Dominique, Yazz, Shirley, Carole, Bummi, LaTisha, Morgan, Hattie, Penelope, Winsome, Grace. 
La plus jeune a dix-neuf ans, la plus âgée, quatre-vingt-treize. Elles sont douze femmes puissantes, apôtres du féminisme et de la liberté, chacune à sa manière, d'un bout de siècle à l'autre. Leurs vies s'épaulent, s'opposent et font la ronde. 
Chacune est en quête, de place, de classe, d’un avenir, d’une identité, du bonheur. Elles sont un chœur, un tableau vibrant et foisonnant, une ode à la différence et à la soif « d’être ensemble ».

C'est ma copine Mère Sauvage qui m'a donné envie de découvrir ce roman, avec son avis plus qu'élogieux à son propos. Alors quand je l'ai vu dans la dernière sélection de la Masse Critique de Babelio, je l'ai coché en croisant très fort les doigts. Et je l'ai reçu.

Si au départ j’ai été un peu déstabilisée par la narration de l’autrice et la construction de ses phrases (il n'y a jamais de point), une fois mes premières appréhensions passées, j’étais complètement plongée dans ce roman polyphonique.

Bernardine Evaristo nous emmène dans le quotidien de douze femmes noires. Douze femmes très différentes, reliées entre elles par des liens divers. Parfois ils sont épais, comme celui qui relie une mère et sa fille ou deux meilleures amies. Parfois ils sont bien plus ténus, comme celui reliant des collègues ou de vagues connaissances. 
Mais ces liens sont bien là et ils les relient les unes au autre d’une manière très particulière, que l’autrice nous présente au fur et à mesure.

Je me suis littéralement plongée dans le vécu de ses femmes et j’ai vécu milles émotions en leur compagnie. Je me suis attachée à toutes, même à celles que j'avais pu croiser dans un chapitre précédent et qui ne m'avait pas marquée sur le moment.

J’ai aimé, souri, pleuré, pesté, souffert, ri avec elles durant les 500 pages de ce roman et en le finissant je n’avais qu’une seule envie: qu’il continue encore et encore, car il m’a fait vibrer et vivre mille émotions en abordant une telle diversité de sujets - de la lutte des classes au racisme, en passant par l'identité de genre - qu’il est impossible de tous les citer. 
Il devrait exister plus de livre d’une

Ce roman fait sans aucun doute partie de ceux qui me resteront longtemps en mémoire et qui ne quittera plus jamais ma bibliothèque personnelle. J'ai rarement lu un roman contemporain d'une telle intensité et je pense pouvoir dire sans me tromper que ce roman sera mon plus gros coup de coeur de 2021.


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Le site de Bernardine Evaristo
Parution VO: Girl, Woman, Other - 5 novembre 2019 - Black Cat
Parution: 19 août 2021 - Pocket

mercredi 25 août 2021

A Pink Story - Kate Charlesworth


En 1950, à la naissance de Kate, l'homosexualité masculine est passible d'emprisonnement. Mais l'homosexualité féminine n'a jamais constitué un délit au Royaume-Uni, ce qui rend les lesbiennes encore plus invisibles, y compris à leurs propres yeux. 
En grandissant dans le Yorkshire, la jeune Kate est bien obligée de dénicher des modèles à suivre partout où elle le peut : dans la vraie vie, les livres, le cinéma et à la télévision. 
A Pink Story retrace l'histoire fascinante de la manière dont la Grande-Bretagne d'après-guerre est passée d'un pays hostile envers les " invertis " à l'univers LGBTQI+ actuel. Kate confronte les enjeux et les défis politiques de l'époque à son expérience personnelle : prise de conscience de sa propre sexualité, coming out vis-à-vis de ses parents, plongée dans la culture lesbienne et gay, mais aussi la perte d'amis chers à cause du sida.

Cette semaine aura été riche en lectures engagées, puisqu'après avoir terminé Une histoire de genre, je me suis lancée dans cet énorme roman graphique sur la culture LGBTQ+ qui paraît aujourd'hui chez Casterman.

J'avoue être une totale néphoyte qui ne connaissait pas Kate Charlesworth avant de parcourir cette BD. Cela dit, ce petit manque de culture générale ne m'a pas empêchée d'apprécier cette lecture à sa juste valeur, même s'il aura fallu que je m'adapte à ce style graphique un peu particulier.
Car à travers cette BD, l'autrice nous retrace à la fois sa propre vie de femme lesbienne née dans les années 50, mais elle nous dresse également un portrait assez complet - bien que non exhaustif comme elle le précise dans sa préface - de la culture LGBTQ+ du XXe siècle.

