Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou.
Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer.
Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.
En temps normal, la littérature blanche ce n'est pas franchement ma tasse de thé. Les prix littéraires encore moins.
Mais quand Margaud Liseuse en a parlé lors de son dernier Update Lecture j'ai été fortement intriguée, et le hasard a voulu qu'il passe dans mes mains au boulot. Il n'en fallait pas plus pour que je le lise.
Ce roman est vraiment très particulier car dès les premières pages on sait comment l'histoire se termine, et le moins que je puisse dire, c'est que c'est bien glauque.
A partir de là, on va suivre à rebours la vie de Myriam et Paul, parents de deux enfants et qui vont confier ceux-ci à Louise, une nounou qui a du métier et qui a fait le bonheur de nombreuses familles.
Cela peut paraître assez bizarre de lire un livre dont on connait déjà la fin tragique, mais quelque chose nous pousse tout de même à continuer l'histoire, ne serait-ce que pour avoir une explication.
Explication qui n'arrive finalement pas, ou de façon si subtile et si ouverte qu'on se retrouve finalement démuni à la fin des quelques 230 pages que comptent le roman.
Cependant, il faut que je nuance mon propos, car même si l'autrice nous offre une fin plutôt ouverte, les signes étaient là, semés tout au long de notre lecture comme les cailloux du Petit Poucet.
Des petits-rien qui pourraient sembler dérisoires, mais qui mis bout à bout forment un tableau assez révélateur.
En effet, le personnage de Louise a le don de nous mettre mal à l'aise, tant on a du mal à cerner le personnage.
Au départ elle est une nounou exemplaire, que les enfants adorent et qui peu à peu tend à se rendre indispensable dans la vie de cette petite famille, allant jusqu'à faire le ménage, les courses et les repas.
Mais peu à peu, certaines scènes - comme celle de la partie de cache-cache ou de la carcasse de poulet - commencent à nous mettre la puce à l'oreille et nous font nous interroger sur ce personnage si particulier.
Mais ce qui m'a fait continuer ce livre jusqu'au bout, malgré des scènes extrêmement malaisantes et une fin inéluctable c'est la plume de Leila Slimani et le rythme qu'elle impose à ce livre.
Car finalement, la style de l'autrice est en totale adéquation avec tous les événements qui y sont décrits.
C'est assez difficile à décrire, mais une fois que l'on est dedans, on a du mal à en sortir, un peu comme Paul et Myriam lorsqu'ils commencent à se rendre compte que leur nounou à parfois des attitudes dérangeantes, mais qu'ils ne se décident pas à la congédier.
En conclusion, Chanson douce est un livre très particulier qui se dévore en un rien de temps, mais qui traite d'un sujet assez dur qui ne laissera personne indifférent.
Pour une première expérience avec un prix littéraire, je ressors de cette lecture plutôt satisfaite et quelque peu débarrassée de mes préjugés sur ce genre de littérature. Peut-être lirais-je le Prix Goncourt 2017, qui sait ?
Les liens utiles
Le Twitter de Leila Slimani
Mais quand Margaud Liseuse en a parlé lors de son dernier Update Lecture j'ai été fortement intriguée, et le hasard a voulu qu'il passe dans mes mains au boulot. Il n'en fallait pas plus pour que je le lise.
Ce roman est vraiment très particulier car dès les premières pages on sait comment l'histoire se termine, et le moins que je puisse dire, c'est que c'est bien glauque.
A partir de là, on va suivre à rebours la vie de Myriam et Paul, parents de deux enfants et qui vont confier ceux-ci à Louise, une nounou qui a du métier et qui a fait le bonheur de nombreuses familles.
Cela peut paraître assez bizarre de lire un livre dont on connait déjà la fin tragique, mais quelque chose nous pousse tout de même à continuer l'histoire, ne serait-ce que pour avoir une explication.
Explication qui n'arrive finalement pas, ou de façon si subtile et si ouverte qu'on se retrouve finalement démuni à la fin des quelques 230 pages que comptent le roman.
Cependant, il faut que je nuance mon propos, car même si l'autrice nous offre une fin plutôt ouverte, les signes étaient là, semés tout au long de notre lecture comme les cailloux du Petit Poucet.
Des petits-rien qui pourraient sembler dérisoires, mais qui mis bout à bout forment un tableau assez révélateur.
En effet, le personnage de Louise a le don de nous mettre mal à l'aise, tant on a du mal à cerner le personnage.
Au départ elle est une nounou exemplaire, que les enfants adorent et qui peu à peu tend à se rendre indispensable dans la vie de cette petite famille, allant jusqu'à faire le ménage, les courses et les repas.
Mais peu à peu, certaines scènes - comme celle de la partie de cache-cache ou de la carcasse de poulet - commencent à nous mettre la puce à l'oreille et nous font nous interroger sur ce personnage si particulier.
Mais ce qui m'a fait continuer ce livre jusqu'au bout, malgré des scènes extrêmement malaisantes et une fin inéluctable c'est la plume de Leila Slimani et le rythme qu'elle impose à ce livre.
Car finalement, la style de l'autrice est en totale adéquation avec tous les événements qui y sont décrits.
C'est assez difficile à décrire, mais une fois que l'on est dedans, on a du mal à en sortir, un peu comme Paul et Myriam lorsqu'ils commencent à se rendre compte que leur nounou à parfois des attitudes dérangeantes, mais qu'ils ne se décident pas à la congédier.
En conclusion, Chanson douce est un livre très particulier qui se dévore en un rien de temps, mais qui traite d'un sujet assez dur qui ne laissera personne indifférent.
Pour une première expérience avec un prix littéraire, je ressors de cette lecture plutôt satisfaite et quelque peu débarrassée de mes préjugés sur ce genre de littérature. Peut-être lirais-je le Prix Goncourt 2017, qui sait ?
Les liens utiles
Le Twitter de Leila Slimani
Première fois qu'un prix Goncourt me tente, donc j'espère qu'il me plaira aussi :)
RépondreSupprimerAh ben j'espère avoir ton avis rapidement pour voir si nos avis convergent :-)
SupprimerJ'avais pas mal d'a priori également du fait que c'est un Goncourt et finalement j'ai beaucoup aimé cette lecture. C'est noir, dérangeant, et la scène de la carcasse de poulet m'a filé des frissons...
RépondreSupprimerClairement, c'est un livre hyper perturbant, mais qui étonnamment se lit tout seul.
SupprimerJ'ai eu un peu de mal à mettre des mots dessus ;-)