mercredi 30 décembre 2020

Rétrospective 2020 - Bilan personnel


L'année 2020 aura vraiment été une année particulière sous bien des aspects, mais si je fais sérieusement le bilan de mon côté, je dois avouer qu'elle n'a pas été aussi négative que cela.

Cette année aura été l'année de ma conscientisation sur un grand nombre de sujets, une année de déconstruction poussée (bien que non préméditée), et de remise en question.
J'ai enfin appris à m'accepter telle que je suis, à accepter mon corps et ce déclic m'a fait le plus grand bien et m'a aidé à avancer.

Passer mon temps à m'informer sur divers compte Instagram féministes aura été - je pense - l'un des élément déclencheur. Discuter avec des ami·es aussi d'ailleurs.
Si je regarde en arrière, ce cheminement a débuté plus ou moins au début de l'année et a continué jusqu'à aujourd'hui. Et il continue encore.

Je pense que le premier changement s'est opéré en février, quand j'ai décidé d'arrêter de prendre la pilule pour passer au DIU.
Je prenais la pilule depuis l'âge de treize ans (on repassera sur le fait que ce n'était certainement pas l'idée du siècle, mais bon à l'époque je n'étais pas très au fait des saloperies qu'il y a là-dedans et ma seule préoccupation à l'époque c'était de réguler mes règles) et je me rends compte aujourd'hui que cela a sûrement eu énormément d'effet sur mon corps comme sur mon esprit.

Me découvrir une libido à 28 ans a été extrêmement libérateur et m'a fait énormément de bien. Le fait de me réapproprier mon corps, d'apprendre à le connaître, à apprivoiser de nouvelles sensations, cela a eu un effet extrêmement bénéfique sur moi-même et sur la manière dont je me percevais.

Ce n'est qu’aujourd’hui que je me rends compte de tout ce que les hormones ont fait subir à mon corps pendant 15 ans - et encore, je ne suis peut-être pas au bout de mes surprises.
Quand je repense à mes moments de mal-être, de spleen, de hauts et de bas constant pendant de longues périodes, je ne peux m'empêcher de faire le rapprochement avec ce truc que j'avalais tous les matins.
Parce que bizarrement, toutes ces petites choses ont soudainement disparu depuis près de dix mois maintenant. Et c'est une libération.

Attention, je ne dénigre pas la pilule et ce qu'elle a apporté à de nombreuses personnes. Je dis juste qu'on n'est pas suffisamment informé·es sur les effets qu'elle peut avoir sur nos corps et sur notre mental. Si on nous présentait les risques comme on nous présente ses bénéfices, on pourrait alors choisir en toute connaissance de cause. 
Je pense également que la contraception ne devrait pas être uniquement une affaire de femmes, mais ça c'est un autre (très long) débat que je ne développerai pas ici, car il mériterait un article entier que je ne suis pas à-même d'écrire pour le moment.

Mais revenons à nos moutons.

Avec cette réappropriation de mon corps et de ses sensations, j'ai également commencé à observer mon corps, comme je ne l'avais jamais fait auparavant.
Alors que j'avais depuis longtemps décidé que j'étais grosse et moche (je caricature, mais c'est à peu près ça), j'ai peu à peu commencer à m'accepter telle que j'étais.
Oui j'avais du ventre et des bourrelet. 
Oui j'avais de grosses cuisses.
Oui j'avais de la cellulite 
Oui j'avais régulièrement de l'acné, des boutons disgracieux ou des plaques rouges sur le visage.
Mais en fait, tant pis.
J'avais subitement envie de m'aimer telle que j'étais.

Je ne sais pas vraiment d'où m'est venu ce déclic. Je pense que c'est un gros mélange de tout ce que je vous ai présenté plus haut, mais quoi qu'il en soit, à ce moment-là j'ai décidé que j'allais prendre un peu plus soin de moi. 
Pas pour plaire à quelqu'un d'autre, pas pour coller aux injonctions (trop nombreuses et impossibles à atteindre) de la société. Juste pour moi. Parce que j'en avais besoin.