Ainsi chaque double planche nous présentant un événement de sa vie est quasi-systématiquement suivie par une double planche qui évoque des personnes queer ayant vécu à la même époque, ou un événement historique lié à la communauté LGBTQ+.
Si j'ai au départ été quelque peu déstabilisée par cette manière de construire un BD et par le trait plutôt atypique de l'autrice, j'ai rapidement pris le pli et me suis lancée dans cette lecture avec énormément d'enthousiasme.

Suivre l'enfance, l'adolescence puis l'âge adulte de l'autrice était vraiment très prenant, à la fois grâce à l'époque dans laquelle elle évolue, mais également grâce à ses questionnements sur elle-même. On suit vraiment toute son évolution, page par page, de ses premières expériences à sa vie actuelle et cela dresse un portrait assez complet des différents événements historiques qui sont survenus dans ces mêmes périodes.
En parcourant ce livre, j'ai appris énormément sur l'histoire de la culture queer. Car si j'avais des connaissances sur certaines figures connues telles que Freddie Mercury, Alan Turing ou encore Armistead Maupin, ce n'est rien comparé à la somme d'informations que nous livre Kate Charlesworth dans cet ouvrage !

En conclusion, j'ai beaucoup apprécié de parcourir les 320 pages de ce roman graphique qui m'aura fourni une tonne d'informations sur la culture queer du XXe et du début du XXIe siècle. Le style de dessin de l'autrice m'aura demandé un petit temps d'adaptation, mais il s'est finalement avéré très efficace.


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Le site de Kate Charlesworth
Parution VO: Sensible Footwear: A Girl's Guide - 25 juillet 2019 - Myriad Editions 
Parution VF: 25 août 2021 - Casterman
Illustrations: A Pink Story par Kate Charlesworth © Casterman 2021

mercredi 28 juillet 2021

Today Tonight Tomorrow - Rachel Lynn Solomon


Ils se détestent, se découvrent, puis apprennent à s'aimer. Vous avez une impression de déjà-vu ? Peut-être.
Sauf que Rowan adore les romans d'amour. Elle en connaît toutes les ficelles. Elle rêve même d'en écrire. Alors les ennemis d'hier qui deviennent les amoureux de demain, elle connaît. 
Et c'est bien pour ça qu'elle ne risque pas de tomber amoureuse de Neil, son éternel rival du lycée !

De manière générale je lis assez peu de romance. Pas parce que je n'aime pas ça, mais simplement parce que je préfère la SFFF et que j'y consacre donc plus de temps. Mais parfois, quand l'occasion s'y prête, j'aime me plonger dans une romance le temps de décompresser un peu. Et puis quelle meilleure période que l'été pour cela ?

En plus ça tombait plutôt bien, puisque le résumé promettait une lecture qui s'éloignait des clichés de la romance pour nous proposer quelque chose d'original.
À ce niveau, j'ai envie de dire oui... et non.

Parce que des clichés et des tropes déjà vus dans le milieu de la romance, il y en a des tas dans ce roman. À commencer par le pitch de base qui nous promet un classique mais non moins efficace "ennemies to lovers".
Là où c'est original, c'est dans la construction des personnages: Rowan est une fan de romance et en écrit justement une qu'elle voudrait un jour faire publier et Neil est un très grand amateur de littérature jeunesse. Deux genres qui souffrent d'être considérés comme de la sous-littérature par énormément de personnes.

Ainsi nous suivons Rowan et Neil durant leur dernière journée de lycée, consacrée à la remise des différents prix, mais surtout à la Traque. Une chasse au trésor grandeur nature dans Seattle, organisé par les élèves du lycée pour les Terminales où celleux-ci doivent prendre en photo des lieux ou des situations particulières tout en évitant de se faire éliminer par les autres concurrent·es.
Ce principe est tout simplement génial et ajoute un peu de suspense à l'histoire.

Durant cette journée, notre duo va donc la passer ensemble ce qui va permettre à Rowan de remettre en question tout ce qu'elle pense sur Neil. Vous le voyez venir vous aussi ? Normal, c'est voulu, mais cela ne nous empêche pas de savourer l'histoire pour autant et d'avoir notre petit coeur qui palpite durant les moments émotionnellement plus intenses.

