1975. Jacques-Marie Bertrand est le dirigeant de la florissante entreprise de photocopieurs Bercop. En bon chef d'entreprise, il sait que gouverner, c'est prévoir. Il désigne alors son fils, Jean-Yves, comme directeur du nouveau pôle recherche et développement, « le Labo ». Pour Jean-Yves, l'avenir, c'est l'informatique ! Avec ses séances de méditation, la découverte du jogging, et ses chercheurs à la pointe, le Labo sera peut-être la success-story du siècle à venir...
Avec une couverture pareille, je m'attendais à lire un truc complètement déjanté et dans un sens cela a été le cas, mais j'ai aussi appris beaucoup de choses intéressantes sur l'informatique et sa conception.
Joli combo pour une BD, je trouve.
Le Labo est donc une filiale de Bercop, entreprise qui fabrique des photocopieurs. Au départ ce lieu devait servir à inventer un nouveau modèle, mais sous la direction de Jean-Yves, notre personnage principal, il va se transformer en un espace de travail qui nous ferait bien penser à ce que de grosses entreprises comme Google ont créé: un espace de travail totalement libre, où les employé·es bénéficient de nombreux avantage afin d'être motivé·es à travailler.
Le côté déjanté arrive rapidement puisque c'est sous l'influence d'un mélange de cannabis et de fromage de chèvre (quand je vous dit que c'est loufoque...) que Jean-Yves va avoir des visions de ce que pourrait être l'informatique moderne.
Il va donc s'empresser de mettre ses employé·es sur le coup, afin de mettre cette science à la portée de toutes et tous.
Mais si cette BD a un côté complètement décalé qu'il est agréable de parcourir, l'histoire en elle-même est inspirée de faits réels. Bien sûr ils ont été romancés et mis au goût du jour, mais au départ une entreprise française a bien failli être la créatrice du réseau Internet tel qu'on le connaît aujourd'hui.
Mais le gouvernement de l'époque a gelé ses subsides pour les placer dans la conception du minitel (quand on sait ce que cela a donné, c'en est presque risible).
Ainsi le ton de la BD est donné. On oscille entre vérité historique, drame familial chez la famille Bertrand et période hippie avant-gardiste qui gêne la bien-pensance et les habitudes de certaines personnes.
Le tout condensé en 56 pages de dessins hauts en couleur.
Car le style graphique de Lucas Varela va évidemment de pair avec l'histoire qui nous est proposée. Les couleurs sont vives, les traits comportent énormément de courbes et d'oscillations et ce afin de nous faire rentrer dans l'esprit même du Labo. Sans parler des couleurs qui savent toujours parfaitement mettre une scène en valeur et mettre l'accent sur certains éléments du scénario.
En conclusion, Le Labo fait un peu office d'ovni littéraire, mais un ovni qu'on n'a pas vraiment envie de reposer tant qu'on n'a pas tourné la dernière page et qu'on ne sait pas ce qu'il est advenu de la famille Bertrand. Les auteurs ont réussi à me faire adhérer à un récit rocambolesque sans que je ne me pose trop de questions. Je me suis simplement laissée embarquer.
Les infos utiles
L'Instagram de Lucas Varela
Parution: 22 janvier 2021 - Dargaud
Illustrations: Le labo par Hervé Bourhis et Lucas Varela © Dargaud 2021
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