Je sentais bien que j'étais souvent essoufflée pour des conneries, que je n'avais plus aucune condition physique depuis des années et que j'avais besoin de me bouger les fesses, autant pour mon physique que pour mon mental.
Alors j'ai commencé à refaire du sport.
En grande partie grâce à une énorme inspiration venant d'une amie (qui se reconnaîtra sans problème) et à mes cousines qui m'ont remis le pied à l'étrier pendant les quelques jours que j'ai passés chez elles cet été. Mais j'y ai tellement pris goût que j'ai continué.
J'ai commencé le 1er juillet et aujourd'hui je continue à faire du sport, à bouger à me dépenser et cela me donne une telle énergie !
J'ai tellement pris l'habitude de faire du sport que lorsque j'ai été clouée au lit à cause du Covid, une des chose qui m'a le plus manquées c'était ça.
Vous m'auriez dit ça il y a un an, je ne l'aurais tout simplement pas cru.

Un avant-après plutôt parlant

J'ai donc recommencé le sport, doucement et surtout chez moi.
C'est une des choses qui me motive le plus: pouvoir faire mes exercices chez moi, sans avoir besoin d'aller payer un abonnement dans une salle quelconque.
Quelque part c'est rassurant de voir que cette partie de moi est toujours présente... Ce côté très casanier, qui 90% du temps me donne la flemme de sortir de chez moi.
J'ai donc regardé des vidéos sur Youtube, ressorti un programme de sport acheté il y a des années, pour finir par trouver une solution qui me convienne parfaitement: l'appli FizzUp.
Celle-ci propose toutes sortes de programmes qu'on peut réaliser de chez soi avec peu ou pas de matériel et qui suit notre progression séance après séance.
C'est la solution qui me convient le mieux et qui fait que je m'y tiens depuis six mois.

Avec la reprise du sport est également venue la prise de conscience par rapport à la nourriture. En fait je me rends compte que j'ai une fâcheuse tendance à bouffer mes émotions... Quand je ne vais pas bien, ma "solution" est de manger des choses réconfortantes.
Alors ça peut évidemment être sympa si c'est fait avec modération, mais dans mon cas c'est rarement le cas. C'est ce qui explique en grande partie pourquoi j'ai pris presque 20 kilos depuis le divorce de mes parents il y a sept ans... 

Bref, tout cela pour dire que j'ai également appris à mieux manger et à mieux me faire à manger. Je m'achète beaucoup plus de légumes qu'avant, ce qui fait que j'en mange également beaucoup plus.
Ma solution étant de mettre les légumes que je n'aime pas dans des soupes.
Voilà comme j'arrive à manger du brocolis, des navets et des poireaux (même si ces derniers je peux également les manger en quiche). 
Je mange également beaucoup plus de fruits qu'avant.
Arrêter de manger des saloperies à tout bout de champ, j'avoue que ça me fait le plus grand bien. J'ai également énormément réduit ma consommation de junk food.
J'ai banni de mes armoires les paquets de chips, car je sais que c'est une de mes plus grandes faiblesses. S'il y en a chez moi, je peux vider un paquet juste en regardant une série sur Netflix.

Je ne tombe cependant pas dans le côté opposé en me privant de tout. Loin de là ! 
Et surtout, j'essaie de ne pas culpabiliser de me faire plaisir de temps en temps, en allant me chercher un paquets de frittes ou en mangeant des chips à un apéro si je suis invitée quelque part, comme ça a été le cas ici pendant les fêtes.
Se frustrer est le meilleur moyen de retomber dans ses travers.
Il faut un équilibre dans tout.

Sincèrement, je pensais que le côté nourriture serait le plus difficile à tenir. Mais au final, cela ne me manque pas du tout. Je me rends d'ailleurs compte que j'ai beaucoup moins envie de sucre qu'avant. Mes envies de grignoter sont également très très rares, alors qu'avant il suffisait que je me pose dans le canapé pour avoir une subite envie de quelque chose à manger.