Pour ne rien gâcher Rachel Lynn Solomon dénonce l'antisémitisme ordinaire dont ses personnages sont victimes, et elle introduit également dans son casting un couple de femmes formé par Kirby et Mara, les deux meilleures amies de Rowan.
J'aimerais qu'un jour cela devienne tellement banal qu'on ne doive plus le souligner, mais en attendant je trouve normal de l'évoquer dans ma chronique.

En conclusion, je ne peux que vous inciter à découvrir Today Tonight Tomorrow. Ce roman allie la romance à des sujets plus importants et nous incite à nous éloigner des clichés et des stéréotypes qu'on a tendance à coller un peu partout.


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Le site de Rachel Lynn Solomon
Parution VO: 28 juin 2020 - Simon & Schuster Books 
Parution VF: 9 juin 2021 - Editions Milan

vendredi 23 juillet 2021

Heartstopper, tome 4 : Choses sérieuses - Alice Oseman


Charlie était persuadé que Nick ne partagerait jamais ses sentiments. Pourtant, les voilà officiellement en couple, et Charlie se sent de plus en plus prêt à dire « je t’aime ». 
Nick partage ses sentiments, mais il a plein de choses en tête, notamment faire son coming-out à son père et les possibles troubles alimentaires de Charlie. 
Alors que l’été devient automne et que la rentrée approche, Charlie et Nick vont en apprendre beaucoup sur l’amour, le vrai, et tout ce qu’il implique. 

Après avoir adoré les trois premiers tomes, il était évident que j'allais me jeter sur celui-ci et qu'il n'allait pas faire long feu entre mes mains.
Car Alice Oseman possède un talent incroyable pour créer des personnages tous plus attachants les uns que les autres. Et je ne parle pas uniquement de Nick et Charlie.

Nick et Charlie sont maintenant en couple aux yeux de leur entourage et leur relation continue donc de grandir et d'évoluer. Mais ce tome ne se concentre pas uniquement sur les bons moments, il en aborde également de plus sérieux et de plus compliqués.
Nick souhaite avouer sa bisexualité à son père, mais il doit également subir les remarques incessantes et malveillantes de son frère. Et puis il a les troubles du comportement alimentaire de Charlie.
Nos deux héros vont devoir affronter ce problème mais également apprendre à demander de l'aide, car comme le dit si justement la mère de Nick "l'amour ne soigne pas les maladies mentales".

C'est donc un tome un peu plus sérieux que nous propose l'autrice, tout en continuant de garder ce ton bienveillant et ce dessin quasi naïf qui nous plait tant depuis les premières pages.
A travers tout ceci, Alice Oseman nous prouve qu'on peut très bien aborder des sujets très sérieux dans un comics à destination des ados.
Ce roman graphique s'adresse véritablement à tous et toutes. Il se veut ouvert et extrêmement bienveillant. A l'instar de Nick, Charlie et de leur groupe d'ami·es d'horizon différents mais plus soudé·es et solidaires que jamais.

Et même si on y aborde des sujets sensibles mais essentiels, Heartstopper reste un petit bonbon acidulé qu'on dévore avec beaucoup de plaisir lorsqu'on a un petit coup de mou et qui redonne foi en l'humanité.
 

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Ma chronique du tome 1
Ma chronique du tome 2
Ma chronique du tome 3
Parution VO: 6 mai 2021 - Hodder Children's Books
Parution VF: 9 juin 2021 - Hachette
Illustrations: Heartstopper par Alice Oseman © Hachette 2021

mercredi 14 juillet 2021

Chroniques de San Francisco, tome 8: Mary Ann en automne - Armistead Maupin


Mary Ann flâne sur la colline de Russian Hill. Elle est revenue à San Francisco, ville de sa jeunesse, après vingt ans d'absence. Sa vie est en miettes : trompée par son mari, atteinte d'un cancer, elle vient chercher du réconfort auprès de son vieil ami, Michael Tolliver. 
De confidences en escapades, Mary Ann savoure les plaisirs d'une liberté retrouvée. 
Un retour aux sources pour un nouveau départ ?

