Atlanta, 1890, Jo est une jeune Chinoise, domestique le jour et chroniqueuse pour le journal de la ville la nuit. Elle tente de bousculer les mentalités et de trouver sa place dans une société profondément sexiste et raciste.
Un roman historique et initiatique palpitant qui montre le combat de Jo pour sortir de la misère avec son père adoptif. Une héroïne inspirante dans un roman intelligent, tout en nuances, avec des personnages très travaillés, qui s'éloignent souvent des clichés dans lesquels on voudrait les enfermer.
Mon amour pour les romans historiques a été grandement rassasié avec ma dernière lecture, puisque La vie vue d'en bas nous propose de plonger au plein coeur de la ville d'Atlanta en 1890 et d'y suivre le quotidien de Jo, une jeune chinoise qui vit avec son père dans le sous-sol d'un journal local.
Renvoyée de la chapellerie où elle travaille à cause du fait qu'elle "n'a pas sa langue dans sa poche", Jo se voit contrainte de retourner travailler comme femme de chambre chez les Payne, une des familles influentes de la ville. C'est là qu'elle a grandi et fait ses premiers pas de domestique et c'est là que son père travaille encore.
Alors qu'elle bouillonne intérieurement face à l'injustice qu'elle subit, Jo décide d'écrire un article qu'elle soumet au journal de la famille Bell sous le pseudonyme de Miss Sweetie. Elle espère ainsi faire bouger les choses à Atlanta, tout en permettant au journal d'attirer plus de public, ce qui lui permettrait de garder un toit au-dessus de la tête.
Ce qui était au départ une démarche un peu égoïste se transforme alors en combat pour l'égalité. La détermination qui anime notre héroïne sera partagée par d'autres personnes au fur et à mesure des parutions du journal et la jeune femme finira par trouver des allié·es parfois très inattendus.
Si au premier abord les différents personnages secondaires peuvent paraître caricaturaux, au fur et à mesure que les pages du roman se tournent, on sent qu'il n'en est rien. Chacun et chacune va au-delà des préjugés qui pourraient lui coller à la peau et tente de sortir son épingle du jeu de manière astucieuse.
Peu à peu, les liens entre tous les protagonistes se fait et certains sont tout à fait surprenant. Pour une fois, je n'ai pas vu les plus grosses révélations venir, alors que j'ai pourtant du flair à ce niveau. C'est dire si Stacey Lee maîtrise son récit.
J'ai véritablement adoré ce roman. L'autrice aborde dans son récit des sujets tels que le racisme et le féminisme qui étaient d'une grande importance à l'époque et que le sont encore tout autant aujourd'hui. C'est peut-être un roman historique, mais il est encore drôlement d'actualité !
Par contre, je trouve le choix de couverture des éditions Milan très moyen. En plus d'être esthétiquement bancal (personnellement je ne me serai pas retournée dessus en librairie), la couverture pourrait laisser penser que ce roman est plus enfantin et léger qu'il ne l'est en réalité. De plus, cette illustration invisibilise totalement le caractère racisé du personnage principal, ce qui n'était pas le cas avec la couverture VO.
En conclusion, à part une couverture française qui ne rend - à mon sens - pas justice à son contenu, ce roman est une vraie pépite. Un livre qui pose les bonnes questions, qui met le doigts sur des choses qu'on ne voyait pas ou qu'on ne voulait pas voir et qui mets en scène des personnages diversifiés.
C'est carton plein en ce qui me concerne.
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Parution VO: The Downstairs Girl - 13 août 2019 - G.P. Putnam's Sons Books for Young Readers
Parution VF: 17 mars 2021 - Editions Milan
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