Après, je ne vais pas vous mentir: il m'arrive parfois de culpabiliser parce que j'ai mangé un morceau de chocolat ou bu un verre de vin. Je ne suis pas parfaite, loin de là.
Mais j'essaie de travailler sur moi, sur mes anciens réflexes pour être plus indulgente envers moi-même et pour accepter que j'ai des défauts et que parfois je cède à mes envies.
Mais bon, il faut pouvoir vivre aussi.

A l'heure de dresser ce petit bilan et parce que j'aime bien me référer aux chiffes (même s'ils ne sont pas toujours représentatifs de tout), je vous annonce qu'en six mois j'ai perdu près de 10kg et 10 cm de tour de taille. J'ai également perdu 5 cm à chaque cuisse.
Pour être honnête, je ne m'attendais pas à un tel résultat. Oui j'ai vu mon corps évoluer et changer, mais ces chiffres me semblent toujours énormes quand je les vois écrits dans mon cahier. Je n'arrive pas toujours à réaliser.
Cependant le plus parlant reste tout de même ma silhouette. Celle-ci s'est considérablement affinée et j'ai retrouvé de jolie courbes.

Je me sens beaucoup mieux dans mon corps et surtout mieux dans mes vêtements. J'ose aujourd'hui porter des tenues que je n'aurais jamais envisagé de porter quand j'avais 18 ans et que je ne pesais que 50 kilos.
Aujourd'hui j'en fais un peu plus de 70 et j'ose porter des pantalons ou des shorts en cuir synthétique, des robes et des jupes cintrées et vous savez quoi ? 
Je me trouve hyper sexy quand je porte ça. 

Mon regard sur moi a énormément changé en l'espace d'une année. Quand je me regarde dans le miroir, je vois une femme forte et indépendante, qui a appris à moins se soucier du regard des autres, qui a pris confiance en elle au fil des années et qui en ressort beaucoup plus épanouie.
J'ai toujours du ventre, j'ai toujours des cuisses et j'ai toujours de la cellulite. Je pense d'ailleurs que j'en aurais toujours, même si je continue le sport, même si je continue à mieux m'alimenter.
Mais voir ces marques sur mon corps ne me dérange plus. Parce qu'elles sont la preuve du chemin parcouru, des diverses prises de conscience advenues cette année. La preuve que je ne suis pas parfaite, que je ne correspond pas aux standards de beauté de la société.
Mais ces standards je les emmerde profondément ! 
Ils m'ont assez pourri la vie pendant 28 ans. Aujourd'hui il est grand temps de les remettre à leur place: au placard.


Je terminerai cet article en vous disant que tout ceci relève de mon expérience personnelle et d'une prise de conscience qui a pris du temps. Je ne prétends pas détenir une seule vérité à propos de la perception que l'on a de soi. Je pense que c'est avant tout un cheminement propre à chacun·e.
Que vous soyez petit·es, grand·es, gros·ses, minces, avec des courbes, sans courbe, avec 50 ou 150 kg, que vous soyez cis, trans, gay, bi, non binaire, aromatique, asexuel·les, polyamoureux·ses, handi, valides... bref quelle que soit votre identité si vous êtes bien dans votre peau, c'est le principal.
Et si ce n'est pas le cas, mais que vous n'avez pas la force nécessaire d'entamer quelque chose seul·e, n'hésitez surtout pas vous entourer de personnes bienveillantes et à vous faire aider si vous en ressentez le besoin.

Le fait de voir une psy m'a beaucoup aidé. Parler avec elle, mettre des mots sur les choses, bonnes ou mauvaises, lui demander son avis, ses conseils, ou parfois simplement déposer mes pensées brutes à ses pieds pour m'en débarrasser, c'était libérateur.