Depuis un petit moment Les Chroniques de San Francisco est devenue ma saga doudou. Celle que je me réserve pour quand j'ai un petit coup de mou. Récemment ça a été le cas: j'ai eu une semaine un peu plus compliquée que d'habitude et alors que je peinais à entrer dans ma lecture en cours, j'ai décidé de bifurquer à 180 degrés et d'entamer cet avant-dernier tome de la saga.

Comme d'habitude la magie d'Armistead Maupin a opéré: je me suis retrouvée embarquée dans les rues de San Francisco en compagnie de Mary Ann - un personnage que j'ai parfois du mal à apprécier - et j'ai profité de cette bulle hors du temps pendant une journée.

Dans ce tome, nous retrouvons tous nos personnages chouchous à l'exception de Bryan. Et même si sa présence m'a un peu manqué, elle a vite été éclipsée par la présence de tous les autres.
Mary Ann revient donc à San Francisco alors qu'elle se sépare de son mari qui la trompe et qu'elle se découvre atteinte d'un cancer de l'utérus.

Elle va donc être hébergée par Michael et Ben pendant sa convalescence ce qui va lui permettre de renouer avec les ami·es qu'elle n'a pas vu·es depuis longtemps, notamment DeDe et D'or - qui m'avaient manquées à moi aussi.

Si vous connaissez déjà la saga, vous savez que l'auteur nous propose la plupart du temps un fil rouge à suivre dans chaque tome. Et s'il est très souvent présent, il n'est pas toujours facile à déceler. Souvent on s'en rend compte lorsqu'on est proche de la fin de notre lecture.
Cela a été un peu le cas ici, et je dois dire que je ne m'attendais tout simplement pas à ce rebondissement !

Cette fois-ci Armistead Maupin est allé chercher très loin son fil conducteur et si je dois être totalement honnête avec vous, celui-ci m'a réellement mise mal à l'aise. Surtout à la toute fin du roman, lorsque tous les éléments se recoupent.
Franchement ça faisait froid dans le dos et je m'interroge toujours sur la pertinence du truc.

Quo qu'il en soit, ce huitième tome des Chroniques de San Francisco aura tout de même parfaitement joué son rôle, puisque le temps d'une journée je me suis évadée de mes propres problèmes pour m'intéresser au quotidien haut en couleur de mes personnages favori·es. Et c'était tout ce que je lui demandais.


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Ma chronique du tome 1
Ma chronique du tome 2
Ma chronique du tome 3
Ma chronique du tome 4
Ma chronique du tome 5
Ma chronique du tome 6
Ma chronique du tome 7
Parution VO: Mary Ann in Autumn - 2 novembre 2010 - Harper & Row
Parution VF: 23 mai 2012 - Editions Points

lundi 12 juillet 2021

Princesse princesse - Katie O'Neill


Aventurière en devenir, la princesse Amira rencontre la princesse Sadie et la libère de la tour dont elle était prisonnière. À leur grande surprise, elles vont devenir amies malgré leurs différences. 
Sur les routes du royaume, Sadie et Amira vont joindre leurs forces pour déjouer les plans de la sorcière qui a emprisonné Sadie et l’humilie constamment.

J'ai découvert Katie O'Neill avec le merveilleux Cercle du Dragon-Thé et j'ai eu envie de continuer avec cet album qui promettait de très belles choses. A ce niveau, je n'ai pas été déçue puisqu'on nous parle de déconstruction des stéréotypes de genre et histoire d'amour entre deux filles.

Lors d'un de ses voyages, Amira croise la route de Sadie, enfermée dans une haute tour. Après l'avoir délivrée, les deux jeunes filles continuent leur voyage durant lequel elles vont tomber sur divers personnages, dont un prince et un ogre.

Grâce à ces différents personnages, Katie O'Neill nous propose une histoire qui s'éloigne complètement des stéréotypes de genre, où c'est forcément le vaillant prince qui délivre la pauvre petite princesse en détresse. 

Amira et Sadie font toutes les deux preuve de courage et de vaillance, chacune à leur manière. L'une souhaite faire ses preuves en aidant les personnes qui en ont besoin et peu importe qu'il s'agisse d'humain ou de créatures fantastiques, tandis que Sadie souhaite gouverner son royaume avec justice et bienveillance.

Cette BD s'adresse avant tout à un jeune public. En effet, les aventures de nos héroïnes ne sont plutôt courtes et assez simples. On est loin des grandes batailles épiques à la Game of Thrones mais le plus important à retenir c'est le message qui ressort de cette lecture: peu importe notre genre, il n'y a pas de limite à ce qu'on peut accomplir, si ce n'est notre propre volonté.

