jeudi 28 mai 2020

Aristophania - Xavier Dorison et Joël Parnotte


Marseille, 1900. Clément est un ouvrier apprécié de tous. Un homme juste et droit, père de famille, mais dont la vie semble receler d'étranges secrets. Sa mort sera aussi brutale que mystérieuse. 
Gennevilliers, 1909. Les trois enfants de Clément ont grandi. Livrés à eux-mêmes, privés de leur mère qui croupit en prison, ils n'ont que la faim et la violence comme horizon. 
Un jour, une femme âgée prend contact avec eux. Elle se dit comtesse et prétend avoir connu leur père. Elle est à la fois étrange et rassurante, excentrique et attachante. 
Elle s'appelle Aristophania Bolt.

Encore une saga BD lue grâce aux achats du boulot... Il faut bien qu'il y ait des avantages à travailler en bibliothèque et à gérer les commandes, n'est-ce pas ?
Ce qui m'a attiré en premier vers cette BD, c'est clairement le côté mystérieux de la couverture du premier tome. Sans savoir de quoi parlait l'histoire, j'avais envie de la découvrir.

L'histoire se place donc en France, en pleine révolution industrielle avec tout ce que cela implique comme conditions de vie pour les travailleurs.
Les décors des premières pages de la BD ne sont donc pas des plus chaleureux, vous l'aurez compris et cela est d'autant plus accentué par les traits et couleurs du dessinateur Joël Parnotte qui réussit à rendre compte de cet ambiance avec beaucoup de précision.
Au milieu de la vie quotidienne des ouvriers, évoluent clandestinement des fées d'Azur: des hommes et des femmes qui pratiquent la magie qui leur vient de différentes sources.
Leur pouvoir n'est malheureusement plus ce qu'il était et il est mis en péril par le Roi banni et ses sbires, qui veulent à tout prix mettre la main sur les enfants de Clément.

Cette saga se révèle être très prenante à lire, mais également très complexe dans sa construction. Les auteurs disséminent leurs informations petit à petit, si bien que le lecteur découvre tout en même temps que Basile, Victor et Calixte.
C'est parfois un peu frustrant, il faut bien le reconnaître, mais cela oblige le lecteur à être attentifs aux détails de chaque planche.
En ce qui concerne les personnages, ils sont tous très différents les uns des autres, ce qui fait qu'ils se complètent à merveille: Basile est colérique et blasé par la vie, Victor est intelligent mais socialement inadapté tandis que Calixte est naïve et aventureuse. Au milieu de tout ça, Aristophania apparaît comme puissante, stricte et bienveillante envers les trois orphelins.
Tout ce petit monde va devoir apprendre à vivre ensemble et surtout à se faire confiance pour pouvoir affronter le Roi banni.

On peut également dire que l'histoire prend son temps. Ces deux premiers tomes fonctionnent comme une grosse introduction - même s'il y a de l'action, ne vous inquiétez pas à ce sujet - et permettent de placer chaque personnage dans son univers.
La fin du deuxième tome nous laisse également sur notre faim, impatients de connaître la suite des événements, qui seront très certainement beaucoup plus vifs et brutaux que ce que l'on aura pu lire jusqu'ici.
En bref, ces deux premiers tomes de la saga Aristophania nous présentent une histoire originale, complexe et prenante, avec des personnages tout sauf manichéens.
Un background de fantasy, des illustrations absolument pertinentes et sublimes et un scénario qui prend le temps de se développer, cette saga a de quoi ravir les amateurs du genre.


Les infos utiles

La page Facebook de Joël Parnotte
Tome 1: Le royaume d'Azur - 18 janvier 2019 - Dargaud
Tome 2: Progredientes - 31 octobre 2019 - Dargaux
Illustrations: Aristophania par Xavier Dorison et Joël Parnotte © Dargaud 2019

4 commentaires:

  1. La couverture du tome 1 m'attire à chaque fois, elle est tellement intrigante et jolie ! Ca a l'air sympa, je ne m'attendais pas à ce genre de résumé/de contexte.

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    1. Moi non plus, et le résumé en dit finalement assez peu.
      Il faut tester et voir si on accroche ou pas ;-)
      Evidemment, c'est plus facile quand on bosse en bib où je ne dois pas m'inquiéter de dépenser mon argent pour un achat qui ne me plaira peut-être pas :p

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    2. Depuis que j'ai acheté L'âge d'or et pas aimé (32€ cette BD !), je me suis inscrite à la bibliothèque ^^

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    3. C'est la bonne alternative ;-)

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