Tout ce chemin parcouru en une année ne s'arrête évidemment pas là. Je compte bien continuer à faire du sport et à m'alimenter correctement. En cette fin d'année j'ai aussi décidé de prendre soin de moi d'une nouvelle manière. Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais j'ai subitement eu envie de m'acheter du rouge à lèvres, chose que je n'avais encore jamais faite...
Cela ne m'avait jamais vraiment attirée jusqu'à aujourd'hui, mais j'ai franchi le pas et j'y ai pris goût. Je ne suis cependant pas obnubilée par le maquillage et je peux encore sortir de chez moi sans en porter, mais une fois de temps en temps, se sentir jolie et sexy, c'est sympa.

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Wouaw, je me rends compte que je ne m'étais jamais autant livrée à qui que ce soit ! Je pense que le format écrit m'aide beaucoup à prendre du recul sur ce que je vous livre. 
Il y a aussi le fait que je ne vous vois pas lire l'article, je n'ai pas vos réactions en direct.
Evidemment je lirai vos commentaires, mais il n'en reste pas moins qu'il y a une certaine distance entre vous et moi qui me permet de tout jeter comme ça sur le clavier sans avoir peur du jugement.

Ecrire cet article était une expérience enrichissante: à la fois cathartique et flippante. Mais je pense avoir exprimé l'essentiel.
Je pense que lorsque j'aurais un coup de mou, je reviendrais lire cet article pour me booster un peu.

7 commentaires:

  1. Bravo ! Tant pour ton article que le chemin parcouru. Ce n'est pas des kilos que je parle, même si ça peut aider, mais surtout de ta perception de soi. Et puis si on ne s'aime pas nous-mêmes, qui le fera ?
    J'ai moi aussi arrêté la contraception hormonale cette année et j'ai repris contact avec mon corps. C'est fou tout ce que ça nous cache !
    En tout cas, tu peux le dire : tu es une belle personne, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur.

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    1. Oui c'est la perception de nous-même qui fait tout (dans le bon comme dans le mauvais). Et clairement, s'aimer soi-même c'est le plus important, même si c'est aussi le plus difficile.
      Merci pour ton message, ça fait chaud au cœur <3 <3

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  2. Très bel article !
    Je suis très fière de toi, un chemin en ligne droite c'est ennuyant alors certes, les petits sentiers sinueux sont semés de cailloux, de morceaux de bois, etc. mais ils nous montrent que l'on est capable de les traverser même si il faut plus de temps =)
    Il faut se plaire à soi-même avant de vouloir plaire aux autres.
    J'ai encore beaucoup de boulot sur énormément de points mais j'espère qu'un jour, je pourrais écrire un article comme celui là ;)
    Je t'aime fort <3
    Ta cousine, Anaïs

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    1. Oui, les chemins en ligne droite sont confortables, mais ils ne nous apprennent pas grand chose sur nous-même.
      Je suis sûre que tu pourras le faire un jour sans problème <3
      Je t'aime fort aussi <3 <3

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  3. C'est cool de voir un peu de positif ressortir de cette année 2020 !
    Je me reconnais dans ton cheminement, vers l'acceptation de soi-même et le fait de dire merde aux injonctions de la société, etc. De mon côté, je me suis mise au yoga depuis un an (quasiment jour pour jour, d'ailleurs) et ça me fait beaucoup de bien pour apprendre à m'écouter, me connaître moi-même. Ça renforce le corps et l'esprit. Et puis, lire (livres, blogs, etc.) sur le féminisme et autres sujets du genre, m'a beaucoup intéressé cette année également :)

    Je te souhaite le meilleur dans tes projets. Bises

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    1. J'aimerais faire un peu de yoga aussi, surtout pour gagner en souplesse parce que je suis raide comme un piquet, mais j'ai un peu de mal avec cette discipline que je trouve un brin trop "calme".
      Et puis il n'y a pas assez d'heures dans une journée pour tout faire ^^

      Contente de voir que je ne suis pas la seule à laisser tomber les diktats de la société, j'espère qu'un jour on pourra faire bouger les lignes :-)

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    2. C'est sûr qu'il nous faudrait des journées plus longues ^^
      Pour le yoga, il y a des séances plus ou moins dynamiques ;)

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