Princesse Princesse est une BD à mettre absolument entre toutes les mains. Dans celles des enfants, mais également dans celles des parents, qui jouent un énorme rôle dans notre construction. 
C'est typiquement le genre de livre indispensable à avoir dans sa bibliothèque, car en plus de se jouer des stéréotypes de genre il nous offre une diversité de personnages des plus inclusives.

On aimerait voir plus de livres de ce genre publié


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L'Instagram de Katie O'Neill
Parution VO: Princess princess ever after - 20 septembre 2016 - Oni Press 
Parution VF: 3 juillet 2020 - Bliss éditions
Illustrations: Princesse princesse par Katie O'Neill © Bliss édition 2020

lundi 10 mai 2021

L'année où je suis devenue ado - Nora Dåsnes


Cher journal, au secours ! Depuis que je suis en 5e, mes meilleures amies se détestent. 
Maintenant que Linnéa sort avec Martin, elle évite de jouer avec Bao et moi. Soi-disant c'est pas mature ! Bao est hyper en colère. Moi... je ne sais pas. Entre leurs disputes, je deviens quoi ? 
Et qu'est-ce que ça veut dire, être mature ? C'est ça, être cool ? Comment on fait, pour tomber amoureuse ?
Mariam la nouvelle, est au-dessus de tout ça, elle...

Comme souvent c'est la couverture qui m'a attirée dans cette BD. J'ai tout de suite aimé les couleurs utilisées par l'autrice et le titre m'a laissé présager une histoire intéressante. Cela ne s'est pas démenti dans ma lecture.

Emma est ravie de rentrer en 5e et de retrouver ses amies Linnéa et Bao. Cependant cette année ne sera pas comme elle l'avait espéré car ses amies s'éloignent l'une de l'autre, laissant notre héroïne coincée entre les deux.
En effet Linnéa se trouve plus mature que ses deux amies et estime que passer ses récrés dans la forêt à construire une cabane, franchement c'est gamin. De son côté Bao ne voit pas du tout l'intérêt de sortir avec quelqu'un, se maquiller et aller s'acheter des fringues neuves toutes les semaines.
Au milieu de tout cela Emma est perdue, car d'un côté elle aime construire des cabanes dans la forêt et de l'autre elle aimerait tomber amoureuse. Mais apparemment ces choses-là sont incompatibles. Vraiment ?

J'ai adoré le ton de cette BD et la candeur qui se dégage d'Emma. On la sent vraiment perdue dans cette transition de l'enfance à l'adolescence: elle ne sait clairement pas où se placer.
Combien d'entre nous ont ressenti ça à l'approche de l'adolescence ? L'envie de continuer à jouer aux Playmobil (oui désolée je n'étais pas trop Barbie) tout en voulant être pris·e au sérieux par notre entourage. 
C'est quelque chose que l'on est beaucoup à avoir vécu, tout comme le fait de se retrouver entre deux ami·es qui ne s'entendent pas ou plus. Cela rend cette période encore plus compliquée qu'elle ne l'est déjà et Nora Dåsnes le retranscrit très bien à travers le personnage d'Emma et ce qu'elle confie à son journal intime.

J'ai également été très touchée par la façon dont notre héroïne se questionne par rapport à Mariam et aux sentiments qu'elle éprouve face à cette dernière. J'ai aimé la façon bienveillante dont son père lui fait comprendre que c'est ok de ressentir tout cela, notamment à travers la discussion qu'iels ont au parc ou à la playlist qu'il lui propose je sens d'ailleurs que je vais me la créer aussi. Toutes ces petites choses mises bout à bout font de cette BD un petit havre de douceur et d'inclusivité qu'il est bon de présenter dans un ouvrage à destination des jeunes ados.
En bref, cette BD est un vrai petit bijou graphique mais aussi pédagogique. J'en suis ressortie avec le coeur débordant d'émotions positives et des étoiles plein les yeux, avec une envie de la serrer très fort dans mes bras - ce que j'ai fait by the way.
Courrez vous la procurer, je vous promet qu'elle en vaut la peine !


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Le site de Nora Dåsnes
Parution VO: Ti kniver i hjertet - 22 mai 2020 - Aschehoug forlag 
Parution VF: 5 mai 2021 - Casterman
Illustrations: L'année où je suis devenue ado par Nora Dåsnes © Casterman 2021

mercredi 21 avril 2021

Le genre: Cet obscur objet du désordre - Anne-Charlotte Husson et Thomas Mathieu


Durant la dernière décennie, des millions de personnes ont manifesté contre lui à travers le monde... Pourtant, il reste largement méconnu. Qualifié par ses adversaires de théorie ou d'idéologie, le concept de genre fait l'objet de vives polémiques concernant l'éducation, le mariage et la filiation. Cette bande dessinée part de l'exemple français et notamment des manifestations contre le « mariage pour tous ». 
De la Pologne au Brésil, en passant par l'Italie et la Hongrie, les détails changent mais l'enjeu reste le même : ces mobilisations conservatrices questionnent le fondement même des démocraties libérales.

Depuis que je suis ouvertement féministe, je me renseigne et me nourris d'énormément d'écrits, de blog, de publication Instagram et autres afin de toujours en apprendre plus, de confronter mes idées et de discuter avec des personnes bienveillantes.
Cela fait donc un bon moment que j'ai entamé mon processus de déconstruction par rapport aux stéréotypes de genre, à l'hétéronormativité et à toutes ces choses qui nous sont inculquées depuis toujours et qu'on ne remet que très peu en cause. 

Ainsi quand j'ai aperçu ce titre dans le programme de parution des éditions Casterman, il était évident que j'allais vouloir le lire. Le titre m'a tout de suite sauté aux yeux et j'étais curieuse de découvrir cette BD.
Ce titre dresse donc le portrait de ce qu'ils s'est passé durant ces dix dernières années concernant le concept du genre, en partant de l'exemple français. Un portrait qui n'est évidemment pas neutre étant donné que les auteurices sont elleux aussi impliqué·es dans les luttes féministes, antisexistes, etc.

J'ai trouvé cet ouvrage vraiment très complet. Les auteurices partent effectivement de faits qui se sont déroulés en France et ailleurs, analysent les divers discours qui ont été prononcés à la fois par les partis dits "conservateurs" et "réformateurs" et nous en livrent une synthèse dans cette BD.

Etant moi-même belge, il y a des choses que j'avais parfois du mal à appréhender, notamment par rapport au fonctionnement politique français, mais dans l'ensemble le tout est bien présenté et analysé. 
Cependant je pense que ce livre est tout de même assez poussé et qu'il faut déjà avoir un certains bagage pour l'appréhender pleinement. Je pense d'ailleurs en faire une deuxième lecture afin d'être certaine de bien tout assimiler.
On parle notamment dans cette BD de la notion de "théorie du genre", un terme utilisé dans les discours conservateurs et qui serait une mauvaise traduction et interprétation du terme anglais "gender theory". De là découlent évidemment énormément de dérives scientifiquement approximatives et autres joyeusetés qui alimentent les argumentaires limités et haineux.

Je dois bien avouer que je n'avais jamais vraiment réfléchi à l'impact des mots "théorie du genre" avant de lire le chapitre qui y est consacré ici. J'ai trouvé les explications très parlantes et pertinentes et je serai d'autant plus vigilante maintenant sur les termes que j'emploie au quotidien.
Le format BD est véritablement intéressant dans un tel contexte. Il permet d'expliquer les choses simplement et d'apporter un support visuel à des notions parfois abstraites. En un coup d'oeil on va directement au fond des choses, et ce avec beaucoup de pédagogie.

En conclusion, je pense que c'est une BD qui va faire partie des must-have de ma bibliothèque en ce qui concerne la déconstruction du genre. C'est un ouvrage très complet sur le sujet, que les auteurices ont tenté de rendre le plus accessible possible, mais qui à mon sens demande d'être un minimum informé·es sur certains concepts.


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Le site d'Anne Charlotte Husson
Le dossier de presse de l'album (à lire car il est vraiment très intéressant)
Parution: 21 avril 2021 - Casterman
Illustrations: Le genre: Cet obscur objet du désordre par Anne-Charlotte Husson et Thomas Mathieu © Casterman 2020

mercredi 13 janvier 2021

Chroniques de San Francisco, tome 7: Michael Tolliver est vivant - Armistead Maupin


Aujourd’hui, Michael Tolliver est plus vivant que jamais. Il a rencontré l’amour, et mène une vie heureuse au côté de son jeune mari. 
Mais la maladie ressurgit, et Michael doit choisir entre les deux femmes de sa vie: ira-t-il au chevet de sa mère biologique, qui refuse depuis toujours son homosexualité, ou choisira-t-il San Francisco et Anna, sa mère spirituelle, qui souffre et réclame sa présence ?

Décidément ce début d'année 2021 se fait sous le soleil de San Francisco. En matière de lecture du moins vu qu'on ne peut pas voyager physiquement, car après avoir découvert l'adaptation BD du premier tome, j'avais très envie de me replonger dans cette saga que j'aime particulièrement.

L'histoire se déroule bien des années après Bye-bye Barbary Lane et tous nos personnages adorés ont pris de l'âge. Miachel a maintenant 55 ans, est marié et vit toujours à San Francisco, même si ce n'est plus à Barbary Lane puisque la maison a été vendue quelques années plus tôt, suite aux problèmes de santé d'Anna Madrigal.

J'ai trouvé ce tome beaucoup plus posé et sérieux que ses prédécesseurs. Peut-être est-ce dû changement de narration, qui nous fait passer d'une série décrite à la troisième personne à un livre écrit du seul point de vue de Michael ?
Quoi qu'il en soit ce n'était pas une mauvaise chose, car j'ai dévoré ce roman aussi rapidement que les autres et j'y ai retrouvé ce que j'aime dans les Chroniques de San Francisco.

Car même si au fil du temps le côté absurde de la saga s'est quelque peu effacé pour laisser place à des sujets plus délicats, il reste toujours ce petit côté grivois qui apparaît quand on s'y attend le moins. Et ici, clairement, je ne m'y attendais pas ! Cela m'a d'ailleurs valu un magnifique fou-rire durant ma lecture.

Mais c'est ce que j'aime et ce que je recherche dans cette lecture. Le côté décalé mais réaliste des événements qui s'enchaînent sans que cela soit guidé par une quelconque logique. C'est ce qui rend cette saga si tendre, drôle et chaleureuse.

Ainsi, comme à chaque lecture je me suis laissée emportée par ce septième tome et je n'ai pas vu les pages défiler. J'ai passé un agréable moment en compagnie des (ex) habitants de Barbary Lane, si bien que j'ai de plus en plus l'impression de faire partie de cette drôle de famille.


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Parution VO: Michael Tolliver Lives - 12 juin 2007 - Harper & Row
Parution VF: 23 avril 2009 - Editions Points

mercredi 6 janvier 2021

Les Chroniques de San Francisco, tome 1 - Isabelle Bauthian et Sandrine Revel


Mary Ann Singleton débarque dans la baie après avoir coupé le cordon ombilical et quitté son Ohio natal. Elle trouve refuge dans une pension familiale au 28 Barbary Lane. 
La propriétaire, Madame Madrigal est, disons, pittoresque mais materne ses locataires avec une inépuisable gentillesse. Et ils en ont tous bien besoin, car " s'il ne pleut jamais en Californie, les larmes en revanche peuvent y couler à flots ". 
Mary Ann va devoir s'adapter à cette nouvelle vie, Mona vient de perdre son emploi, Michael cherche l'homme de sa vie...

Si vous n'êtes pas novice par ici, vous connaissez mon amour pour Les Chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin. Découverte durant l'été 2019, cette saga est l'un de mes plus gros coups de cœur littéraires. A chaque fois que j'ai un petit coup de mou, je sors un tome de ma pile à lire pour me plonger sans le quotidien de mes personnages chouchous.

Je suis d'ailleurs actuellement en pleine lecture de Michael Tolliver est vivant. Mais j'essaie de le faire durer, car après celui-ci, il ne me restera que deux tomes à découvrir.
Quoi qu'il en soit, la nouvelle de l'adaptation en BD de cette saga que j'affectionne tant m'a littéralement ravie ! Et puisqu'une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, j'ai eu l'occasion de découvrir ce premier tome grâce à une opération Masse Critique de Babelio.
C'était un vrai plaisir de retomber dans cette histoire que j'aime beaucoup et qui était encore étonnamment fraîche dans ma mémoire. J'ai apprécié de revivre le roman à travers les magnifique dessins de Sandrine Revel. Dessins qui ont parfaitement su donner vie à nos divers protagonistes et leur rendre justice.

Et que dire de ces magnifiques couleurs pastel qui rendent l'atmosphère de ce San Francisco des années 70 tout à fait palpable. Graphiquement parlant, cette adaptation est une réussite. Tout est là pour nous faire passer un moment agréable et divertissant.
Pour ce qui est de l'adaptation, la structure du récit est totalement respectée. Les événements s'enchaînent comme dans le roman et on ne souffre d'aucun temps mort.
Là où selon moi c'est un peu plus délicat, c'est au niveau du contexte. Le récit manque légèrement de description pour appréhender correctement tous les aspects de l'histoire.

De mon point de vue, une personne n'ayant pas lu le roman aura du mal à raccrocher les wagons pour y voir une histoire continue qui fait sens. Un ou deux encadré remettant les choses dans leur contexte n'auraient pas fait de tort à la BD.
En conclusion, ce premier tome des Chroniques de San Francisco en BD est une adaptation réussie. Les dessins sont sublimes et rendent parfaitement justice au récit initial. Cependant vu le léger manque de contexte, j'aurais tendance à conseiller cette BD aux amateurices de la saga plutôt qu'aux néophytes qui risqueraient de se retrouver un peu perdu·es.


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Le site de Sandrine Revel
Parution: 5 novembre 2020 - Editions Steinkis
Illustrations: Les Chroniques de San Francisco par Isabelle Bauthian et Sandrine Revel © Editions Steinkis 2020

lundi 19 octobre 2020

Bloom - Kevin Panetta


Now that high school is over, Ari is dying to move to the big city with his ultra-hip band - if he can just persuade his dad to let him quit his job at their struggling family bakery. Though he loved working there as a kid, Ari cannot fathom a life wasting away over rising dough and hot ovens. 
But while interviewing candidates for his replacement, Ari meets Hector, an easygoing guy who loves baking as much as Ari wants to escape it. 
As they become closer over batches of bread, love is ready to bloom... that is, if Ari doesn't ruin everything.

Cette BD a été achetée par quasiment tout mon entourage livresque et j'en ai donc allègrement profité pour l'emprunter auprès de Cindy et en version originale, s'il vous plait. Je ne regrette absolument pas cet emprunt, car la découverte valait vraiment le coup d’œil !

Comme vous le savez, je lis assez peu en anglais, parce que mon rythme de lecture est ralenti par la compréhension. C'était donc la première fois que je lisais une BD en anglais, mais cela ne sera certainement pas la dernière, car ma lecture fut parfaitement fluide.
J'ai adoré suivre le quotidien d'Ari et Hector. Pendant que l'un se cherche encore et ne sait pas ce qu'il veut faire de sa vie, l'autre entretient une passion pour la cuisine mais n'est pas certain d'en faire son métier.

L'auteur explore une phase que beaucoup d'adolescent·es et jeunes adultes vivent au quotidien, à savoir l'indécision par rapport à ce qu'iels veulent faire de leur vie. Notre société a tendance à être hyper culpabilisante par rapport à cela et souhaite que tout le monde sache très tôt ce qu'iel veut faire, alors que c'est rarement le cas.
Cette histoire est une vrai bulle de douceur et de tendresse, qui peut aisément se comparer à Heartstopper. Une histoire d'amitié, puis d'amour qui se construit peu à peu sous nos yeux. Une histoire qui n'a rien d'extraordinaire, mais qui marque par sa simplicité et les émotions qui s'en dégagent.

Je ressors de cette lecture avec des étoiles plein les yeux et des milliers de papillons dans le ventre, tant cette dernière m'a fait du bien. Kevin Panetta réussit à nous emmener avec lui dans le quotidien de ses deux héros, et nous fait passer par tout un tas d'émotions différentes.
Son trait est absolument sublime et nous donne envie de parcourir chaque page avec attention, afin d'y dénicher tous les petits détails qui s'y cachent. Et puis le choix de la bichromie... Vous commencez à savoir que je suis accro à ce procédé graphique qui donne une toute autre dimension à une BD. Si je m'écoutais, je ne m'achèterais plus que des BD bichromes, tellement c'est beau !

En conclusion, foncez découvrir Bloom ! En anglais ou en français, peut importe, cette BD vous fera du bien au moral et aux mirettes. Avec l'automne qui arrive, on a besoin de ce genre de BD doudou et chamallow.


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Parution VO: 29 janvier 2019 - First Second Edition
Parution VF: 16 avril 2020 - Jungle
Illustrations: Bloom par Kevin Panetta © First Second Edition 2019